Questions de société
Antony : mobilisation contre la destruction d'une partie de la Cité universitaire (Libération.fr 03/07/2009)

Antony : mobilisation contre la destruction d'une partie de la Cité universitaire (Libération.fr 03/07/2009)

Publié le par Bérenger Boulay

Sur le site du collectif Poolp:

Antony : mobilisation contre la destruction d'une partie de la Cité universitaire

« Notre cité U, on va la sauver ! » Reportage de Delphine Legouté sur liberation.fr

L'annonce de la démolition de la résidence universitaire d'Antonyest contestée par les étudiants qui y habitent, soutenus par l'Unef* et«Jeudi noir». Hier, ils manifestaient devant la mairie.
*note Poolp : et aussi (au moins) par Sud Etudiant, qui appelait à ce rassemblement sur Bellaciao (voir aussi ce communiqué), et dont les drapeaux sont d'ailleurs nettement visibles sur la photo illustrant l'article de Libé.

Il est 19 heures ce jeudi à Antony, en région parisienne, lorsqu'un brouhaha commence à monter devant l'Hotel de ville. «Notre Cité U, on l'aime et on va la sauver !», «A ceux qui veulent détruire Jean Zay, les étudiants répondent : résistance !» scande une centaine d'étudiants rassemblés à l'heure du conseil municipal.
Motif de leur courroux: le projet de destruction expéditif d'un bâtiment de leur résidence universitaire, la cité U «Jean Zay».En décidant de supprimer 548 chambres sur les 2500 existantes, lacommunauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre (CAHB) et le conseilgénéral présidé par Patrick Devedjian se sont attiré les foudres desétudiants et des syndicats.
Au départ, l'ambiance est plutôt festive. Autour du syndicatétudiant Unef se sont réunis certains conseillers municipaux del'opposition, dont les verts et le PCF. Magalie Buzelin, conseillèreVert, estime qu'il règne une «grande hypocrisie» autour du dossier. «Onnous dit qu'il faut tout détruire pour cause de vétusté, mais ce sonteux qui ont laissé la résidence pourrir pour mieux la détruire. Tousles architectes estiment qu'une simple rénovation serait suffisante».
Le collectif «Jeudi noir», connu pour soutenir les «galériens du logement»,est également venu participer au mouvement, à sa façon. Au programme,chansons et lancer de confettis, sur son hymne traditionnel — legénérique de la série «Dallas».

Rénover le «kyste» d'Antony

Rapidement, la tension monte. Le groupe d'étudiants tente de forcerles portes de la mairie, afin d'assister au conseil municipal. Ils sontviolemment repoussés par les policiers municipaux. «La séance est publique, on a le droit d'entrer !»s'insurge-t-on dans la mêlée. Le rapport de forces entre policiers etmanifestants prend fin lorsqu'un étudiant tombe dans les escaliers,sans se blesser. «Nous voulons qu'une délégation soit acceptée ausein du conseil municipal, ne serait-ce que cinq minutes, pour fairepart de nos demandes», explique Karima Delli, membre de «Jeudi noir», récemment élue députée européenne.
Depuis son accession au Parlement européen, la jeune femme - ancienne assistance parlementaire - tient à continuer la lutte «de terrain», «celle qui permet de rester proche des réalités». «Lorsqu'ona appris qu'une partie de l'une des plus grosses cités U d'Europeallait tout simplement disparaître, sans aucune garantie deremplacement, on a décidé de s'allier à l'Unef. Le manque de logementest si important qu'il est impensable de continuer de tellesdestructions».
«Aujourd'hui c'est le bâtiment C mais ce n'est qu'une première étape, poursuit Jean-Baptiste Prevost, président de l'Unef. Noussavons très bien que Devedjian veut rayer Jean Zay de la carte. Ilparle même de «kyste» pour la ville ! On nous dit que la cité U esttrop vétuste, ils n'avaient qu'à y faire des travaux avant qu'il soittrop tard. Nous réclamons sa rénovation pure et simple. Les étudiantspauvres ne peuvent pas se permettre de perdre 548 logements à très bascoût».
A la sortie du conseil municipal, la situation n'a pas bougé. Il esttoujours prévu que le bâtiment C de la cité U «Jean Zay» soit démoli aucours de l'été. Aujourd'hui, un tiers des locataires n'a pas été relogépour la rentrée.

Lire également, sur Bellaciao, Antony : occupation d'une maternelle vouée à disparaître (Res Univ).