Édition
Nouvelle parution
Jacques Decour, Philisterburg

Jacques Decour, Philisterburg

Publié le par Marc Escola

Suivi de “Goethe et la jeunesse allemande” et de la dernière lettre de Jacques Decour à ses parents.

“L’hostilité de Mme Grimm se marque de façon plaisante. Elle m’a demandé, l’autre jour, à propos du portrait de Goethe :– La France a-t-elle aussi de grands écrivains ?– Pas un seul, ai-je répondu tranquillement. Figurez-vous que nous ne lisons que des livres traduits de l’allemand.Elle ne s’est pas étonnée.L’Allemagne, a-t-elle ajouté, est le pays des écrivains et des penseurs, c’est connu.(Méchants penseurs, ils ont eu de l’esprit pour le reste de leurs compatriotes.)”

En 1930, Jacques Decour, alors âgé de vingt ans, passe un an à Magdebourg, en Allemagne orientale. Au cours de ce séjour en tant que professeur assistant de français, il tient un journal, dont on découvre ici la période allant d’octobre 1930 à février 1931.C’est un texte inclassable, à la fois récit intime d’un jeune homme plongé dans le monde étriqué de l’enseignement, chronique d’une ville allemande en proie à la bêtise petite-bourgeoise (philister signifiant en allemand philistin, béotien, bourgeois…), essai sur les mentalités à un moment charnière de l’histoire européenne ou encore réflexion sur la relation entre les deux anciens ennemis que sont l’Allemagne et la France.Jacques Decour est un moraliste rompu à l’art du trait vif et de l’ironie : mot juste, formule qui fait mouche, capable de passer d’une analyse mordante du port de la casquette à des vues politiques sur le chauvinisme et le nationalisme qui règnent dans les deux pays.Alors que le national-socialisme s’enracine dans la vie quotidienne, Jacques Decour se fait le témoin d’une société en plein bouleversement politique.

Philisterburg est le récit lucide d’un homme qui, aux prises avec une période trouble comme avec ses propres préjugés, ne poursuit qu’un seul but : comprendre.

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