Essai
Nouvelle parution
A. Romestaing, Jean Giono, le corps à l'oeuvre

A. Romestaing, Jean Giono, le corps à l'oeuvre

Publié le par Florian Pennanech

AlainRomestaing, Jean Giono, le corps à l'oeuvre,Paris : Honoré Champion, coll. "Littérature de notre siècle" n° 38, 2009, 448 p.

  • ISBN-13 : 978-2-7453-1769-8
  • Prix : 80 €

Présentation de l'éditeur :

Cette étude s'emploie à montrer le rôledéterminant du corps dans l'ensemble de l'oeuvre de Jean Giono. Elleprocède du constat de la dimension très incarnée des créatures et de lacréation gioniennes, propose un éclairage englobant les différentes "manières " de l'auteur, dont elle confronte en outre le travail àcertains enjeux théoriques de la littérature du XXe siècle. Car Giono n'est pas seulement un écrivain en réaction contre l'évolutionmécanique, meurtrière et moderniste de son époque. Son ancrageorigineldans une civilisation paysanne privilégiant le sensoriel ne l'enfermepas dans une louange nostalgique. Son pacifisme exacerbé par deuxguerres mondiales ne l'empêche pas de reconnaître et de sonderl'inhumain au coeur de l'humain. Enfin son attachement aux formes traditionnelles du roman (l'auteur, les personnages,la fiction) n'exclut nullement la lucidité critique et des jeuxnarratifs virtuoses. C'est en artiste sans esprit de sérieux que JeanGiono raisonne sur la condition terrestre d'individus écartelés entreleur désir de se fondre dans le monde et leur discontinuité, et c'esten romancier jouisseur qu'il explore les limites de la littérature :c'est en créateur incarné qu'il interroge son rapport au réel. Le corpsest constamment à l'oeuvre dans l'univers de Giono parce qu'il estl'objet de descriptions fascinées et le thème privilégié d'unenarration qu'ilnourrit tout en la bouleversant. Il travaille à mettreau monde les personnages et l'auteur, mais il les y oppose aussi bien,en se plaçant à l'envers de la plénitude de l'univers, du côté dunéant, à l'envers du réel auquel l'imaginaire tend à se substituer et àl'envers de la parole qu'il confronte à son impuissance. Le corps estau principe de l'oeuvre gionienne parce qu'il y condense l'incessanteremise en jeu du réel par l'écriture et de l'écriture par le réel.