Cet ouvrage saisit d'un même regard les Waverley Novels de l'Écossais Walter Scott et les œuvres de trois écrivains américains, James Fenimore Cooper, Washington Irving et Catharine Maria Sedgwick. Il envisage le roman historique états-unien comme le vecteur privilégié de la construction nationale américaine après l'Indépendance. Dans le contexte du regain de patriotisme qui caractérise l'ère jacksonienne (1824-1848), c'est pourtant vis-à-vis de l'Europe que se positionne la Jeune République pour construire son roman national. Reprenant le roman scottien, ces auteurs proposent une histoire à une nation qui en déplore l'absence, fournissent aux Américains des ancêtres auxquels s'identifier et s'attachent à ériger le paysage en patrimoine national.
Loin d'appréhender, comme l'a longtemps fait la critique, le roman historique dans les termes d'une filiation entre Scott et Cooper, ce travail adopte une perspective transatlantique et replace Cooper aux côtés de ses contemporains. Ce faisant, il s'agit de relire ce qui est considéré comme la naissance du roman américain non sous l'angle d'un exceptionnalisme états-unien mais à la lumière d'échanges transatlantiques florissants malgré l'indépendance politique. Cet ouvrage entend ainsi dépasser le paradigme national qui souvent prévaut dans les études portant sur le XIXe siècle.
Sommaire
Écrire le roman national
- Vieille Europe, nouveau monde : définir une épaisseur historique
- Recenser le passé et collecter la mémoire
Raconter les hauts faits de nos pères
- Le roman historique : une mémoire du folklore
- Retrouver une généalogie nationale
Façonner le paysage national
- Brosser le décor du roman national
- Révéler un paysage palimpseste
Façonner le paysage national
- Romancer la wilderness
- Du roman national à la geste nationale