À un moment de l’histoire encore hanté par la Grande Guerre et déjà lassé des fêtes du Jazz Age, Tender Is the Night se construit comme la chronique désaxée d’une perte des certitudes et des repères : consumérisme et prédation informent les relations humaines et forcent à l’isolement ceux qui ne s’y conforment pas ; transgression et silence étouffent les êtres indifféremment, quel que soit leur rôle dans une tragédie dérisoire ; malgré les liaisons, les liens ne se tissent pas et rien ne permet aux groupes qui semblent se composer de faire communauté.
Le mode narratif adopté par Fitzgerald propose une modélisation de ce constat social et culturel qui entame la possibilité de faire œuvre. Exceptionnel par son ampleur et sa noirceur, le texte donnerait à lire les manifestations d’une défaisance dont la violence met en question l’intégrité de la narration en même temps qu’elle condamne les individus à la singularité.
Sommaire
Hélène Aji et Agnès Derail
« Half-Finished Stories »
Marie-Christine Agosto
L’art du mirage : métaphore et simile dans Tender Is the Night
Pascale Antolin
Figurative language in F. S. Fitzgerald’s Tender Is the Night
Monica Manolescu
The Art of Transition in Tender Is the Night
Clément Oudart
Les dislocations dans Tender Is the Night de F. S. Fitzgerald
Frédérique Spill
De l’amour et des corps dans Tender Is the Night de F. S. Fitzgerald
Benoît Tadié