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Événements & colloques

"Allégorie, symbole et dissidence (de l'Antiquité à la Renaissance)"

Publié le par Florian Pennanech (Source : Anne Rolet)

Université de Nantes

Département de langues anciennes

Colloque international

du 1er au 3 décembre 2009

Organisation : Anne Rolet

ALLÉGORIE, SYMBOLE ET DISSIDENCE (DE L'ANTIQUITÉ À LA RENAISSANCE)

PRÉSENTATION DU PROJET SCIENTIFIQUE

De stimulantes publications se sont récemment attachées àdéfinir, dans toute leur complexité, les notions de symbole et d'allégorie. Ensuivant leur évolution de l'Antiquité à la Renaissance, ces études ont abordél'histoire de ces deux concepts fondamentaux de la pensée occidentale, leurstatut définitoire, leur lien avec l'image, l'iconique et le métaphorique engénéral, leurs domaines d'application, leurs ambitions épistémologiques. Lesconstellations que dessinent les termes de symbole et d'allégorie, du domainerhétorique, poétique ou philosophique aux productions plastiques, sontdisparates, hétérogènes et difficiles à embrasser de manière univoque ousynthétique.

Tout en prenant les conclusions de ces études comme horizonthéorique du colloque, il ne s'agira pas ici de tenter à nouveau unedescription générale des principes qui engendrent et organisent ces objetscomplexes disséminés à travers tous les champs disciplinaires que sont symboleset allégories. On les entendra d'ailleurs au sens le plus large possible,autant comme modes de lecture que comme procédés d'expression linguistique ouesthétique. Ce colloque s'attachera plutôt à saisir les modalités, les formeset les finalités qui gouvernent leur invention dans un contexte précis : celuide la dissidence, qu'il s'agisse d'opposition politique, religieuse,philosophique ou plus généralement intellectuelle à un courant ressenti ouprésenté comme dominant, voire hégémonique. De l'Antiquité à la Renaissance, onn'excluera a priori aucun domaine d'enquête où symbole et allégorie peuventfaire leur apparition avec une visée dissidente ou "sécessioniste" :littérature, philosophie et témoignages écrits, programmes iconographiques surtout support, vestiges archéologiques et arts visuels en général, sans oublierles cérémoniaux, les codes gestuels, etc.

On s'intéressera en particulier à la ductilité des formesemployées et à la généalogie de leurs usages, en se demandant s'il est possiblede suivre de véritables filiations, voire de déterminer des modèles diachroniquesinvariants, prémices nécessaires à l'émergence possible d'un véritable «langage » figuré de la dissidence aux référents stables, comme les hiéroglyphesrêvés par la Renaissance. La question stylistique ou générique ne sera pasécartée, en particulier lorsqu'elle use du mode parodique ou satirique à desfins contestatrices.

On s'interrogera également sur ce qui motive, dans cesconditions, le recours au discours crypté par l'image symbolique et lafiguration allégorique. On se demandera plus spécifiquement quel typed'argumentation ce discours génère, qu'elle soit apologétique, parénétique oupolémique. L'utilisation du symbole et de l'allégorie s'apparente-t-elle, dansce cas, à une tactique de survie en période de persécutions, comme dans lesgroupes hétérodoxes au XVIe siècle ? À des stratégies détournées d'assimilationet d'annexion des thématiques adverses pour mieux les contrer ? À des visées depropagande, telles que les ont définies Carlo Ginzburg, Delio Cantimori et,plus récemment, Silvana Seidel-Menchi et Massimo Firpo ? À des ambitionspédagogiques d'exégèse et de clarification de notions difficiles ? Ou bien, aucontraire, à une volonté d'obscurcissement et de complexification en vue d'unevéritable guerre conceptuelle ?

Enfin, on réfléchira sur la pertinence ou non d'un statutspécifique du symbole et de l'allégorie « dissidents », et sur leur éventuellecapacité à se distinguer du discours métaphorique en général.

Comité scientifique : Lina BOLZONI (Ecole Normale Supérieurede Pise) ; Philip FORD (Clare College / Cambridge) ; Perrine GALAND-HALLYN(EPHE) ; Carlos LÉVY (U. Paris IV Sorbonne) ; Philippe MOREL (U. Paris I) ;Bernard POUDERON (U. Tours, IUF) ; Gilles SAURON (U. Paris IV Sorbonne) ; JeanWIRTH (U. Genève) ; Vincent ZARINI (U. Paris IV Sorbonne)

Avec la collaboration financière de :

• l'Institut Universitaire de France

• l'EA 4276 Textes, Langages, Imaginaires / Modernité del'Antique

• l'Université de Nantes (Conseil scientifique ; UFR Lettreset Langages ; Département de Langues Anciennes)

• l'UMR 6576 (Centre d'Études Supérieures de la Renaissancede Tours ; Programme Plantin)

Lieu :

IUFM de Nantes

Chemin de Launay-Violette

Bât. et amphi Launay-Violette

Programme :

MARDI 1ER DÉCEMBRE

8h30 Accueil desparticipants

8h45 Ouverture ducolloque

9h00 Allocutions deM. Gérald CHAIX, Recteur de l'Académie de Nantes

et de M.Frédéric LE BLAY, Doyen de la Faculté des Lettres et Langages

1. L'ALLÉGORIE,MODE DE CONSTRUCTION DES OPPOSITIONS POLITIQUES ET INTELLECTUELLES DANSL'ANTIQUITÉ

Président de séance : Frédéric Le Blay

9h45 StavroulaKEFALLONITIS (Maître de conférences, U. Saint-Etienne) :

L'allégorie chez les historiens grecs anciens : une figuremarginale ?

10h15 Gilles SAURON(Professeur, U. Paris IV Sorbonne) :

Un anti-conformiste romain : Q. Lutatius Catulus, cos. 102 a.C.

Présidente de séance : Marie-Françoise Baslez

11h15 JacquelineFABRE-SERRIS (Professeur, U. Lille III) :

Des usages conjugués de l'image et de l'allégorie chez Ovide: la foudre et l'envie dans les Remèdes à l'amour (371-398) et dans lalittérature d'exil (Tristes 2, Contre Ibis)

11h45 Christophe BADEL(Professeur, U. Rennes II) :

L'allégorie : une arme de l'opposition politique sous les Césars?

2. LECTURES PHILOSOPHIQUES DE L'ALLÉGORIE ANTIQUE : LACONTESTATION DE LA TRADITION

Présidente de séance : Jacqueline Fabre-Serris

14h30 Alain GIGANDET(Professeur, U. Paris XII Val-de-Marne) :

L'analyse épicurienne de l'allégorie : dissidence etphilosophie

15h00 Carlos LÉVY(Professeur, U. Paris IV Sorbonne) :

L'allégorie comme “savant architecte” chez Philond'Alexandrie

15h30 Juliette DROSS(Maître de conférences, U. Paris IV Sorbonne) :

Dissidence théorique, dissidence pratique : les rapportsentre la philosophie et la pauvreté dans les allégories romaines impériales(Sénèque, Apulée, Marc Aurèle)

3. DISCOURS ALLÉGORIQUE ET CULTURE CHRÉTIENNE : L'USAGEPOLÉMIQUE DES SIGNES

Président de séance : Carlos Lévy

16h30 Ilaria RAMELLI(Professeur, U. Catholique de Milan)

Le rapport entre christianisme ancien et langage symboliquecomme signe de dissidence

17h00 Marie-FrançoiseBASLEZ (Professeur, U. Paris XII Val-de-Marne) :

La symbolique des supplices dans l'Orient hellénisé d'aprèsles récits de martyres juifs et chrétiens

MERCREDI 2 DÉCEMBRE

3. DISCOURS ALLÉGORIQUE ET CULTURE CHRÉTIENNE : L'USAGEPOLÉMIQUE DES SIGNES (SUITE)

Présidente de séance : Ilaria Ramelli

9h30 Vincent ZARINI(Professeur, U. Paris IV Sorbonne) :

Allégorie et dissidence dans la Paraenesis didascalicad'Ennode de Pavie

10h00 Eugenio AMATO(Professeur, U. de Nantes) :

Discours crypté et allégorie chrétienne à l'époque tardivedans quelques discours de Procope de Gaza et Sévère d'Alexandrie (Sévèred'Antioche ?)

4. NOUVELLES SENSIBILITÉS SPIRITUELLES ET MUTATIONS DU LANGAGE ALLÉGORIQUE À L'ÉPOQUE MÉDIÉVALE


Président de séance : Philip Ford

11h00 Sylvain PIRON(EHESS) :

Y-a-t-il des allégories dissidentes dans les textesprophétiques médiévaux ?

11h30 Juan-CarlosD'AMICO (Professeur, U. Caen) :

Allégorie et dissidence au XIVe siècle : Cola di Rienzo etla personnification de Rome

5. ALLÉGORIE ET DISSIDENCES ÉPISTÉMOLOGIQUES À LARENAISSANCE : LES SCIENCES ET LE DROIT

Présidente de séance : Rosanna Gorris-Camos

14h30 AgnèsGUIDERDONI-BRUSLÉ (Chercheur qualifié, U. Catholique de Louvain / FNRS) :

Modes de penser allégoriques aux XVIe et XVIIe siècles auservice des sciences: dire et masquer la nouveauté

15h00 Valérie HAYAERT(Coopérante universitaire, U. Tunis) :

L'introduction des studia humanitatis en droit : Alciat et ses dissidences méthodologiques

6. ALLÉGORIE PLASTIQUE, ALLÉGORIE LITTÉRAIRE

DANS LES CONTROVERSES RELIGIEUSES DU XVIE SIÈCLE

15h30 EdithKARAGIANNIS-MAZEAUD (Maître de conférences, U. Strasbourg) :

Les Grecs, figure de la dissidence au temps d'EtiennePasquier

CONFÉRENCE-RÉCITAL

(PIANO)

16h30 Pierre MARÉCHAUX(Professeur, U. Nantes / IUF)

Liszt et le diable

JEUDI 3 DÉCEMBRE

6. ALLÉGORIE PLASTIQUE, ALLÉGORIE LITTÉRAIRE DANS LES CONTROVERSES RELIGIEUSES DU XVIE S. (SUITE)

Président de séance : Olivier Pot

9h00 GuillaumeCASSEGRAIN (U. Lyon II) :

Allégorie, donc : humour et culture savante dans la peinturede Dosso Dossi

9h30 AntonellaFENECH (Chargée de cours, U. Paris I Panthéon-Sorbonne) :

Réflexions autour des fresques vasariennes de Santa Maria diMonteoliveto (Naples) : personnification et hétérodoxie religieuse

10h00 Estelle LEUTRAT(Maître de conférences, U. Rennes II) :

L'allégorie de la Concorde au temps des premières guerres dereligion

7. LA CIRCULATION GÉOGRAPHIQUE DE L'ALLÉGORIE DISSIDENTE : ENTRE FRANCE ET ITALIE

Président de séance : Juan Carlos d'Amico

11h00 RosannaGORRIS-CAMOS (Professeur, U. Vérone) :

« Les Muses dérobées » : poésie, allégorie et emblèmes de ladissidence entre Ferrare et Turin

11h30 Philip FORD (Professeur,Clare College, Cambridge) :

Allégorie et homoérotisme dans la poésie narrative deRonsard

8. LA CIRCULATION GÉOGRAPHIQUE DE L'ALLÉGORIE DISSIDENTE : ENTRE FRANCE ET ITALIE (SUITE)

Président de séance : Pierre Maréchaux

14h30 Olivier POT(Professeur, U. Genève) :

Les métamorphoses de l'âne-Pégase (de Rabelais à Bruno)

15h00 Stéphane ROLET(Maître de conférences, U. Paris VIII Vincennes/Saint-Denis) :

Les emblèmes immuables du tyrannicide, de Brutus à Lorenzino

15h30 Discussion etconclusion du colloque