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Par des temps insensés
Publié le par Marc Escola

Les années 1780-1830 sont marquées par un dérèglement général des esprits : du choc de la Révolution, qui bouleverse la perception du temps et le rapport à l’espace, aux déracinements multipliés par le passage des frontières ou les transferts de biens lors des guerres menées à l’intérieur comme à l’extérieur de la France, pas un domaine de l’existence n’échappe à la grande volte-face des prérogatives, des générations et des autorités qui caractérise l’entre-deux siècles. "Il y a une vie entière de réflexions sur le spectacle qu’ont donné ces deux années", écrit Germaine de Staël le 16 septembre 1791, explicitant le caractère intense, à la fois stimulant et  traumatisant, de cette séquence historique sans précédent… La nouvelle livraison de la revue Orages supervisée par Stéphanie Genand vient explorer la spécificité de ces "temps insensés" qui unissent Diderot à Balzac. Fabula vous invite à découvrir le sommaire du numéro…, qui accueille notamment un entretien avec Anouchka Vasak autour de son dernier ouvrage, 1797. Pour une histoire  météore. L'année 1797 constitue en effet ce moment où la tempête révolutionnaire laisse place à un ciel de traîne. Année entre deux eaux, à la couleur intermédiaire : on bascule du crépuscule de l’ancien monde à l’aurore d’un monde nouveau. Dans l’après-coup de la période qu’on appelle Révolution française, la métaphore météorologique ne se réfère pas seulement au temps qu’il fait, ni à la science qui en prévoit les variations. Anouchka Vasak envisage la science des météores comme un modèle pour penser l’histoire en mille gouttelettes…

(Illustr.: Jean-Jacques Lequeu, Jeune homme faisant la moüe, [s.d], Bibliothèque Nationale de France.)