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TransLiteraturas II : Transcorporalités dans la littérature hispano-américaine 2000-2017 (Rennes)

TransLiteraturas II : Transcorporalités dans la littérature hispano-américaine 2000-2017 (Rennes)

Publié le par Marc Escola (Source : TransLiteraturas)

Appel à communication pour le 30 Octobre 2017

(traduction en espagnol à la suite)

TRANSLITTERATURES II: TRANSCORPORALITES DANS LA LITTERATURE HISPANO-AMERICAINE (2000-2017)

Université Rennes 2 – vendredi 26 janvier 2018 

Projet itinérant sur les TransLittératures/ TransLiteraturas 

1ère rencontre: “TransMedialités/TransMedialidades” - lundi 2 octobre 2017 - Sorbonne Nouvelle Paris 3

2èmerencontre: “TransCorporalités/TransCoporalidades” - vendredi 26 janvier 2018 - Université Rennes 2

3ème rencontre: “TransLiteraturas” - Universidad de La Plata (Date à definir - 2018)

 

Marie Audran (Université de Rennes 2)

Gianna Schmitter (Université Sorbonne Nouvelle/

Universidad Nacional de La Plata)

Miriam Chiani (Universidad Nacional De La Plata)

 

Ce projet entend développer une réflexion itinérante sur le concept de “TransLittératures” dans les créations littéraires ultra-contemporaines (2000-2017) de l’aire hispano-américaine. Nous proposons ci-dessous un cadre théorique et critique pour penser ces TransLittératures. Ce projet donnera lieu à plusieurs rencontres au cours desquelles nous aborderons des axes spécifiques. 

La première journée d’étude  « TransLittératures II : TransCorporalités dans la littérature hispano-américaine » Nous proposons d’étudier lors de cette journée d’étude la notion de corps depuis le concept trans : corps du texte, corps de l’œuvre, corps des personnages, corps de l’auteur, corpus, genre et gender. Le corps –physique des personnages et textuel des œuvres – devient une plateforme de mutations. Nous en déclinons les lignes de réflexion et les modalités de participation dans la partie « Organisation ».

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TRANSLITTERATURES / TRANSLITERATURAS

Comment appréhender l’ «extrême contemporain » ?

Depuis les années 80, il semble que le discours critique appréhende les créations des années 60 à nos jours depuis la notion de postmodernité. Pourquoi parler encore depuis le préfixe « post » qui, comme le dit Marc Gontard, semble exprimer une « période qui ne sait plus inventer l’avenir » (2014 : 17), qui pense depuis le passé et qui a souvent soulevé des polémiques autour de la notion de « fin » (fin de l’histoire, fin de l’art, fin du livre…etc.) ? L’effervescence et l’innovation de la création littéraire latino-américaine des dernières années nous paraît contredire cette prémisse. Toutefois, il est difficile de nommer ce qui vient. L’«extrême contemporain » positionne l’exercice critique sur l’espace-seuil de ce qui devient et advient

Si la postmodernité a marqué la crise de la modernité, et donc de la rationalité et des grands récits dans un contexte post-guerre, post-totalitarismes, postcolonial et post-blocs accompagné de l’émergence du capitalisme et de la mondialisation générant une littérature qui déconstruit, réécrit, repositionne : qu’en est-il de notre époque ?

 

Appréhender la transition ?

Le passage au second millénaire ressemble en de nombreux points à l’ère « fin-de-siècle » de la Décadence du XIXe. Il y a là du passage, de la transition, de la crise, de la tension, de la transformation. Des textualités et corporalités « monstrueuses » émergent. Remarquons une fois encore que la critique, du XIXe au XXe, penche toujours pour la « fin », restant attachée, malgré elle, à une structure de pensée dialectique.

De même, nous constatons un travail littéraire qui dialogue fortement avec les avant-gardes : le travail de l’espace de la page, une littérature qui transgresse ses limites “institutionnelles” en incorporant la nouveauté technique, une rébellion  de certains « jeunes »  écrivains de la littérature hispano-américaine de l’extrême-contemporain (mais contre qui ? Quoi ?), etc. Il s’agit peut-être moins d’un cri du Huidobro tel Non Serviam, que d’une recherche de transposer, comme le reclamait César Vallejo dans un tout autre contexte avec « Nueva Poesía », une sensibilité nouvelle dans l’ère d’Internet.

Comment appréhender de façon conceptuelle les tensions de cette contemporanéité qui touchent le temps, l’espace, la configuration nationale, le sujet, l’identité ?

Au niveau global : les paradoxes entre la mondialisation et la fragmentation des identités ; entre la distance qui sépare les sujets et les fantasmes de proximité virtuelle ; entre les flux migratoires, capitalistes, culturels et les replis nationalistes et identitaires ; entre les économies et cultures transnationales et le retour à la terre et la défense du « local » ; la mise en crise de l’Etat-Nation qui fait cohabiter le cosmopolitisme avec le racisme.

Depuis une contemporanéité plus spécifiquement latino-américaine : les tensions entre les différents « récits nationaux » et versions de l’histoire ; entre communautés et Nation dans les débats sur les ressources naturelles, l’identité, la culture ; entre cultures originaires et cultures mainstream et occidentales ; entre la défense d’une épistémologie proprement latinoamericaine et l’influence et l’hégémonie d’une épistémologie occidentale ; entre des modèles politiques qui alternent et s’opposent (gouvernements néolibéraux, gouvernements de gauche) ; entre les échelles (mondialisation et tentatives de « régionalisation » latino-américaine). Mais loin de s’opposer dans un système binaire, ces termes et leurs réalités s’imbriquent, glissent l’un dans l’autre, mettant l’accent à nouveau sur cet espace-seuil.

Depuis les années 90, le postmodernisme fait débat, et la critique propose de nouveaux concepts et de nouvelles approches. Reprenant souvent l’appareil théorique de Deleuze (1968, 1980), de Derrida (1967, 1972) et de Foucault ou de penseurs des études postcoloniales (Bhabha, 1990, 1994), il s’agit d’évaluer et d’adapter les concepts au monde contemporain. Ainsi, émergent les notions d’ «hybridité » (Canclini, 1992 ; de Toro, 2006, 2011, 2013) ; de « nomadisme » et de « localisation » (Braidotti, 1994, 2002, 2006 ; Bidaseca 2010) ; de « queer » et de « possible » (Butler, 2006, 2009) ; tous traversées par les notions de « différence »/ « différance », « dissémi[N]ation », « rhizome », « devenir », « entre », « désir », « biopolitique » qui remettent en cause les binarismes et le rationalisme dialectique.  

 

Appréhender les littératures latino-américaines de l’ «extrême contemporain » 

La critique argentine Josefina Ludmer avait proposé en décembre 2006 d’appréhender cette littérature produite à partir de 2000 depuis le concept de literatura posautónoma qu’elle a repris dans plusieurs articles par la suite (Ludmer, 2006, 2007, 2010, 2012). Son apport a ouvert un débat nécessaire au sein de la critique littéraire argentine et latino-américaine. Elle souligne que ces productions littéraires post 2000 ne peuvent plus être lues avec les catégories traditionnelles de l’analyse littéraire : face à une réalité constamment traversée et médiatisée par la fiction et la virtualité, les productions littéraires d’aujourd’hui s’interconnectent avec cette réalitéfiction (Ludmer, 2010 : 12) pour produire du présent en traversant sans cesse des frontières (de genres, de matérialités, de médias, de réalité, de fiction, etc.). De même, elles s’inscrivent dans le contexte néolibéral du marché culturel capitaliste et transnational qui mettrait en question l’idée d’une littérature nationale. Cette même année 2006, dans l’essai Espectáculos de realidad : ensayo sobre la narrativa latinoamericana de las últimas décadas, le critique argentin Reinaldo Laddaga propose de lire la littérature de l’extrême contemporain depuis ses nouvelles aspirations profondes : sa condition d’art contemporain, l’improvisation, l’instantané, la mutation, la transe, la performativité, le recyclage. De cette manière, il décrit une littérature en dialogue avec les diverses avant-gardes, le canon littéraire et l’écologie culturelle du moment qui assemble, transforme et transgresse en se déplaçant vers d’autres formes littéraires. Ces autres formes littéraires sont également au coeur des recherches du laboratoire argentin Ludión, qui existe depuis 2003 sous la direction de la critique argentine Claudia Kozak et rassemble des chercheurs et des artistes qui s’intéressent aux relations entre arts et techniques : des poétiques/ politiques techniques. Ou, comme les appelle Miriam Chiani, des poétiques trans

                                                                                    

Constats : des littératures latino-américaines  « Trans »

Nous constatons que la production littéraire latino-américaine qui commence avec le nouveau millénaire génère des thématiques, poétiques, stratégies et politiques trans :

-     Une littérature qui thématise la transition, la crise (historique, politique, économique, corporelle…etc.)

-     Une littérature peuplée de personnages trans (transfuges, nomades, hybrides, monstrueux, transgenres…etc.)

-     Une métalittérature qui thématise la transition, la crise de la littérature.

-     Une littérature qui déborde, transgénérique et transmédiale (Kozak, 2012) : au-delà des normes, au-delà du canon ; au-delà des genres ; au-delà de l’objet-livre…etc.

-     Une littérature transnationale : au-delà du national, au-delà de la tradition, au-delà de l’emploi d’une seule langue…etc.

-     Une littérature qui tend à la communauté : communautés d’auteurs, communautés de lecteurs, co-écriture auteurs-lecteurs.

En ce sens, nous proposons de substituer au « post » le préfixe « trans » pour penser le contexte contemporain et sa production littéraire.

 

Pourquoi le « Trans » ?

Le préfixe trans évoque le déplacement, la mouvance, le passage, la mutation intrinsèques à notre contexte contemporain. Le mouvement trans accompagne et dit la transition, il reconfigure les espaces et les territoires à toutes les échelles : de l’échelle globale à l’échelle locale, du collectif à l’intime, de l’espace politique et social à l’espace physique et moral, dans tous les espaces médiatiques : de la littérature aux réseaux sociaux. Le trans suggère un mouvement horizontal, nomade, rhizomique, qui crée de nouvelles connexions, de nouveaux réseaux de façon continue et déhiérarchisée. Si la pensée post- s’est concentrée sur l’identité, il semble que la pensée trans célèbre le devenir/le multiple de tout un chacun (Canclini, 2003). De cette manière, elle s’inscrit dans une dimension éminemment politique en ce qu’elle configure un cadre depuis lequel re-penser l’Etat-nation, les récits nationaux, les stratégies populistes, contrer les négationnismes, le fascisme, le conservatisme et les réactionnaires. La pensée trans est une pensée du devenir et de la reconnaissance des possibles.

“Más allá”, “al otro lado”, “a través” o “cambio” son los sentidos del prefijo trans. Usar esta partícula es enfatizar el movimiento en sí, el proceso; subrayar lo que pasa, atraviesa y cambia. Lo trans no es un inter (entre territorios) sino un “más allá de”, supone la posibilidad de diluir límites y transgredirlos, transformar sus contenidos, llegar a superar –con la mezcla, la adulteración o la contaminación– binarios, opuestos, lo localizado y lo fijo, generando de este modo un campo de existencia complejo. Entendido como cruce o variancia de estructuras y órdenes, lo trans se adjetiva aquí para designar huellas de conexiones e intercambios que singularizan diferentes poéticas de autor o algunos de sus tramos: expansiones de la literatura a través de distintos lenguajes y disciplinas, o de diversos medios (visuales, sonoros, performáticos), que le dan un giro a la escritura hacia otro lado y hacen de ella compuestos (unidades no simples, formadas de elementos diferentes) capaces de perturbar los circuitos usuales de la letra (el soporte libro, la línea, el silencio); apropiaciones y usos de diversas piezas, como mapas, pinturas, fotografías, composiciones musicales, para dar lugar a poéticas transversales (atravesadas de lado a lado, desviadas) donde la reflexión sobre la literatura se alimenta de otros códigos o sistemas que ponen al descubierto potencialidades de la poesía o el relato” (Chiani, 2014, 7).

Le préfixe ‘trans-’ ne signifie pas obscurcir ou diminuer les différences culturelles et ne mène pas, sous le couvert de la globalisation, à une création culturelle subordonnée au principe de la productivité et de l’efficacité et sans une marque culturelle propre ; bien au contraire, la globalisation représente un défi à la différance et à l’altarité, parce que le préfixe ‘trans-’ ne signifie pas la standarisation de la culture dont le seul but serait la consommation, mais bien plus une dialogicité culturelle sans hiérarchie, ouverte, nomade, dynamisant l’interaction culturelle (de Toro, 2009: 21)

Nous proposons de nommer « TransLittératures » / « TransLiteraturas » les littératures de l’ « extrême contemporain » (depuis 2000). Ces TransLittératures sont l’expression des mutations contemporaines et génèrent à la fois des transformations poétiques et éthiques ; elles sont le symptôme des crises contemporaines et à la fois mettent en crise le système littéraire.

 

Objectifs:

Les objectifs de ces Journées d’Études sont (1) chercher une nouvelle approche théorique de la littérature hispano-américaine de l’extrême contemporain qui permettrait d’appréhender ces littératures dans toutes leurs dimensions, (2) constituer un corpus de ce que nous avons appelé TransLittératures, (3) déterminer quelles stratégies et dynamiques sont les plus/moins mobilisées, (4) quelles répercussions les TransLittératures ont sur la conception de la littérature, sur ses notions phares et sur son marché, (5) essayer de comprendre quels liens elles entretiennent avec les littératures nationales, le canon, la tradition et les avant-gardes pour comprendre comment elle s’en distinguent et quelles sont les différences et nouveautés qu’elles génèrent. 

 

Questions et axes de travail possibles :

Les thèmes de la TransLittérature

Nous constatons la récurrence de thématiques dans les TransLittératures : le genre/gender abordé depuis un mouvement qui va de la déconstruction vers la transconstruction (les transgressions de la masculinité, de la féminité, le queer) ; la famille (transgression de la représentation de la famille nucléaire : familles monoparentales, familles trans/queer,  familles en crises, parricides, infanticides, matricides, maternités transgressives) ; transgression de thèmes politiques et nationaux (mémoire, récits nationaux, actualités ; organisations et communautés alternatives et transgressives) ; transgression de la dichotomie civilisation et barbarie (ex : « civilibarbarie », Drucaroff, 2011) ; le corps (excès et mutations des corps) ; la littérature en tant que corps trans qui se replie sur elle-même, qui est en changement et transformation permanent, surtout depuis sa confrontation avec internet.

Comment opère la « TransLittérature » ?

Transconfiguration, Transfonctionnalisation des instances littéraires

Personnages Trans. Les TransLittératures transgressent les catégories classiques de l’analyse littéraire. Ainsi, nous nous confrontons à des « personnages Trans ». Ce sont des personnages qui se métamorphosent, en devenir : des travestis, des transsexuels, des transgenres et des queers ; délirants, en crise, malades, vulnérables, excentriques, transfuges, subalternes ; des revenants, des spectres, des fantômes. Comment se construisent ces personnages ? Que disent-ils ?

 Corps Trans. Le corps et le texte entretiennent des relations essentielles développant une certaine « corpotextualité » ou « corpographèse » (Zobermann, Tomiche, 2010). Beaucoup d’écrivains écrivent depuis le corps (« incardinamiento », Braidotti, 2002) et ce dernier devient un carrefour (Collot, 2008) d’expériences, de problématiques ; un lieu de transgression, de résistance, de pouvoir et de certitudes dans un monde où « tout est langage » (Drucarrof, 2011). Du corpus au corps, transgresser le corpus permet parfois d’intégrer d’ « autres » corps non canoniques dans la littérature.

TransRéalisme. Les littératures de l’ « extrême contemporain » défient le réalisme et engendrent des pratiques transgressives (réalisme performatif, perception active, réalitéfiction, délire… etc.).

TransGénéricité. La catégorie de « genres littéraires » est-elle encore pertinente pour appréhender la littérature de l’extrême contemporain où chaque œuvre semble traversée par une transgénéricité tantôt ludique, tantôt transgressive. Quelles implications y a-t-il entre le monde de l’édition et cette transgénéricité ? Si le genre est une catégorie idéologique, en quoi cette transgénéricité peut devenir politique ? 

2)    Transconfiguration, Transfonctionnalisation de la littérature

¿TransEcriture ou TransLittérature? Nous sommes en mesure de nous demander ce que devient la littérature, ce qui la rend différente de l’écriture, ce qui fait que l’écriture devient littérature. En effet, les littératures de l’extrême contemporain mettent à jour des pratiques qui déstabilisent ces notions : l’ « écriture sans écriture » d’un Mario Bellatin (2016) qui démontre que c’est la critique littéraire qui fait de son écriture une littérature ; la littérature huiqui et la littérature open source d’un Jorge Harmodio qui pratiquent l’expropriation de textes ; la littérature spam et les poèmes qui utilisent l’algorithme de google d’un Charly Gradín. Cyberlittérature, copier-coller, collages, expropriations, interventions, recyclage (« Literatura basura », Coquil et Klein, 2016), tous ces processus de créations d’ « écritures non créatives » (Goldsmith, 2015) transforment le sens et le statut de la littérature et de l’écriture. 

TransTextualités. Le texte subit des transformations. Contre l’idée d’une textualité canonique, totale, fixe ; il se fait libre ; fragmentaire, mobile, infini, rhizomique ; véritable texte-plateau (Deleuze, 1980). Il fait rhizome avec d’autres médias (intermédialité, transmédialité), avec le corps (corpotextualité).

TransAutorité. La figure de l’auteur change. L’auteur est nomade, pluriel, cyborg. Il fait rhizome avec la machine, internet, ses lecteurs, étant lui-même pris dans une dynamique de désappropriation, de transversalité, d’échange, de partage. L’auteur utilise les réseaux sociaux et à travers les blogs créé une communauté inclusive et ouverte.

TransLecture. La lecture, via les réseaux sociaux, les huiquis ou les nombreuses rencontres et lectures d’auteurs organisées, peut devenir une expérience collective et communautaire. Le lecteur peut se faire auteur par l’intervention et la participation (réécriture libre, huiquis, narration transmédia… etc.). Cette littérature qui donne une place importante au corps et à la performance génère une lecture empathique qui décentre le lecteur vers un entre-deux, qui le transforme et peut même engendrer une transe. De plus, ces TransLittératures, par le brouillage et la mise en crise des catégories, transforment la lecture critique et académique qui doit trouver de nouvelles manières de l’appréhender et de la lire.

Transmedialité. La littérature déborde de ses cadres institutionnels et de ses matériaux et tend vers le « hors-champ » (Speranza, 2006), vers les « textualidades no cerradas sobre la palabra » (Kozak, 2006: 15). Dans quelle mesure les littératures d’aujourd’hui s’inscrivent de plus en plus dans un travail avec différentes médialités, créant des oeuvres inter- et transmédiales (des œuvres qui réunissent au sein d’un seul support, comme le livre, plusieurs médialités, ou bien des oeuvres qui transgressent le livre et l’ « expandent » vers d’autres médialités) ? Pourquoi cette nécessité dans l’écologie culturelle actuelle ? Mais aussi, est-il encore nécessaire de faire la distinction entre une intermédialité et une transmédialité, ou devrait-on reformuler la transmédialité, comme l’exige Claudia Kozak, pour se focaliser sur la façon dont le trans « implica [...] el atravesamiento recíproco y móvil que construye significaciones también móviles y proteicas » (Kozak, 2015: 172).

3)    Transconfiguration, Transfonctionnalisation du champ littéraire

Après la crise de 2001 en Argentine − pour illustrer avec un exemple précis −, le nouveau contexte a obligé le monde éditorial à se recomposer depuis l’intérieur. De nombreuses maisons d’édition indépendantes et autogérées ont vu le jour et ont généré de nouvelles formes littéraires, inattendues, novatrices, voire même monstrueuses. La crise du modèle néolibéral et ses contradictions engendrent-elles des innovations littéraires ?

Comme nous l’avons déjà abordé, face à ces TransLittératures, la critique littéraire et la recherche académique doivent renouveler leurs méthodes d’analyse et leurs outils. Comment une tendance littéraire peut transformer les normes de la critique et de l’académie ?

Enfin concernant la théorie de la littérature, nous nous demandons si la dimension  trans  de la littérature de l’extrême contemporain constitue une impasse ou bien un défi théorique et conceptuel ?

Comment appréhender la « TransLittérature » dans une « histoire de la littérature latino-américaine » ?

Il serait intéressant de relire « El escritor argentino y la tradición» de Borges à la lumière de ces réflexions. La littérature latino-américaine depuis le manifeste McOndo (1980) semble avoir définitivement rompu avec son étiquette de réalisme magique. Aujourd’hui plus encore la littérature devient TransNationale de par les blogs, la cyberlittérature, twitter ; de par les déplacements (exils ou voyages) et les réseaux d’écrivains qui se constituent. Il semble que les auteurs relisent et réécrivent le canon littéraire de leur pays et changent les paradigmes, provoquent, jouent, désacralisent, profanent. Certains auteurs vivent à l’extérieur mais publient dans leur pays d’origine, d’autres font l’inverse en fonction de leur vie privée ou bien de certaines logiques de marché éditorial. Comment définir un auteur argentin, mexicain, péruvien ?... etc. L’idée de « littérature nationale » est-elle encore pertinente ? Est-elle nationale, mondiale (Casanova) ou devient-elle communautaire ? N’y a-t-il pas une « tradition » trans de la littérature latino-américaine ? Borges en particulier et les avant-gardes en général en seraient-ils les précurseurs ?

Dans l’optique d’une histoire de la littérature latino-américaine, nous nous demandons dans quelle mesure le préfixe trans peut devenir porteur de sens et rendre compte des logiques de la littérature d’aujourd’hui.

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ORGANISATION

 «  TransLiteraturas II : Transcorporalités dans la littérature hispano-américaine (2000-2017) » - Journée d’étude à l’Université Rennes 2

Nous proposons d’étudier lors de cette journée d’étude la notion de corps depuis le concept trans : corps du texte, corps de l’œuvre, corps des personnages, corps de l’auteur, corpus, genre et gender. Le corps –physique des personnages et textuel des œuvres – devient une plateforme de mutations. Les personnages qui peuplent les œuvres hispano-américaines de l’ultra-contemporain semblent figurer la métamorphose, le devenir : ce sont des travestis, transsexuels, transgenres, queer ; qui délirent, en crise, malades, vulnérables, excentriques, transfuges, subalternes ; des personnages qui reviennent, des spectres, des fantômes, des revenants. Le corps des œuvres s’apparente à une projection formelle, esthétique, stylistique de ces mutations. Quelles relations se tissent entre le texte et le corps ? Que disent ces corps physiques et textuels mutants du contexte duquel ils émergent ? La TransCorporalités est-elle une spécificité littéraire hispano-américaine ? Fait-elle partie d’une tradition? L’objectif est d’évaluer l’opérativité du trans et ce qui est en jeu dans la construction des multiples corps de/dans la littérature depuis le contexte de l’extrême contemporain (2000-2017) et la mise en perspective de la réflexion dans une histoire de la littérature hispano-américaine.

Date : vendredi 26 janvier 2018

Lieu: Université Rennes 2

 

Les communications :

Les langues de communication sont le français et l’espagnol.

Les communications dureront 20 minutes et seront suivies directement d’un débat de 10 minutes.

Les auteurs acceptés enverront une ébauche de leur communication en format Handout (introduction, problématique, corpus, informations importantes, etc., max. 4 pages), trois semaines avant la Journée d’étude.

Les propositions seront compilées dans un Reader envoyé aux participants et intéressés, et imprimées pour la Journée d’étude. De cette façon, nous souhaitons créer une véritable réflexion commune lors de la Journée en approfondissant les ébauches de réflexion dont nous aurons tous pris connaissance à travers le Reader, en amont de la Journée.

Publication: La publication des articles est envisagée sous forme d’ouvrage collectif.

Modalités de participation : Les propositions de contribution de 300 mots maximum, rédigées en français ou en espagnol, accompagnées d’une bibliographie indicative et d’une brève notice bio-bibliographique de l’auteur, le tout en format .pdf ou .doc, sont à envoyer au plus tard le 30 octobre 2017 à : transliteraturas@gmail.com

Les frais de transport et hébergement sont à la charge des participants.

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Proyecto itinerante sobre las TransLiteraturas/ TransLittératures

1er encuentro : “ TransMedialidades/ TransMedialités” - lunes 2 de octobre de 2017 - Sorbonne Nouvelle Paris 3

2o encuentro : “ TransCoporalidades/ TransCorporalités” - viernes 26 de enero de 2018 – Universidad Rennes 2

3r encuentro: “TransLiteraturas” - Universidad de La Plata (2018)

 

Este proyecto tiene la voluntad de desarrollar una reflexión itinerante sobre el concepto de « TransLiteraturas » en las creaciones literarias ultra-contemporáneas (2000-2017) hispanoamericanas. Proponemos a continuación un marco teórico y crítico para pensar esas TransLiteraturas. Este proyecto dará lugar a varios encuentros en los cuales serán abordados ejes específicos. 

La segunda jornada “TransLiteraturas II : TransMedialidades en la literatura hispano-americana » propone estudiar la noción de cuerpo desde el concepto trans : cuerpo de los personajes, cuerpo del texto, cuerpo de la obra, cuerpo del autor, corpus, género y gender. El cuerpo -físico de los personajes y textual de las obras-  se vuelve plataforma de mutaciones. Declinamos las líneas de reflexión y las modalidades de participación en la parte “Organización”.

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TRANSLITTERATURES / TRANSLITERATURAS

¿Cómo aprehender lo « ultra-contemporáneo » ?

Desde los 80, el discurso crítico parece aprehender las creaciones de los 60 hasta hoy día desde la noción de posmodernidad. ¿Para qué seguir hablando desde el prefijo “pos” que, como lo dice Marc Gontard, parece expresar un “período que ya no sabe inventar el futuro” (2014: 17), que piensa desde el pasado y que a menudo levantó polémicas alrededor de la noción de “fin” (“fin de la historia”, “fin del arte”, “fin del libro”, etc.)? La efervescencia y la innovación de la creación literaria latinoamericana de los diez últimos años nos parece contradecirlo. Sin embargo, resulta difícil nombrar lo que viene. Lo “ultra-contemporáneo” ubica el ejercicio crítico en el espacio-umbral de lo que deviene.

Si la posmodernidad marcó la crisis de la modernidad y, desde entonces, de la racionalidad y de los grandes relatos en un contexto de postguerra, postotalitarismos, poscolonial y posbloques acompañado por la emergencia del capitalismo y de la globalización,lo que generó una literatura que deconstruye, reescribe,y reubica;

¿Aprehender la transición?

El paso al segundo milenario se parece en muchos puntos a la era “fin-de-siglo” de la Decadencia decimonónica. Hallamos traspasos, transiciones, crisis, tensiones, transformaciones. Textualidades y corporalidades “monstruosas” emergen. Notamos que la crítica del siglo XIX al siglo XXI tiende una vez más hacia el “fin”, y de esta forma, y a pesar de ella, queda atada a una estructura dialéctica.

Igualmente constatamos un trabajo literario que dialoga fuertemente con las vanguardias: el trabajo del espacio en la pagina, una literatura que transgrede sus límites “institucionales” incorporando la novedad técnica, una rebelión de algunos “jóvenes” escritores de la literatura hispanoamericana de lo ultra-contemporáneo (¿pero contra quién? ¿Cómo?), etc. Quizá se trate menos del grito de un Huidobro tal Non Serviam, que de una búsqueda por traducir, como lo reclamaba César Vallejo en “Nueva Poesía”, la nueva sensibilidad en la era de Internet.

¿Cómo aprehender de manera conceptual las tensiones de esta contemporaneidad que trastocan el tiempo, el espacio, la configuración nacional, el sujeto, la identidad?

De los años 90 en adelante, el posmodernismo levanta debates y la crítica propone nuevos conceptos y nuevos acercamientos. Retomando a menudo el aparato teórico de Deleuze (1968, 1980), de Derrida (1967, 1972) y de Foucault, o de pensadores de los estudios poscoloniales (Bhabha, 1990, 1994), se trata de evaluar, adaptar, y superar los conceptos del mundo contemporáneo. Desde entonces emergen nociones como “hibridez” (Canclini, 1992; de Toro, 2006, 2011, 2013); “nomadismo” y “pensamiento situado” (Braidotti, 1994, 2002, 2006; Bidaseca 2010); como “queer” y “posible” (Butler, 2006, 2009); todos atravesados por nociones como “diferencia”/“diferancia”, “disemiNación”, “rizoma”, “devenir”, “entre”, “deseo”, “biopolítica” que ponen en tela de juicio los binarismos y el racionalismo dialéctico.

 

¿Aprehender las literaturas latinoamericanas de lo “ultra-contemporáneo”?

La crítica argentina Josefina Ludmer había propuesto en diciembre del 2006 de aprehender la literatura producida a partir del 2000 desde el concepto de literatura posautónoma, concepto que retomó luego en varios artículos (Ludmer, 2006, 2007, 2010, 2012). A pesar de que estas ideas carezcan a veces de precisión y de análisis, su aporte abrió un debate necesario en el seno de la crítica literaria argentina y latinoamericana. Subraya el hecho de que estas producciones literarias pos 2000 no pueden ser leídas con las categorías tradicionales del análisis literario: frente a una realidad continuamente transitada y mediatizada por la ficción y lo virtual, las producciones literarias de hoy se interconectan con esa realidadficción  (Ludmer, 2010: 12) para producir presente, atravesando fronteras de manera contínua (de géneros, de materialidades, de medios, de realidad, de ficción, etc.). También se inscriben en el contexto neoliberal del mercado cultural capitalista y transnacional que pondría en tela de juicio la idea de una literatura nacional. En este mismo año del 2006, en el ensayo Espectáculos de realidad: ensayo sobre la narrativa latinoamericana de las últimas décadas, el crítico argentino Reinaldo Laddaga propone leer la literatura de lo ultra-contemporáneo desde sus nuevas aspiraciones profundas: su condición de arte contemporáneo, la improvisación, lo instantáneo, lo mutante, el trance, la performatividad, el reciclaje. De esta manera, describe una literatura que dialoga con las diversas vanguardias, el canon literario y la ecología cultural del momento que reúne, transforma y transgrede al desplazarse hacia otras formas literarias. Estas otras formas literarias también están en el centro de las investigaciones del laboratorio argentino Ludión, que existe desde el 2003 bajo la dirección de la crítica argentina Claudia Kozak, y reúne investigadores y artistas que se interesan por las relaciones entre artes y técnicas: poéticas/políticas tecnológicas, tecnopoéticas. O, como las llama Miriam Chiani, poéticas trans

 

Constataciones: literaturas latinoamericanas “Trans

Comprobamos que la producción literaria latinoamericana que se inicia con el nuevo milenio genera temáticas, poéticas, estrategias y políticas trans.

         •          Una literatura que tematiza la transición, la crisis (histórica, política, económica, corporal, etc.)

         •          Una literatura poblada de personajes trans (tránsfugos, nómades, híbridos, monstruos, transgéneros, jóvenes, etc.)

         •          Una metaliteratura que tematiza la transición y la crisis de la literatura

         •          Una literatura que desborda, que es transgenérica y transmedial (Kozak, 2012): más allá de las normas, más allá del canon; más allá de los géneros; más allá del objeto-libro, etc.

         •          Una literatura nómade: más allá de lo nacional, más allá de la tradición, más allá del empleo de un solo idioma, etc.

         •          Una literatura que tiende a lo comunitario: comunidades de autores, comunidades de lectores, co-escritura, autores-lectores.

En este sentido, proponemos sustituir al “pos” el prefijo “trans” para pensar el contexto ultra-contemporáneo y su producción literaria.

 

¿Por qué el prefijo trans?

El prefijo trans evoca el desplazamiento, el movimiento, el pasaje, la mutación intrínseca a nuestro contexto ultra-contemporáneo. El movimiento del trans acompaña y expresa la transición, reconfigura los espacios y los territorios a todas las escalas: de la escala global a la escala local, de lo colectivo a lo íntimo, del espacio político y social al espacio físico y moral, en todos los espacios mediáticos: de la literatura a las redes sociales. Lo trans sugiere un movimiento horizontal, nómade, rizomático, que cree nuevas conexiones: nuevas redes de manera continua y desjerarquizada. Si el pensamiento post- se concentró en la identidad, parece que el pensamiento trans celebra el devenir y lo múltiple de cada uno (Canclini, 2003). De esta manera, se inserta en una dimensión eminentemente política, ya que configura un marco desde el que repensar al Estado-Nación, a las narraciones nacionales, a las estrategias populistas; un marco desde el cual contrarrestar a los negacionistas, al fascismo, al conservatismo, y a los relacionistas. El pensamiento trans es un pensamiento del devenir y del reconocimiento de las posibilidades.

“Más allá”, “al otro lado”, “a través” o “cambio” son los sentidos del prefijo trans. Usar esta partícula es enfatizar el movimiento en sí, el proceso; subrayar lo que pasa, atraviesa y cambia. Lo trans no es un inter (entre territorios) sino un “más allá de”, supone la posibilidad de diluir límites y transgredirlos, transformar sus contenidos, llegar a superar –con la mezcla, la adulteración o la contaminación– binarios, opuestos, lo localizado y lo fijo, generando de este modo un campo de existencia complejo. Entendido como cruce o variancia de estructuras y órdenes, lo trans se adjetiva aquí para designar huellas de conexiones e intercambios que singularizan diferentes poéticas de autor o algunos de sus tramos: expansiones de la literatura a través de distintos lenguajes y disciplinas, o de diversos medios (visuales, sonoros, performáticos), que le dan un giro a la escritura hacia otro lado y hacen de ella compuestos (unidades no simples, formadas de elementos diferentes) capaces de perturbar los circuitos usuales de la letra (el soporte libro, la línea, el silencio); apropiaciones y usos de diversas piezas, como mapas, pinturas, fotografías, composiciones musicales, para dar lugar a poéticas transversales (atravesadas de lado a lado, desviadas) donde la reflexión sobre la literatura se alimenta de otros códigos o sistemas que ponen al descubierto potencialidades de la poesía o el relato” (Chiani, 2014, 7).

Le préfixe ‘trans-’ ne signifie pas obscurcir ou diminuer les différences culturelles et ne mène pas, sous le couvert de la globalisation, à une création culturelle subordonnée au principe de la productivité et de l’efficacité et sans une marque culturelle propre ; bien au contraire, la globalisation représente un défi à la différance et à l’altarité, parce que le préfixe ‘trans-’ ne signifie pas la standarisation de la culture dont le seul but serait la consommation, mais bien plus une dialogicité culturelle sans hiérarchie, ouverte, nomade, dynamisant l’interaction culturelle (de Toro, 2009: 21)

Proponemos nombrar como TransLiteraturas” (TransLittératures) a las literaturas de lo ultra-contemporáneo (desde el 2000). Estas TransLiteraturas son el síntoma de las mutaciones ultra-contemporáneas y generan tanto transformaciones poéticas como éticas; son el síntoma de crisis contemporáneas y a su vez ponen en crisis el sistema literario.

 

Objetivos:

Los objetivos de este proyecto son (1) buscar una nueva aproximación teórica de la literatura hispanoamericana de lo ultra-contemporáneo que permite aprehender estas literaturas en todas sus dimensiones, (2) constituir un corpus de las TransLiteraturas, (3) determinar qué estrategias y dinámicas son las más/menos movilizadas, (4) qué repercusiones las TransLiteraturas tienen sobre la concepción de la literatura, sobre sus nociones claves y su mercado, (5) intentar entender cuál es su lazo con las literaturas nacionales, el canon, la tradición, y las vanguardias para ver cómo se distinguen las TransLiteraturas y cuáles son las diferencias/novedades.

 

Preguntas y ejes de trabajo posibles:

Las temáticas de las TransLiteraturas

Constatamos ciertas temáticas recurrentes en las TransLiteraturas: el género/gender abordado desde un movimiento que va de la deconstrucción hacia la transconstrucción (las transgresiones de la masculinidad, de la feminidad, lo queer); la familia (transgresión de la representación de la familia nuclear: familias monoparentales, familias trans/queer, familias en crisis, parricidios, infanticidios, matricidios, maternidades transgresoras); transgresión de temáticas políticas y nacionales (memoria, relatos nacionales, actualidad; organizaciones y comunicaciones alternativas y transgresoras); transgresiones de la dicotomía civilización y barbarie (p.ej.: “civilibarbarie”, Drucaroff, 2011); el cuerpo (exceso y mutaciones del cuerpo).

 

¿Cómo opera la TransLiteratura?

Transfiguración, transfuncionalidad de las instancias literarias

Personajes Trans: Las TransLiteraturas transgreden las categorías clásicas del análisis literario. Así, nos enfrentamos a “personajes Trans”. Son personajes que están en metamorfosis, en devenir: travestis, transexuales, transgéneros y queers; delirando, en crisis, enfermos, vulnerables, excéntricos, tránsfugos, subalternos; personajes que regresan, espectrales, fantasmas. ¿Cómo se construyen los personajes? ¿Qué dicen?

Corpus Trans: El cuerpo y el texto entretienen relaciones esenciales que desarrollan cierta “cuerpotextualidad” o “cuerpografía” (Zobermann, Tomiche, 2010). Muchos escritores escriben desde el cuerpo (“incardinamiento”, Braidotti, 2002) y este se transforma en un cruce (Collot, 2008) de experiencias y problemáticas; un lugar de transgresión, de resistencia, de poder y de certidumbres (Drucaroff, 2011) en un mundo donde “todo es lenguaje” (Drucaroff, ibid). Del cuerpo al cuerpo, transgredir el corpus permite, a veces, integrar “otras” corporalidades no canónicas de la literatura.

TransGénero: ¿La categoría de “géneros literarios” sigue siendo pertinente para aprehender la literatura de lo ultra-contemporáneo, donde cada obra parece atravesada por una transgenericidad tanto lúdica que transgresora? ¿Qué implicaciones existen entre el mundo editorial y esta transgenericidad? ¿Si el género es una categoría ideológica, en qué medida esta transgenericidad puede volverse política?

Transconfiguración, transfuncionalidad de la literatura

¿TransEscritura o TransLiteratura? Hay que preguntarse lo que deviene la literatura, lo que la diferencia de la escritura, lo que hace que la escritura se vuelve literatura. Las literaturas de lo ultra-contemporáneo muestran prácticas que desestabilizan estas nociones: la “escritura sin escritura” de Mario Bellatin (2016) que demuestra que es la crítica literaria que transforma la escritura en literatura; la literatura huiqui y la escritura open source de Jorge Harmodio que practican la expropiación de textos; la literatura spam y los poemas que utilizan los algoritmos de Google, como lo hace Charly Gradín. Ciberliteratura, copy and paste, collages, expropiaciones, intervenciones, reciclaje (“Literatura basura”, Coquil y Klein, 2016), todos estos procesos de creación de las “escrituras no creativas” (Goldsmith, 2015) transforman el sentido y el estatus de la literatura y de la escritura.

TransTextualidades: El texto está sujeto a transformaciones. En contra de la idea de una textualidad canónica, total, fija. El texto se libera: fragmentario, móvil, infinito, rizomático; un verdadero “texte-plateau” (Deleuze, 1980). Trabaja de manera rizomática con otros medios (intermedialidad, transmedialidad), con el cuerpo (corpotextualidad).

TransAutoridad: La figura del autor cambia. El autor es nómade, plural, cyborg. Forma rizomas con la máquina, con internet, con sus lectores, y a su vez está involucrado en una dinámica de expropiación, de transversalidad, de intercambio, de compartir. El autor utiliza las redes sociales y a través de los blogs crea una comunidad inclusiva y abierta.

TransLectura: La lectura, a través de las redes sociales, los huiqui o los numerosos encuentros y lecturas literarios organizados puede volverse una experiencia colectiva y comunitaria. El lector puede transformarse en autor a través de la intervención y la participación (reescritura libre, huiqui, narración transmedia, etc.). Esta literatura que otorga un lugar importante al cuerpo y a la performance genera una lectura enfática que descentra el lector hacia un entre-dos, que lo transforma y hasta puede conllevar un trance. Asimismo, estas TransLiteraturas, por el borramiento y la puesta en crisis de las categorías, transforman la lectura crítica y académica que debe encontrar nuevas maneras de aprehenderla y de leerla.

Transmedialidad: La literatura traspasa los marcos institucionalizados y las materialidades y tiende hacia el fuera de campo (Speranza, 2006), hacia “textualidades no cerradas sobre la palabra” (Kozak, 2006: 15). ¿En qué medida las literaturas de hoy se inscriben cada vez más en un trabajo con las diferentes medialidades, creando obras inter y transmediales, es decir obras que reúnen en el seno de un solo soporte, como el libro, varias medialidades, u obras que transgreden el libro y lo expanden hacia otras medialidades? ¿Por qué existe esta necesidad en la ecología cultural actual? Pero también: ¿aún es necesario distinguir entre una intermedialidad y una transmedialidad, o deberíamos reformular la transmedialidad, como lo exige Claudia Kozak, para enfocarnos en cómo el trans “implica […] el atravesamiento recíproco y móvil que construye significaciones también móviles y proteicas” (Kozak, 2015: 172)?

Transconfiguración, transfuncionalidad del campo literario

Después de la crisis argentina del 2001, el nuevo contexto obligó al mundo editorial a reconfigurarse desde adentro. Numerosas editoriales independientes y autogestivas aparecieron y generaron nuevas formas literarias, sorprendentes, novedosas, monstruosas. ¿La crisis del modelo neoliberal y sus contradicciones conllevan acaso innovaciones literarias?

Como lo evocamos más arriba, frente a estas TransLiteraturas, la crítica literaria y la investigación académica deben renovar los métodos de análisis y las herramientas. ¿Cómo una tendencia literaria puede transformar las normas de la crítica y de la academia? Y nos preguntamos también en cuanto a la teoría literaria si la dimensión trans de la literatura de lo ultra contemporáneo se vuelve un callejón sin salida o al contrario un reto teórico y conceptual?

 

¿Cómo aprehender la TransLiteratura en una historia de la literatura latinoamericana?

Sería interesante releer al “escritor argentino y la tradición” de Borges con el trasfondo de estas reflexiones. La literatura latinoamericana parece haber roto definitivamente con la etiqueta del realismo mágico desde el manifiesto McOndo (1980). Hoy más que nunca la literatura se vuelve TransNacional por los blogs, la ciberliteratura, twitter, etc.; por los desplazamientos (exilios o viajes) y redes de escritores que se constituyen. Parece que los autores releen y reescriben el canon literario de sus países y cambian los paradigmas, provocan, juegan, desacralizan, profanan (cf. los trabajos de Pablo Katchadjan). Algunos autores viven afuera pero publican en su país de origen, otros viven adentro y publican afuera, en función de su vida privada o conforme con ciertas lógicas del mercado editorial. ¿Qué es, entonces, un autor argentino? ¿Mexicano? ¿Peruano?, etc. ¿La idea de la literatura nacional sigue siendo pertinente? ¿Es nacional, mundial o se vuelve comunitaria? ¿Acaso existe una “tradición” trans en la literatura latinoamericana? ¿Borges, en particular, y las vanguardias, en general, serían los precursores de esta TransLiteratura?

Con el trasfondo de una historia de la literatura latinoamericana, nos preguntamos en qué medida el prefijo trans puede generar sentido y dar cuenta de las lógicas de la literatura que se escribe/produce hoy en día.

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ORGANIZACIÓN

«  TransLiteraturas II : TransCorporalidades en la literatura hispanoameriana (2000-2017) » - Jornada de estudios  - Université Rennes 2

Proponemos estudiar en esta jornada la noción de cuerpo desde el concepto trans : cuerpo de los personajes, cuerpo del texto, cuerpo de la obra, cuerpo del autor, corpus, género y gender.

El cuerpo -físico de los personajes y textual de las obras-  se vuelve plataforma de mutaciones. Los personajes que pueblan las obras hispanoamericanas ultra-contemporáneas  parecen figurar la metamorfosis, el devenir: son travestis, transexuales, transgéneros y queers; delirando, en crisis, enfermos, vulnerables, excéntricos, tránsfugos, subalternos; personajes que regresan, espectrales, fantasmas y revenants. El cuerpo de las obras se asemeja a una proyección formal, estética, estilística de tales mutaciones. ¿Qué relaciones se entablan entre el texto y el cuerpo? ¿Qué dicen esos cuerpos físicos y textuales mutantes del contexto del cual emergen? ¿Es la TransCorporalidad una especificidad literaria hispanoamericana? ¿Forma parte de una tradición? El objetivo de esta jornada es evaluar la operatividad de lo trans y lo que está en juego en la construcción de los múltiples cuerpos de/en la literatura desde el contexto ultra-contemporáneo (2000-2017) y la puesta en perspectiva de la reflexión en una historia de la literatura hispanoamericana.

Fecha : viernes 26 de enero de 2018

Lugar: Université Rennes 2

Las ponencias:

Las lenguas de comunicación son el francés y el español.

Las ponencias no pasarán las 20 minutos y serán directamente seguidos por un debate de 15 minutos.

Los autores mandarán un avance de sus ponencias bajo el formato Handout (introducción, problemática y corpus, informaciones importantes máx. 4 páginas) tres semanas antes de la Jornada.

Las propuestas se reunirán en un Reader que se mandará a los participantes y los interesados.

El objetivo es crear una verdadera reflexión común durante la jornada, esto es ahondar los aspectos mencionados en el avance previamente mandado y entonces conocido por los participantes.

Publicación: los artículos se publicarán bajo la forma de un libro colectivo.

Modalidades de participación : Las propuestas de 300 palabras max., redactadas en francés o en español, acompañadas de una bibliografía indicativa y de una breve bio-bibliografía del autor, en formato .pdf o .doc, se mandarán hasta el 30 de octubre de 2017 a : transliteraturas@gmail.com

Los gastos de transporte y de alojamiento están a cargo de las participantes.

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Bibliographie

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