Essai
Nouvelle parution
A. Lilti, Figures publiques. Célébrité et modernité (1750-1850)

A. Lilti, Figures publiques. Célébrité et modernité (1750-1850)

Publié le par Emilien Sermier

Référence bibliographique : A. Lilti, Figures publiques. Célébrité et modernité (1750-1850), Fayard, collection "L'épreuve de l'histoire", 2014. EAN13 : 9782213682389.

 

Antoine Lilti

 

Figures publiques. Célébrité et modernité (1750-1850)

Paris: Fayard, "L'épreuve de l'Histoire", 2014

EAN: 9782213682389

400 p. / 153 x 235 mm

24,00 EUR

 

Présentation de l'éditeur:

Bien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les mécanismes de la célébrité se sont développés dans l’Europe des Lumières, puis épanouis à l’époque romantique sur les deux rives de l’Atlantique. Des écrivains comme Voltaire, des comédiens comme Garrick, des musiciens comme Liszt furent de véritables célébrités, suscitant la curiosité et l’attachement passionné de leurs « fans ». À Paris comme à Londres, puis à Berlin et New York, l’essor de la presse, les nouvelles techniques publicitaires et la commercialisation des loisirs entraînèrent une profonde transformation de la visibilité des personnes célèbres. On pouvait désormais acheter le portrait de chanteurs d’opéra et la biographie de courtisanes, dont les vies privées devenaient un spectacle public. La politique ne resta pas à l’écart de ce bouleversement culturel : Marie-Antoinette comme George Washington ou Napoléon furent les témoins d’un monde politique transformé par les nouvelles exigences de la célébrité. Lorsque le peuple surgit sur la scène révolutionnaire, il ne suffit plus d’être légitime, il importe désormais d’être populaire.

À travers cette histoire de la célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes mutations de la société des Lumières et révèle les ambivalences de l’espace public. La trajectoire de Jean-Jacques Rousseau en témoigne de façon exemplaire. Écrivain célèbre et adulé, celui-ci finit pourtant par maudire les effets de sa « funeste célébrité », miné par le sentiment d’être devenu une figure publique que chacun pouvait façonner à sa guise. À la fois désirée et dénoncée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du prestige personnel, adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques, comme la gloire était celle des sociétés aristocratiques. C’est pourtant une grandeur toujours contestée, dont l’histoire éclaire les contradictions de notre modernité.

 

Antoine Lilti est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux portent sur l’histoire sociale et culturelle des Lumières. Il a notamment publié Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au xviiie siècle (Fayard, 2005).

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On peut lire ou télécharger sur le site laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage :

Naissance du star system, par David A. Bell & traduit par Arianne Dorval, en ligne le 4 mars 2015.

Traduit avec le soutien de l’Institut français
 

Beaucoup déplorent le triomphe de la culture de la célébrité sur la culture civique. Mais était-ce mieux autrefois ? Le livre brillant d’Antoine Lilti montre que la culture moderne de la célébrité est née à l’ère des révolutions, alors qu’émergeaient les notions nouvelles d’individualité et d’authenticité personnelle.