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Albert Camus, l'écriture des limites et des frontières

Albert Camus, l'écriture des limites et des frontières

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Mustapha Trabelsi)

Unité de Recherche « Poétique théorique et pratique »
Ecole Normale Supérieure de Tunis
Société des Etudes Camusiennes
Centre de Recherche Textes et Francophonies
Institut Français de Coopération


Colloque international
6 -7- 8 décembre 2007
Tunis


Albert Camus,
l'écriture des limites et des frontières



Camus place en exergue aux Lettres à un ami allemand ce mot de Pascal : « On ne montre pas sa grandeur pour être à une extrémité, mais bien en touchant les deux à la fois ». Ce sens du défi (à l'esprit de système), ce refus des positions exclusives semblent, selon nous, emblématiques de la tension qui caractérise la pensée, l'esthétique, l'écriture camusiennes.

Conjuguant plusieurs absolus, l'oeuvre d'Albert Camus s'engage dans les aventures cruciales de son temps mais revisite le moralisme antique ou vise à l'intemporel de la fable.
De par sa formation, c'est sans doute dans la philosophie (pensée grecque pré-socratique, Nietzsche…) que l'écrivain puise cette idée des limites qu'il réinvestit dans la littérature.
Il pratique le chevauchement des genres en se jouant de leurs marges ou de leurs frontières, fondant la narration sur un soliloque, transposant des récits en textes dramatiques, oscillant entre fiction politique et autobiographie…
L'oeuvre joue constamment de points de tension entre plusieurs pôles opposés. Elle pratique l'alternance abrupte d'un texte à l'autre et concilie à l'intérieur d'un même ouvrage des registres contrastés : concert polyphonique des voix, fulgurance aphoristique, souffle lyrique, déconstruction ironique…
L'écriture d'Albert Camus se déploie ainsi sur plusieurs claviers énonciatifs et donne à lire des énoncés hybrides qui sont refus du sens unifié et réducteur. Il s'établit alors entre ce « lieu commun » qu'est le code et l'irrésistible désir d'inscrire son èthos particulier dans la langue, un dialogue original que nous avons pris l'habitude d'appeler « style » et parfois « genre ».

Nous voulons nous interroger, dans le cadre de ce colloque, à l'occasion de la commémoration de l'obtention par Camus du Prix Nobel de littérature en 1957, sur cette écriture des limites et des frontières dans son oeuvre en privilégiant les champs de la poétique et de la stylistique, ce qui n'exclurait pas des éclairages philosophiques, dans la mesure où ils donnent toute leur portée aux choix esthétiques.



Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques axes de recherches peuvent être suggérés :

a- La notion de limite chez Camus philosophe et essayiste.
b- Camus, entre l'écriture personnelle, l'écriture de la fiction et les formes du discours moraliste.
c- L'èthos camusien
d- Camus et les genres : alternance, transgression, formes hybrides.
e- Camus et les voix : polyphonie, ironie, transmodalisations.


Délai de présentation des propositions: 30 mai 2007
Résumé d'une dizaine de lignes à envoyer à: trabelsi_mustapha@yahoo.fr

Date limite de réponse et confirmation: 30 juin 2007

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Comité organisateur:

Ali Abassi, Christiane Chaulet-Achour, Kamel Gaha, Kamel Hamdi, Martine Job, Philippe Mogentale, Salah Oueslati, Hassan Slimane, Mustapha Trabelsi


Comité scientifique:

Ali Abassi, Christiane Chaulet-Achour, Didier Coste, Kamel Gaha, Mohamed-Kameleddine Haouet, Martine Job, Philippe Mogentale, Pierre-Louis Rey, Agnès Spiquel, Mustapha Trabelsi