Édition
Nouvelle parution
Antonio Fogazzaro Malombra (1881)

Antonio Fogazzaro Malombra (1881)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Lydwine HELLY)

Antonio Fogazzaro Malombra

L'Age d'Homme, coll. "Au coeur du monde", 2012

EAN13 : 9782825141410

 

Présentation de l'éditeur:

Malombra (1881) est un vrai roman dont la clé, connue du lecteur dès le début, décuple paradoxalement l’intérêt pour tout ce qui n’est pas cette histoire de malédiction. La belle Marina est destinée par la fatalité à être criminelle, comme dans la tragédie grecque. La jeune fille est littéralement aliénée par la découverte d’une lettre de Cécilia appelant à une vengeance par-delà les années. Quelle est la liberté de Marina, nouvelle Cécilia, quand l’histoire, l’hérédité et les hallucinations prémonitoires conditionnent sa vie ? Il y a du Wilkie Collins et du meilleur, on pense au magnifique Armadale (1866), dans ces dédoublements de personnages marqués par le destin.

Plus que l’assouvissement de la vengeance, ce qui fait de Malombra un roman envoûtant, c’est l’atmosphère du Palais, le lac et la nature qui l’entourent avec ses ombres. Les mondes communiquent dans Malombra et les pauvres mortels se trouvent happés dans ces intersections.

Les nerfs ont pris l’ascendant sur les personnages : Marina n’est pas la seule à avoir les nerfs à vif, Corrado Silla, le déclassé, le poète, fasciné par Marina, n’est pas plus maître de lui que la belle marchesina. Le premier roman d’Antonio Fogazzaro (1842-1911) orchestre vivement les thèmes de l’identité et du double avec ses jeux de masques attisés par l’orgueil, la recherche de l’amour absolu ou du salut.

Comme en contrepoint de ces exaltations et aspirations, Fogazzaro peint avec un sourire et quelques pointes les charmants Rico et Giovanna, les calculs matrimoniaux de la comtesse Fosca et le ridicule Nepo. Maîtres, domestiques, docteurs et hommes de loi,  sans oublier le délicieux don Vincenzo vivent et font écho aux événements.

Enfin, les amateurs d’histoire littéraire trouveront dans Malombra un témoin des débats politiques et littéraires des années 1860 en Lombardie, dans une Italie en voie d’unification avec ses langues italiennes multiples et ses interrogations sur le nouveau régime.

Que trouve-t-on dans Malombra ? Un meuble à secret et une malédiction, une nature omniprésente, des personnages tragiques et drolatiques vivant en vase clos, un arrière-plan politique et culturel de l’Italie des années 1860, sans oublier de beaux personnages parmi lesquels le vrai couple du roman, formé par l’Allemand Steinegge et le curé, don Vincenzo, les deux amis, celui qui rejetait Dieu et celui qui l’aimait.

La présente édition est la première traduction en français du roman Malombra, qui eut un immense succès à sa parution. Une adaptation pour le public français avait été réalisée en 1899, à la manière du temps, avec ses coupures, ses résumés et ses ajouts. Nous disposons maintenant de la chatoyante traduction de Gérard Genot, un enchantement pour l’oreille. « Malombra attend le lecteur sur l’embarcadère du Palais », comme l’écrit François Livi dans la belle préface qui replace le roman dans l’histoire littéraire et les courants philosophiques.