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Appel à communiaction - Colloque international :

Appel à communiaction - Colloque international : "La redécouverte de la musique d'avant-garde soviétique"

Publié le par Cécilia Galindo (Source : Louisa MARTIN-CHEVALIER)

Appel à communication - Colloque international

« Le redécouverte de la musique d'avant-garde soviétique des années 1920 »

 

MUSIDANSE, Université Paris 8

6/7 novembre 2015

 

Comité scientifique : Lidia Ader (Musée Rimsky-Korsakov, Saint-Pétersbourg), Olesya Bobrik (Conservatoire Tchaïkovsky, Moscou), Louisa Martin-Chevalier (MUSIDANSE, Paris 8), Valérie Pozner (CNRS), et Makis Solomos (MUSIDANSE, Paris 8).

 

Ce colloque propose d'étudier l’avant-garde musicale soviétique, expérience passionnante bien que marginale en comparaison des autres phénomènes artistiques qui ont accompagné la révolution soviétique. Les ambiguïtés sémantiques du terme invitent à redéfinir l'avant-garde musicale soviétique, en tenant compte de l'influence du vocabulaire politique, sans toutefois la confondre avec la modernité (dont elle est une expression particulière). Nourrie par les mouvements artistiques occidentaux, cette avant-garde musicale est marquée par un éclectisme tout à fait singulier. Elle regroupe divers mouvements aux buts et principes esthétiques nuancés qui montrent ce pluralisme caractéristique de cette période. Le constructivisme d'Avraamov, les micro-intervalles de Georgij Rimskij-Korsakov, les œuvres atonales de Roslavets, Lourié et Golyshev, ou encore le Theremin résonnent comme des expériences d'avant-garde singulières et captivantes. Il s’agit pour les musiciens de créer un « art révolutionnaire » qui exprimerait dans les formes artistiques le même bouleversement que la révolution a engendré dans la vie soviétique. Ces créations sont à la fois au service de la révolution mais elles sont aussi des œuvres originales qui appartiennent à l’histoire des avant-gardes européennes. L’inaccessibilité de la musique d'avant-garde par le public soviétique devra être rediscutée.

Les débats théoriques qui animent cette décennie se cristallisent notamment autour de la nature intrinsèque de la musique, en ce qu'elle existe en tant que monde sonore, idéologiquement libre. L’apparition d’intentions politiques dans l’ensemble des genres musicaux apparaît comme un élément central, caractéristique de la période soviétique des années 1920. La composante politique de l'engagement des musiciens soviétiques doit être examinée dans sa pluralité. Les pulsions créatrices libérées par la révolution politique de 1917 posent la question de la permanence des liens entre musique et pouvoir et peuvent donner lieu à de nombreuses lectures. En effet comment appréhender une période historique donnée sans en interroger les processus sociaux et politiques ? Quelle place accorder au(x) contexte(s) ? À travers ce retour réflexif sur l’histoire, il nous paraît primordial d’étudier la place de la révolution de 1917 dans ce qu’elle a pu représenter pour les musiciens soviétiques, en tant qu’évènement historique déterminant. Cette problématique gagnerait à se nourrir des questionnements soulevés par d'autres disciplines, telles que l'histoire des arts, l'esthétique, l'histoire culturelle, ou d'autres disciplines artistiques. C’est dans une perspective transdisciplinaire que seront proposés différents axes de réflexion. Ces différentes démarches convergeront vers une appréhension de la musique comme une pratique culturelle, liée à des enjeux sociaux et politiques, autant qu’esthétiques et artistiques.

 

 

L'appel à communication concerne les problématiques suivantes :

 

Une réflexion sur l'histoire sociale de l'URSS dans les années 1920.

L'exaltation de la rhétorique révolutionnaire de l’ « homme nouveau » portée par les artistes avant-gardistes de l'époque.

La spécificité de la musique par rapport aux autres arts durant la période concernée.

Le rôle de la révolution d'Octobre dans la vie artistique et musicale.

Le pouvoir et ses interactions avec la musique soviétique.

Le lien causal entre contestation politique et caractère novateur de la création musicale de l’avant-garde soviétique.

La notion de « générations » de compositeurs, en tant que corporation émergente (école de Leningrad par exemple).

La question des liens de la musique d'avant-garde soviétique avec l'Europe.

La question de la réception de la musique d'avant-garde soviétique et européenne.

 

Ce colloque s'inscrit dans un projet de recherche global tendant à mener une réflexion sur les liens qu'entretient l'avant-garde musicale avec le pouvoir bolchevique dans les années 1920. Il aura lieu les 6 et 7 novembre 2015, à l'Université Paris 8. Des intermèdes musicaux seront interprétés (notamment les Mélodies pour chant et piano inédites du compositeur Roslavets, ainsi que des œuvres de Scriabine, Lourié ou Obukhov), qui nous plongeront dans le contexte musical extrêmement fécond de cette période passionnante.

 

Les langues du colloque seront le français, l'anglais et le russe.

 

Merci de nous faire parvenir vos propositions de communication (3000 signes maximum) ainsi que votre CV, avant le 27/05/15 à louisa.martin@wanadoo.fr