Édition
Nouvelle parution
A. Pouchkine, Les Récits de Belkine

A. Pouchkine, Les Récits de Belkine

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Temps & Périodes Editions)

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<!><!> Alexandre Pouchkine, Les Récits de Belkine

Paris: Temps et Périodes, coll. "Classica", 2009, 144 p.

Traduit du russe par Pierre Skorov (nouvelle traduction)

  • ISBN: 978-2-355-86014-0
  • 18,00€

Quatrième de couverture:

Poète de génie, Alexandre Pouchkine prétendait pourtant que la poésie estune bagatelle, et attachait une importance première à la prose. Les Récitsde Belkine furent écrits - en même temps que les PetitesTragédies, la fin d'Eugène Onéguine et de nombreuxpoèmes - lors d'une période créatrice extraordinairement fertile, à l'automnede 1830, "l'automne de Boldino". Ces nouvelles constituent selonVladimir Nabokov "les premières nouvelles en langue russe d'une valeuresthétique permanente". Étalon d'une prose limpide, mélodieuse et captivante,elles sont aussi d'une extrême densité poétique. Chacune peut-être lue aupremier degré, comme un drame miniature achevé; chacune s'inscrit aussi dans unensemble ironique aux significations multiples, un jeu avec les conventions,les genres et les clichés littéraires.

PierreSkorov, traducteur.

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Unextrait:

“Nousavions nos quartiers dans la bourgade de ***. On sait ce qu'est la vie d'unofficier de garnison. Le matin :exercice, manège ; repas chez le commandant du régiment ou dans une aubergejuive ; le soir : punch et cartes. À ***, il n'y avait pas une maison où l'ontînt salon, pas une jeune fille à marier. Nous nous réunissions les uns chezles autres, et nous n'y voyions rien que nos uniformes. Un homme seulementappartenait à notre société sans être militaire. Il avait près de trente-cinqans, ce qui en faisait à nos yeux un vieillard. L'expérience lui donnait surnous maints avantages ; du reste son air habituellement taciturne, soncaractère rude et sa mauvaise langue influençaient fortement nos jeunesesprits. Une sorte de mystère entourait son destin ; il paraissait Russe, maisportait un nom étranger. Il avait jadis servi dans les hussards, et non sanssuccès ; nul ne savait ce qui l'avait poussé à démissionner et à s'installerdans cette triste bourgade où il menait un train de vie à la fois frugal etprodigue. Il allait toujours à pied, vêtu d'une redingote noire usée, maistenait table ouverte pour tous les officiers de notre régiment. À vrai dire,son dîner consistait en deux ou trois plats préparés par un soldat à laretraite, mais le champagne y coulait à flots. Personne ne connaissaitl'étendue de sa fortune ni de ses rentes, et personne n'osait lui en poser laquestion. (…)”