"À la recherche du temps perdu, roman de la guerre"
Le scandale provoqué en 1919 par l'attribution du prix Goncourt à Proust, écrivain « embusqué », n'aurait-il pas été plus grand si les lecteurs de l'immédiate après-guerre avaient pu connaître Le Temps retrouvé ? On y trouve en réalité le dernier chapitre, et le plus scandaleux, du grand cycle de « Sodome et Gomorrhe », inventé justement en 1916 : germanophilie, perversions de toutes sortes, la Guerre selon Proust déplace les lignes et fait polémique. Il s'agira de contribuer à l'archéologie culturelle et idéologique de ce qui provoqua un bouleversement majeur dans la genèse du roman : « Elle est moins pour moi un objet (au sens philosophique du mot) qu'une substance interposée entre moi-même et les objets. Comme on aimait en Dieu, je vois dans la guerre », écrivait Proust au début de 1918.
ENS, le lundi de 10h à 12h, salle Weil
18 oct., Nathalie Mauriac Dyer : Présentation du séminaire
15 nov., Pierre-Edmond Robert : « Le discours de la guerre dans Le Temps retrouvé »
13 déc., Jacques Dubois : « Embusqués et femmes à haut turban : ethnologie d'une tribu »
10 janv., Philippe Chardin : « La vision proustienne de la guerre : lieux communs et originalité »
7 fév., Mireille Naturel : « Le temps de l'Histoire »
14 mars, Anne-Hélène Dupont : « La guerre et le sacré dans À la recherche du temps perdu »
4 avril, Pyra Wise : « Proust et la “langue poilue” : le cas du mot boche »
16 mai, Journée d'étude avec : Anna Elsner, Edward Hughes, Elisheva Rosen, Hiroya Sakamoto (programme détaillé annoncé ultérieurement).