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Traduire le Maghreb (Expressions maghrébines)

Traduire le Maghreb (Expressions maghrébines)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Edwige Tamalet Talbayev )

Expressions maghrébines

Revue de la Coordination internationale des chercheurs sur les littératures du Maghreb

www.ub.edu/cdona/em

 

Vol. 15, no 1, été 2016 : Appel à articles

 

Traduire le Maghreb

 

Dossier coordonné par Olivia Harrison et Teresa Villa-Ignacio

Date limite de soumission des articles : 30 juin 2015

Parution : juin 2016

 

Ce dossier d’Expressions maghrébines se donne pour but de rendre compte des pratiques de traduction des littératures maghrébines et des débats toujours vifs qu’engendrent ces pratiques. Nous invitons les intervenants à analyser l’histoire complexe et la politique culturelle des traductions, que ce soit vers les langues maghrébines (arabe, français, tamazight/berbère) ou en direction inverse vers d’autres langues. Quelles nouvelles philosophies de la traduction surgissent de ce contexte, et quelle est leur place dans les théories de la traduction, de Walter Benjamin aux critiques de Google traduction ? Les auteurs pourront se pencher sur les différences de classe, de religion et de genre dans leurs analyses de l’état de la traduction touchant au Maghreb.

Les graves mouvements sociaux et politiques qui parcourent actuellement la Méditerranée du sud ont provoqué un regain d’intérêt mondial pour cette région, donnant de ce fait plus de visibilité à la production littéraire et culturelle issue du Maghreb. Ce regain d’intérêt, salutaire à notre avis, nous permettra pourtant de souligner les questions éthiques et politiques propres à la traduction de textes arabes, français ou tamazight vers l’anglais et les autres langues européennes. La traduction a souvent servi à exotiser la littérature maghrébine pour un public occidental ‒ il suffit de penser à la traduction de Al-khubz al-hafi de Mohamed Choukri par Paul Bowles (For Bread Alone/ Le Pain nu) ou à la traduction française de Dhakirat al-jasad (Mémoire de la chair) dont des extraits furent mis au programme du baccalauréat. Mais la traduction peut également permettre d’appréhender cette littérature sous un nouvel angle. Ainsi, les traductions vers l’américain de Jacques Derrida et d’Hélène Cixous mettent l’accent sur leur algérianité dans le contexte des études postcoloniales. Nous nous intéresserons aussi aux effets et aux pratiques de la traduction de la littérature maghrébine vers les langues non-européennes, tels que le japonais, le chinois, mais aussi le wolof ou le swahili, et aux nouveaux rapports sud-sud qu’encouragent ces traductions.

En 2002, le Programme de Développement des Nations Unies fit état de la pénurie en matière de traductions vers l’arabe, une lacune d’autant plus ironique étant donné la riche et longue tradition de traduction dans le monde arabophone. Ce dossier se penchera donc plus particulièrement sur les traductions vers et entre les différentes langues du Maghreb. Quels textes sont traduits, et comment la traduction en modifie-t-elle la compréhension ? Les mouvements berbères qui sont survenus au cours des dernières décennies au Maroc et en Algérie nous invitent à considérer les effets politiques de la traduction du tamazight vers les langues dominantes, l’arabe et le français. Quels sont les effets des pratiques et des politiques de traduction sur la longue durée, qu’il s’agisse de la traduction entre le français et l’arabe ou des « traductions » intermédiales (par exemple entre l’arabe classique et le dialecte, voire la lingua franca d’Internet, ‘arabizi) ?

En outre, à l’occasion du cinquantième anniversaire du premier numéro de la revue marocaine Souffles-Anfas, ce dossier voudrait consacrer plusieurs articles aux nouvelles formes de traduction initiées par cette revue à la fin des années 1960. Grâce à sa pratique continue de traduction, Souffles-Anfas dissémina, en français et en arabe, un grand nombre de textes fondateurs du courant tiers-mondiste. La revue s’engagea aussi à remédier à la séparation entre écrivains de langue française et arabe à travers une pratique de traduction entre les deux langues. Nous invitons ainsi des contributions sur la signification et l’apport de cette revue aux débats sur la traduction au Maghreb.

 

Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes, espaces inclus (6.000 mots environ). La ponctuation, les notes et les références doivent être conformes aux normes appliquées par la revue : http://www.ub.edu/cdona/em#guide

Les demandes de renseignements complémentaires et les articles complets doivent être adressés par courrier électronique à la Présidente du comité scientifique à : expressions.maghrebines@ub.edu

La section Varia de la revue maintient toujours un appel à articles (sans date limite de soumission) concernant les cultures maghrébines : littérature, cinéma, arts...

 

 

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Vol. 15, no. 1, Summer 2016: Call for Papers

 

Traduire le Maghreb

 

Edited by Olivia C. Harrison and Teresa Villa-Ignacio

Final Papers Submission Deadline: 30 June 2015

Publication: June 2016

 

This issue of Expressions maghrébines aims to highlight practices of translation in Maghrebi literatures and the ongoing debates that they raise. We invite contributors to analyze the complex history and cultural politics of these translations, whether into Maghrebi languages (Arabic, French, Tamazight/ Berber) or in the other direction into other languages. What new philosophies of translation emerge from this context, and what is their place in the canon of translation theory, from Walter Benjamin to the critics of Google Translate? We invite contributors to take into account class, language, religion, and gender in their assessment of the state of translation in the Maghreb.

Recent upheavals across the southern Mediterranean have sparked renewed global interest in the region, providing more visibility for literary and scholarly expression from the Maghreb. This salutary renewed interest will also allow us to highlight ethical and political issues that arise specifically when translating Arabic, French, and Tamazight (“Berber”) texts into English and other European languages. Translation has often exoticized Maghrebi literature for Western audiences – Paul Bowles’ translation of Mohamed Choukri’s Al-khubz al-hafi (For Bread Alone) and the French translation of Ahlam Mosteghanemi’s Dhakirat al-jasad, Mémoire de la chair (parts of which were assigned on the French baccalaureate exam) come to mind. Yet translation may also permit readings of this literature from new angles. U.S.-based English-language translations of Jacques Derrida and Hélène Cixous, for example, have emphasized the Algerian aspects of these texts within the context of postcolonial studies. We are also interested in the effects and practices of translating Maghrebi texts into non-Western languages, such as Japanese and Chinese, but also Wolof or Swahili, and the ways in which such translations initiate and renew Global South connections.

In 2002, the United Nations Development Program attested to the dearth of translations into Arabic, a grave lacuna that is particularly ironic given the rich, centuries-long tradition of translation in the Arabic-speaking world. This issue will therefore particularly emphasize translations toward and between different Maghrebi languages. Which texts are being translated, and how does translation modify our understanding of them? The Berber movements that have arisen during the last decades in Algeria and Morocco invite us to consider the politics of translating from Tamazight into Arabic or French. What are the effects of practices and politics of translation over the longue durée, whether those of translations between French and Arabic or of intermedial “translations” (e.g. standard versus dialectal Arabic or even ‘Arabizi,’ the lingua franca of the Internet)?

Furthermore, in honor of the fiftieth anniversary of the first issue of the Moroccan journal Souffles-Anfas, this issue aims to include articles that discuss the new forms of translation initiated by the journal in the late 1960s. Through its frequent translations, Souffles-Anfas disseminated, in French and in Arabic, many key Third World texts. It also worked against the separation between French- and Arabic-language writers by providing a venue for translation between French and Arabic. We invite contributions on the meaning and legacy of the journal in debates on translation in the Maghreb.

 

Articles should not exceed 40,000 characters, spaces included (approximately 6,000 words). Punctuation, footnotes, and references must conform with the journal’s norms: http://www.ub.edu/cdona/em#guide

Articles or requests for further information should be sent to the Chair of the Editorial Board at: expressions.maghrebines@ub.edu

The journal’s Varia section maintains an open call for articles concerning Maghrebi cultures: literature, cinema, arts...