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Journée de restitution des projets des lauréats 2022 de la Bourse de l'Institut pour la photographie (Lille)

Journée de restitution des projets des lauréats 2022 de la Bourse de l'Institut pour la photographie (Lille)

Publié le par Marc Escola (Source : Andrea Janssen)

En aboutissement de l’édition 2022 de notre programme de soutien à la recherche et création, les quatre lauréats et lauréates de la bourse présenteront l’avancée de leur projet mené sous le thème « Images des résistances ».

Il sera alors question de manières de documenter les résistances collectives et/ou individuelles, d’intersectionnalité des luttes au sein des images, de formes possibles de réparation/restitution par la photographie, d’images comme interface, voire de pharmacopée des images. Quelles formes revêt l’iconologie politique de la résistance ? Que peuvent ces images ? Et, partant de ces quatre différents projets de recherche, qu’ont-ils à nous apprendre sur le pouvoir de résistance des images ?

En matinée (10h30-13h) présentation des projets d’Émilie Goudal et Maxime Boidy, en conversation avec Clément Chéroux.

Émilie Goudal 
Dans l’œil d’Agnès Varda, « suivre tous les désordres et les charmes de la décolonisation » 

L’étude de cas se propose de s’appuyer sur le travail photographique d’Agnès Varda, comme source première, dans la perspective d’une étude de la production visuelle de l’artiste en écho des pulsations féministes, anti-impérialistes et antiracistes affirmées, à l’échelle individuelle et collective. Depuis le contexte des « désordres charmants » de la décolonisation, la photographe travaille des imaginaires assignés et écrit visuellement avec les marges.

Maxime Boidy 
Grèves locales, grève générale. Images et mythes des résistances ouvrières en France (1890-1914) 

Ce projet propose un regard neuf sur les archives visuelles du mouvement ouvrier français, en particulier les cartes postales de grèves, dans l’actuelle région Hauts-de-France. Béthune en 1902, Armentières en 1903, Neuvilly en 1904, … : autant de conflits sociaux à redécouvrir en images et sur papier timbré, pour leurs formes de résistance visuelle et leur grammaire de la multitude ouvrière.

En après-midi, (15h-17h30) présentation des projets de Livia Melzi et le collectif moss, en conversation avec Béatrice Josse.

Livia Melzi 
Tupi or not tupi 

L'artiste propose une enquête sur une série de capes en plumes utilisées lors de rituels anthropophages des communautés Tupinambá (Brésil) et aujourd’hui toutes conservées en Europe. Récits de voyage coloniaux, documentation sur les dispositifs de conservation, gravures et tapisseries… En dialogue avec les Autoportraits de Glicéria Tupinambá, artiste et activiste brésilienne, ce projet se construit progressivement en mettant à l’épreuve diverses formes et supports d’image, en les faisant dialoguer avec leur objet non seulement mais entre elles – pour chercher à penser les différents sens et usages, représentations et circulations de ces artefacts.

moss
Deal with it - Esthétiques de la réparation 

Ce projet de recherche s’attache à étudier les différentes stratégies de résistance visuelle déployées par un ensemble d'artistes contemporain.e.s qui travaillent à partir d'images existantes. À travers la diversité des pratiques plastiques se dessine une multiplicité d'esthétiques de la réparation, autant de gestes de soin appliqués aux corps physiques ou numériques de ces images devenues interfaces de réparation symbolique, à un niveau individuel ou collectif.

Gratuit, sur réservation via mail

Photographies (de gauche à droite et de haut en bas) : Agnès Varda, 1983 / Musée du Cinquantenaire, 2019 © Livia Melzi 256 grenades en céramique, 2021 © Hideyuki Ishibashi / Grève des boutonniers à Méru, 1909