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Alternative francophone, vol. 1, n° 1 (2008)

Alternative francophone, vol. 1, n° 1 (2008)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sathya Rao)

Alternative francophone, vol. 1, n° 1 (2008)

Dept of Modern Languages and Cultural Studies  University of Alberta  Edmonton, Canada

ISSN: 19168470

Ce numéro inaugural d'Alternative francophone, préparé par Aurelia Klimkiewicz (Glendon College, Canada) et Denise Merkle (Université de Moncton, Canada) a pour objectif principal d'enrichir la réflexion des spécialistes en traductologie, en traduction littéraire, en études littéraires et en linguistique sur les questions que soulèvent la traduction et la réception des littératures de l'exiguïté .

Celles-ci véhiculent des traces de contacts interculturels et se trouvent souvent obligées de composer avec un rayonnement restreint. Ces traces sont considérées soit comme des signes d'une hybridité en vogue ou bien comme des vestiges d'un atavisme essentialiste . Par ailleurs, le rapport de ces littératures à la traduction est ambivalent, car l'hybridité qui les caractérise témoigne de l'acte de traduire, tout en résistant au transfert. La traduction dans un tel contexte se problématise puisque la cohabitation linguistique, c'est-à-dire la proximité trop intime des deux langues, introduit la méfiance à l'égard de tout contact concrétisé par la traduction ; méfiance accentuée face à cette proximité .

Qu'il soit question de traduire les littératures de l'exiguïté à la verticale ou bien à l'horizontale , les chercheurs ayant contribué à ce recueil (dont François Paré, Louise Ladouceur, Gisèle Chevalier, Nicole Côté) saisissent l'importance de la dynamique interculturelle et des relations de pouvoir qui lient les cultures en contact, de même que les enjeux propre au choix d'une stratégie de traduction appropriée. Il s'agirait également de questionner la limite de la traduction de ces littératures, surtout, mais non pas exclusivement, par rapport à l'hybridité, un phénomène qui touche tout particulièrement les petites cultures. Se servant de méthodologies et de cadres théoriques d'inspiration disciplinaire variée mais complémentaire, les articles privilégient l'étude des stratégies de traduction employées dans les échanges entre différentes « petites » cultures dites « mineures », puisque « dominées » ou « marginalisées » (les communautés wallonne et flamande en Belgique, les communautés franco-canadiennes hors Québec, la Pologne).

Le propos d'Alternative francophone est de repenser la notion de francophonie selon les axes suivants :

1) envisager le français comme langue mineure plutôt que comme langue universelle ou langue d'exception,

2) promouvoir les échanges entre toutes les francophonies,

3) théoriser un postcolonialisme francophone,

4) explorer la diversité des configurations culturelles et identitaires produites dans le contexte francophone,

5) mettre en oeuvre une francophonie de résistance contre les totalitarismes linguistiques et culturels quels qu'ils soient.