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Mise en récit et flux médiatique : raconter au théâtre aujourd’hui (U Grenoble/U Strasbourg/Festival Regards Croisés)

Mise en récit et flux médiatique : raconter au théâtre aujourd’hui (U Grenoble/U Strasbourg/Festival Regards Croisés)

Publié le par Romain Bionda (Source : BOUCHET Pauline)

APPEL À CONTRIBUTIONS
Journée d’études Arts de la scène – Vendredi 19 mai 2017

Mise en récit et flux médiatique : raconter au théâtre aujourd’hui

Formater, déformater :vers une« écriture augmentée » ?

Litt&Arts, Université Grenoble Alpes / ACCRA, Université de Strasbourg / Festival Regards Croisés (Troisième bureau)

A l’issue d’une première journée d’étude organisée le 23 novembre dernier sur la thématique des formats dramatiques à l’épreuve d’Internet et des médias sociaux, il nous est apparu nécessaire d’élargir la réflexion et de considérer l’apport des nouveaux médias en termes de flux : les notions de « dramaturgie de la navigation» et d’« écriture des flux » sont apparues en effet comme les plus opérantes pour évoquer les pratiques d’écriture des artistes invités. Dépassant les traditionnels clivages entre écriture dramatique et écriture scénique, on se demandera si les formats et supports numériques sont propres à réinventer la forme théâtrale de l’intérieur ou plutôt à explorer de nouveaux territoires de l’écrit théâtral. Alors que l’on parle aujourd’hui couramment de « scène augmentée », peut-on parler de la même façon d’« écriture augmentée », c’est-à-dire d’une écriture qui ne s’en tiendrait pas à une simple contamination thématique par les médias mais qui serait bel et bien in-formée par eux ? Dans ce deuxième volet, nous interrogerons la manière dont les flux médiatiques influent notamment sur les modes de narration au théâtre : quel(s) impact(s) ont des technologies telles que la géolocalisation, le web 3.0 et des formats tels que la web-série ou le jeu vidéo sur les temporalités, les constructions identitaires ou les langages ?

Il s’agit ainsi, dans la lignée des travaux autour de l’intermédialité et des digital humanities, de s’intéresser aux relations entre base de données et récit, entre une forme culturelle aujourd’hui dominante et une technique de narration ancestrale, tel que Lev Manovich les distingue : base de données et récit apparaissent selon lui comme « des ennemis naturels. Ils rivalisent sur le même terrain, celui de la culture, revendiquant le droit exclusif de donner sens au monde » (Le Langage des nouveaux médias, Les Presses du réel, Paris, 2010, p. 403). Pourtant, donner sens au flux par la fable théâtrale est ce à quoi s’emploient de nombreux auteurs tels que Guillaume Corbeil, Pauline Peyrade ou encore Olivier Choinière. C’est que, suivant N. K. Hayles, on peut présumer que, plus qu’ennemis naturels, base de données et récit interagissent tels des « symbiotes naturels » :

« Parce que la base de données est capable de construire des juxtapositions relationnelles, mais pas de les interpréter ou de les expliquer, elle a besoin du récit pour donner du sens à ses résultats. Le récit, pour sa part, a besoin de la base de données, dans la culture à forte intensité de calcul du nouveau millénaire, pour renforcer son autorité culturelle et tester la portée générale de ses idées. Si le récit se dissout souvent dans la base de données, comme le suggère Folsom, la base de données catalyse et, en réalité, exige la réapparition du récit dès que la signification et l’interprétation sont requises1 ».

1 N. Katherine Hayles, Lire et penser en milieux numériques, Attention, récits, technogenèse, ELLUG, Grenoble, 2016, p. 282.

Soucieux de relier une nouvelle fois théorie et pratique, nous avons décidé d’organiser ce deuxième temps de réflexion au sein même du festival de lectures de textes dramatiques contemporains Regards Croisés qui aura lieu du 17 au 22 mai 2017 au théâtre Sainte-Marie- d’en-Bas, à Grenoble, et qui est organisé chaque année par le comité de lecture Troisième Bureau2 coordonné par Bernard Garnier.

A travers des communications, des focus sur certains auteurs et une table ronde, nous aimerions explorer les différents impacts et déplacements dramaturgiques que les flux médiatiques peuvent opérer sur les écritures théâtrales contemporaines.

Les propositions de communications (500 mots maximum) ainsi qu’une courte notice bio-bibliographique (150 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 mars 2017 à Pauline BOUCHET (pauline.bouchet@univ-grenoble-alpes.fr) Julie VALERO (julie.valero@univ-grenoble-alpes.fr) et Sylvain DIAZ (sylvain.diaz@unistra.fr) .