Arborescences, n° 12 : "Pratiques métatextuelles dans les littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes" (dir. Morgan Faulkner & Julia Galmiche-Essue)
Arborescences : revue d'études littéraires, linguistiques et pédagogiques de langue française
Numéro 12, décembre 2022 :
"Pratiques métatextuelles dans les littératures francophones du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes"
Sous la direction de Morgan Faulkner (Université Saint-Francis-Xavier)
et Julia Galmiche-Essue (Université de Toronto)
Nombreux sont les écrivains francophones africains et antillais à opérer un retour critique sur leur statut d’écrivain, la langue dans laquelle ils écrivent, le poids de l’écrit et de l’imprimé ou encore leur inscription dans une tradition littéraire. Que ce soit la figure de l’écrivain chez Patrick Chamoiseau et Fatou Diome, le romancier fictif et l’intertextualité chez Alain Mabanckou et Dany Laferrière, le personnage lecteur chez Sami Tchak ou encore la mise en abyme chez Ken Bugul, toutes et tous ont en commun d’avoir une conscience aiguë de leur condition. Dans Le roman comme atelier (2019), Lise Gauvin va même jusqu’à affirmer que cette tendance à l’autoréférentialité dans les littératures francophones se serait amplifiée au cours des dernières années. Et pourtant l’exploration de ces pratiques métatextuelles reste limitée dans le champ des littératures francophones d’Afrique et des Caraïbes par rapport aux études de même nature portant sur les littératures française, québécoise ou franco-canadienne. Kodjo Attikpoé et Josias Semujanga soutiennent ainsi que la figure de l’écrit, notamment dans les littératures africaines, « semble avoir échappé à la vigilance de la critique » (2018). Les spécificités de la métatextualité, ses causes et les types d’autoreprésentation qui en découlent restent donc à interroger.
C'est dans cette perspective que ce dossier s’intéresse aux pratiques métatextuelles dans les littératures francophones contemporaines du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes. Alors que l’autonomisation et la légitimation institutionnelle de ces littératures ne va toujours pas de soi, dans quelle mesure le recours à la métatextualité permet-il aux écrivains originaires de ces espaces de (re)définir les modalités de leur écriture et les fonctions de la littérature ? Quels sont les stratégies et les modes de lecture métatextuels auxquels ont recours les écrivains francophones africains et antillais cherchant à (re)négocier leur rapport au champ littéraire, aussi bien au niveau local que mondial ? Quels procédés sont mis au service de la métatextualité : thème, style, genre, etc. ? Les six articles de ce dossier proposent des analyses informées et diverses qui rendent compte du sens et des stratégies de la métatextualité dans les oeuvres de la francophonie.
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Table des matières
Morgan Faulkner, Université Saint-Francis-Xavier, et Julia Galmiche-Essue, Université de Toronto
Introduction
Olga Hel-Bongo, Université Laval
Les méandres et l’au-delà du texte : La Lézarde d’Édouard Glissant
Maëva Archimede, Université Laval
Texte, métatexte et posture dans Gerbes de sang de René Depestre et Cette igname brisée qu’est ma terre natale de Sonny Rupaire
Germain Guehi, Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) d’Abidjan
De l’écriture N’Zassa à la métatextualité dans D’éclairs et de foudres de Jean-Marie Adiaffi
Morgan Faulkner, Université Saint-Francis-Xavier
Métathéâtralité et invisibilité sociale : Le Petit Frère du rameur de Kossi Efoui
Lisa Romain, Université de Lille
Du Serment des barbares à Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre : Boualem Sansal ou la fabrique du lecteur engagé
Charlène Walther, Université de Strasbourg et Université Laval
L’enfant mis en scène : reflet déformé et porte-parole de l’écrivain dans Une enfance créole de Patrick Chamoiseau et Demain j’aurai vingt ans d’Alain Mabanckou