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Albert Cohen : l'épreuve de la littérature

Albert Cohen : l'épreuve de la littérature

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Maxime Decout)

Albert Cohen : la littérature à l’épreuve

Colloque international organisé par Mathieu Bélisle (université McGill - collège Jean de Brébeuf) et Maxime Decout (université Lille 3) à Lille les 28 et 29 mai 2015.

 

Albert Cohen. À ce nom, est attachée l’image d’une œuvre inclassable, qui échappe à toutes nos normes, qui bouscule nos habitudes de lecteur. Radicalité comique, radicalité lyrique, radicalité polémique : on trouve là une façon souveraine et absolument inattendue de renouveler le genre romanesque. Si l’écrivain a affirmé avoir cessé de lire dans la trentaine, son œuvre est pourtant marquée par ce qui pourrait tenir lieu d’une lutte avec et contre la littérature. Car ses textes regorgent d’allusions, de citations, de parodies, de pastiches, de réécritures parfois dissimulées, parfois affichées, où l’écriture se questionne elle-même dans le miroir de celle des autres. La littérature, Cohen nous la fait ainsi relire sans cesse, en appelle la présence massive, l’affirme avec énergie pour mieux la savourer, la contester et la réinventer. Toujours, le lecteur est sommé d’entrer dans d’autres textes, dans d’autres paroles, mais sans jamais y être piégé. Cohen ne le laissera pas être une nouvelle Bovary, dupée par les mensonges de la fiction, tant il est vrai que son œuvre vise à mettre au jour, sans complaisance, les mécanismes qui président à l’illusion romanesque. Ce jeu de piste, qui est aussi dédale, tantôt ludique ou désinvolte, tantôt sérieux ou dénonciateur, nous fait passer de la révérence à la défiance, voire au défi. Il faudrait donc distinguer dans l’œuvre ce qui relève de modèles décisifs, ouvertement revendiqués ou partiellement cachés (Cervantès, Rabelais, Diderot, Rousseau, Stendhal, Joyce, Zangwill, Spire, Fleg, Meredith, Benda, Proust), d’écrivains attaqués ou refusés (Kafka, Racine, Tolstoï), ou d’influences plus diffuses, sous la forme d’ornements ou de mots d’esprit corrosifs (Sartre, Bergson, Corneille, Hugo). Ces modèles et contre-modèles, ces influences et ces inspirations, il ne s’agit pas seulement de les décrire et d’en mesurer l’importance, mais de réfléchir à la manière dont ils s’inscrivent dans un rapport inédit avec la littérature dans son ensemble, à la manière dont ils fondent une esthétique, une éthique, et – pourquoi pas – une mystique de l’œuvre propres à Albert Cohen.

Modalités de soumission

Les propositions de communication prendront la forme d’un résumé de 250 mots environ, assorti d’une notice biobibliographie, et sont à adresser avant le 5 mai 2014 aux adresses électroniques suivantes : maximedecout@yahoo.fr, belislemathieu@hotmail.com