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ANACHRONIES DE LA MEMOIRE

ANACHRONIES DE LA MEMOIRE

Publié le par Sophie Rabau

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ANACHRONIES DE LA MEMOIRE


UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE (PARIS) ET UNIVERSITE CHARLES (PRAGUE)
 

  Achronies et Passages de la mémoire

UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE-PARIS III
Colloque : 18-19 SEPTEMBRE 2003

 

è Salle de lEcole doctorale, 17, rue de la Sorbonne.

(à gauche après le porche dentrée, puis au fond du couloir prendre escalier à gauche, 2ème étage, gauche, couloir : Université de Paris III Sorbonne Nouvelle)

 

 



Jeudi 18 septembre 9H 30.                       Passages de la mémoire

9H.30-10H10  Marina GUGLIELMI  ( Università di Cagliari) : uvres migrantes: mémoire, intention et désir dans la réecriture

10H.10-10H.50  Riccardo CAMPI (Università di Bologna): "Primo Levi, Dante à Auschwitz".

 

11H.10-11H.50  Monica FIORINI (Università di Bologna) : Maria Zambrano : autobiographie et mémoire


12H-12H40  Philippe DAROS (Université Sorbonne Nouvelle) : Dans le musée de Reims, anachronies de luvre dart, anachronies de la mémoire à partir de luvre de Daniele Del Giudice.


 Jeudi 18 septembre 15H.                          Relectures et transposition des littératures antiques

 

15H-15H.40  Pierre JUDET DE LACOMBE (EHESS): Littératures antiques, reprises,  interprétations.

15H.40-16H.2O  Irène BESSIERE (Maison des Sciences de l'Homme et Institut National d'Histoire de l'art): Le temps retrouvé : Paradoxes de la reprise de la mémoire dans le cinéma contemporain (Pasolini, Visconti, Resnais).

16H.40  Intervention de Marcello FOIS :  « credo di non aver mai trattato altri argomenti che lorrore della perdita di memoria ». Présentation de Marcello Fois par Mario FUSCO

 

Vendredi 19 septembre 10H.                      Passages du mythe

 

10H.-10H.40  Franca SINOPOLI (« La Sapienza », Roma) : "Le 'mythe' de la littérature européenne: un modèle pour une 'double' anthologie des textes critiques",

 

10H.40-11H.20  Jean BESSIERE (Université Sorbonne Nouvelle): Mythes, conscience des  mythes et des textes fondateurs, dans la littérature européenne moderniste.
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11H.40 : Intervention de Daniele DEL GIUDICE. Présentation de Daniele Del Giudice par Philippe Daros

 

Vendredi 19 septembre 14H30.

 

 projet ACUME (sous-projet n° 5) : présentation des projets individuels relatifs au programme ACUME et discussion.

 

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Présentation :

Dans le cadre du programme triennal européen ACUME (A Cultural Memory of Europe), sous la responsabilité du Professeur Vita Fortunati (Université de Bologne), une série de recherches seront menées, au titre d'un sous-programme, Mémoire, Culture, Mythes et textes fondateurs, par l'Université de la Sorbonne Nouvelle (Professeur Jean Bessière et Professeur Philippe Daros) et par l'Université Charles de Prague (Professeur Martin Prochazka).

L'équipe de l'Université de la Sorbonne Nouvelle s'attachera, à travers une série de rencontres, à des études de la constitution de la mémoire culturelle, à travers les littératures et les arts européens des XIXe et  XXe siècles, comme un anachronisme.Une première rencontre à Paris, les 18 et 19 septembre 2003, sera consacrée à l'anachronie de la mémoire, et de la construction d'une mémoire ou d'une figuration de la mémoire, selon un jeu d'achronie, et selon l'évidence que la mémoire ainsi constituée est un moyen de passage d'un temps à un autre, ou la figuration d'un tel moyen, sous le titre : Anachronies et Passages de la mémoire.
La représentation de la mémoire et du passé a pour paradoxe de constituer un anachronisme. Cet anachronisme implique une achronie de la mémoire -- ce qui est un autre paradoxe. Dans le jeu de ce double paradoxe, la mémoire apparaît comme ce qui dispose la continuité du présent au passé, mais aussi l'extériorité de ce passé, le jeu du  présent et du passé, mais aussi le face à face avec le passé ou le choc avec le passé. Cela peut encore se formuler comme la représentation d'un  temps qui fait seuil et qui serait ce à quoi le sujet fait face.

De tels paradoxes engagent des représentations spécifiques du temps, de la mémoire, du passé, et de l'oubli. Il peut être dit qu'une telle expérience de la mémoire et de l'oubli est celle d'un « engagement sur le seuil », qui répond à une inquiétude nouvelle : celle de repenser notre relation au passé, aux passés. Le paradoxe de l'anachronie fait que cette relation peut être celle de la revenance du passé, des passés.
 Sans doute existe-t-il plus d'une mémoire, plus d'une spectralité de cette mémoire qui commande les formes, les genres, les thèmes des arts de la narration, du temps. Mais, en tout état de cause, le retour de ces multiples formes de mémoires ne peut pas ne pas avoir pour conséquence une mutation décisive du statut du littéraire, de l'art en général, aujourd'hui.
 Dans une perspective interdisciplinaire, entre approche philosophique, littéraire, cinématographique, picturale, on examinera les modes de revenance de ces passés. Cela implique quelques questions : Comment les arts du temps traitent-ils, aujourd'hui, de leur rapport à l'histoire, à la mémoire et à l'oubli ? Avec quel degré d'extériorité ces passés sont-ils pris en compte dans les pratiques esthétiques du XXe siècle ?
 Dans quelle mesure attestent-ils d'un retour à l'idée de continuité ? Se présentent-ils, au contraire, comme un en deçà du seuil, comme séparés du présent par une césure qui impliquerait alors les notions de discontinuité, de choc, voire d'achronie de la mémoire ? Cela commande de s'interroger s'il peut être une une juste mémoire et sur ce que signifie, au demeurant, une telle qualification éthique de la mémoire.
 Dans une perspective plus proprement historique, cette question du passé, d'un jeu de la mémoire, peut être considérée suivant la tradition du nouveau, qui, depuis le Romantisme, caractérise la littérature et les arts, fait explicitement de la création littéraire et artistique l'interrogation d'un tel rapport avec le passé et éventuellement le moyen du refoulement de ce passé, de l'Histoire, ou entraîne l'identification de la création littéraire et artistique à une manière d'eschatologie. Une rétrospection sur les modernités, sur les avant-gardes, sur une succession de ruptures liées à l'autonomisation des champs du savoir et, pour ce qui concerne les théories dans le domaine esthétique, aux auto-définitions réflexives, par l'élaboration,
depuis le XIXe siècle, du "statut d'exception" de l'objet littéraire, implique un questionnement central : quel est le rapport entre ces " modernités " et leur propre passé -- le XIXe siècle, mais aussi le XVIIIe et, à travers lui, la relation de ces modernités aux figurations fondatrices des cultures européennes, telles que la pensée classique les a réécrites, ou telle que le XVIIIe siècle les a inventées ou réinventées.