Editos
Actualités
Baudelaire en accusation
Publié le par Marc Escola

À l'intiative de Jean-Baptiste Amadieu, Aurélia Cervoni et Andrea Schellino, une livraison de la Romanic Review revient sur "Baudelaire en accusation". Car au lendemain du procès des Fleurs du Mal, tenu le 20 août 1857 devant la 6e Chambre correctionnelle du tribunal de la Seine, le poète n’a guère quitté le banc des accusés. Il a cumulé les chefs d’accusation, jusqu’à devenir une cible caractérisée de l’intolérance critique, voire son bouc émissaire. Tour à tour réaliste, sataniste, décadent et classique, au gré des fixations névrotiques de ses détracteurs, Baudelaire, irréductible propagateur d’ambivalences, polarise les dénigrements. Mais il ne s’est pas contenté de balayer d’un revers de main les accusations des défenseurs des bienséances littéraires. Il a cultivé – par dandysme ? – une volonté de s’illustrer dans la "fangeuse grandeur" et dans la "sublime ignominie", qui sont les corollaires de son état continu de mis en accusation.