Questions de société
10ème CNU : 62 Universités en grève ou bloquées. Vidéos + communiqués & motions

10ème CNU : 62 Universités en grève ou bloquées. Vidéos + communiqués & motions

Publié le par Sophie Rabau

La 10e coordination nationale des universités s'est tenue le 13 mai 2009 àl'Université de Marne-la-Vallée .

Vidéo: RUE89 en direct de la Xème CNU & AFP. Voir aussi: La CNU et l'appel des 7 présidents - France 3 IDF

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Communiqué de la 10ème Coordination Nationale des Universités,

Mercredi 13 mai 2009, 19h.

• Alors que Valérie Pecresse et XavierDarcos continuent en vain à chercher les signes d'un affaiblissement dumouvement dans les universités, la prise de position des 7 présidentsd'université signataires de la lettre parue dans Le Monde cejour fait voler en éclat le mensonge de la communicationgouvernementale. Ces 7 présidents d'université prennent acte de lasituation inouie dans laquelle se trouvent les universités françaisesen demandant un moratoire sur toutes les réformes en cours.

• Cependant, aujourd'hui 13 mai 2009, la 10èmeCoordination Nationale des Universités réaffirme pour sa part laposition qu'elle défend depuis le début du mouvement, et qui est plusque jamais d'actualité : le retrait pur et simple, nécessaire pourrétablir les conditions d'un dialogue aujourd'hui totalement rompuentre la communauté universitaire et le gouvernement

MOTIONS DE LA 10ème COORDINATION NATIONALE DES UNIVERSITES

13 mai 2009, Marne-la-Vallée

Motion 1 : Déclaration politique de la 10e Coordination Nationale des Universités

1.Les 250 délégués représentant 57 établissements réunis le 13 mai 2009 àl'université de Marne-La-Vallée pour la dixième réunion de laCoordination Nationale des Universités restent mobilisés et déterminés,comme l'ensemble de la communauté qu'ils représentent, à poursuivre lemouvement de contestation contre le démantèlement systématique duservice public et laïc de l'enseignement supérieur et de la recherche.Après plus de trois mois de lutte, notre colère et notre volonté demettre un coup d'arrêt aux attaques dont nous sommes la cible restentintactes.

LaCNU a bien pris conscience que toutes les attaques portées contrel'Université et la Recherche sont le fait d'une politique plus généraleimpulsée par l'Union Européenne à travers le processus de Bologne et ens'appuyant sur les recommandations de l'OCDE ; elle engage tous lessecteurs à lutter contre ces politiques visant à détruire les servicespublics.

2.Le gouvernement a toujours répondu à nos revendications par une volontéde briser notre mouvement de contestation. Après les mensonges, lemépris et les provocations, les manoeuvres gouvernementales desdernières semaines se sont faites plus intenses et plus violentes :d'une part en orchestrant une campagne de diffamation et d'autre parten criminalisant notre lutte par des propositions de lois iniquesremettant en cause le droit de grève. Face à un gouvernement qui neveut décidément pas nous entendre, la Coordination Nationale desUniversités réaffirme qu'en l'absence de tout dialogue et alors que nesont organisés que des simulacres de négociations, ni la répression, nila désinformation, ni les vacances ne feront cesser un mouvement degrève sans précédent dans les universités et la recherche françaises.

3. De ce fait, nos revendications restent inchangées car elles sont, plus encore que légitimes, nécessairesà la sauvegarde de l'éducation, de la recherche et des valeursdémocratiques, laïques et de service public que nous défendons. C'estpourquoi plus que jamais nous demandons l'abrogation de la LRU et duPacte pour la Recherche, le retrait des décrets relatifs au statut desenseignants chercheurs, à la masterisation et au contrat doctoralunique, mais également la mise en place d'un plan pluriannuel d'emploisde titulaires, la sauvegarde du statut des personnels BIATOSS et ITA(pas de salaire en dessous de 1500€ nets, titularisation des contratsprécaires, arrêt de l'externalisation et réintégration des servicesexternalisés en emplois statutaires au sein des universités). La CNU seprononce contre l'augmentation des frais d'inscription.

4.Les attaques que nous subissons ne sont pas isolées car c'estl'ensemble des services publics et de ses missions qui sont gravementattaqués et menacés. De la maternelle à l'université, dans larecherche, à l'hôpital, l'énergie, la poste etc. le gouvernement nepropose que le projet d'une société de profits, fondée sur laconcurrence entre les individus, qui ne garantit plus les conditionsd'un accès égal à l'éducation, la santé, etc. qui creuse les inégalitéset aggrave la précarité. Elle condamne le projet de loi de mobilité dans la fonction publique, qui est emblématique de cette politique.

LaCoordination Nationale des Universités, après la convergence réussie le28 avril, appelle à renouveler cette initiative et à manifestermassivement le 14 mai aux côtés du secteur de la Santé. Face à cefaisceau cohérent de contre-réformes, nous devons favoriser l'unité desluttes à tous les niveaux et continuer à défendre avec obstinationtoutes nos revendications.

LaCNU condamne enfin les accords entre l'Etat français et le Vatican quimenacent le principe de laïcité et le monopole d'Etat de la collationdes grades.

Elle appelle à faire du 26 mai une journée nationale interprofessionnelle de grève et de manifestation.

Motion 2

Validation du semestre : les étudiants ne paieront pas la note laissée

par deux ministres irresponsables !

LaCoordination Nationale des Universités constate que, contrairement auxallégations de Valérie Pécresse, les examens ne peuvent tout simplementpas avoir lieu dans de très nombreuses universités de France. Il s'agitlà d'un constat : alors que le semestre est terminé ou en passe del'être, plusieurs centaines de milliers d'étudiants n'ont assisté àaucun cours, des centaines de milliers d'autres ont vu leur semestrefortement amputé, du fait de l'attentisme gouvernemental. Un examen nese décrète pas : il constitue l'évaluation d'un enseignementeffectivement réalisé. Comment évaluer des étudiants qui n'ont pas reçule moindre cours ? Quelle triste comédie Valérie Pécresse veut-ellefaire jouer aux étudiants et à leurs enseignants ?

LaCNU dénonce la responsabilité écrasante de Valérie Pécresse et deXavier Darcos dans cet immense gâchis. Le gouvernement a d'abord tablésur des annonces lénifiantes, puis sur les vacances de printemps et surla fin de l'année universitaire pour tenter de rendre invisible lacontestation pourtant unanime de sa politique. Il a refusé d'entendreles revendications et de discuter avec la communauté universitaire,rassemblée contre ses projets de destruction du service public del'éducation et de la recherche. Il n'a pas fait la moindre propositionpour améliorer, ou au moins pour préserver, les conditions de vie desétudiants en cette période de récession. Il a choisi le passage enforce pendant les vacances de printemps pour imposer brutalement lesdécrets pourtant rejetés massivement.

ValériePécresse a utilisé les examens comme une arme, en faisant prendre unrisque maximum aux étudiants. Maintenant que les résultats de cettepolitique du pire apparaissent au grand jour, elle feint de s'inquiéterde l'incendie qu'elle a elle-même allumé puisentretenu. Ses seules armes sont la menace, la répression, lastigmatisation des enseignants, des personnels et des étudiants quirefusent les parodies d'examen.

Lemonde universitaire ne tombera pas dans le piège de Valérie Pécresse :il refuse que les diplômes soient bradés lors de simulacres d'examens,mais il refuse aussi que les étudiants payent la note de la politiqueministérielle. La CNU déplore que, depuis plus de quatorze semaines, laministre ne se soit pas inquiétée de la non-tenue des enseignements etde la non-transmission des connaissances. La CNU prend acte que dans denombreux établissements, il est strictement impossible de respecterpour les examens les cadres posés par le code de l'éducation (articleL613-1) et les modalités de contrôle des connaissances prévues dans lesdifférentes maquettes de diplôme. C'est pourquoi la CNU réitère sonappel à ne pas tenir les examens. Elle appelle donc à ce que lesemestre soit validé selon des modes adaptés au mieux aux situationslocales ; elle soutient toutes les solutions susceptibles de protégerl'avenir des étudiants et de leur permettre la poursuite de leursétudes, y compris la neutralisation du semestre et la validationuniverselle. En conséquence, laCoordination nationale des universités exprime son soutien plein etentier à tous les personnels Biatoss qui refuseront d'organiser lesexamens.

Faceà un gouvernement pyromane, provocateur et irresponsable, la communautéuniversitaire assume ses responsabilités. Responsabilité historiqueface aux attaques d'une brutalité inéditecontre l'université ; responsabilité pédagogique vis à vis desétudiants. La Coordination Nationale des Universités refuse d'abdiquerl'une ou l'autre de ces deux responsabilités : la communautéuniversitaire ne cédera pas à la politique de casse du service publicde l'enseignement supérieur et de la recherche; elle ne s'associera pas à la pénalisation des étudiants organisée parle ministère mais continuera à se battre pour de meilleures conditionsd'étude pour tous et l'excellence démocratique de la transmission desconnaissances.

Motion 3 : Du conclave Marois-Filâtre aux caves du Vatican

Fermementopposés à la marche progressive mais assurée vers la fin de la fonctionpublique d'Etat dans l'Education Nationale, nous demandons, une foisencore, solennellement aux ministres que :

- soit retiré le projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré

- soitreconduit dans son intégralité le dispositif actuel pour l'année2009-2010, y compris la titularisation sans exigence de Master

- soit abrogé le décret sur l'accord France-Vatican du 16 avril 2009

Nousdemandons tout aussi solennellement aux directions des syndicats del'Education nationale et des syndicats étudiants de cesser departiciper aux groupes de travail de la commission Marois-Filâtre tantque ces trois conditions ne seront pas remplies.

Motion 4 : « Refusons les entretiens professionnels »

Ledécret 2007-1365 (NOR :BCFF0761150D) concernant les fonctionnairesd'Etat établit les bases d'un « entretien professionnel » et son lienavec les choix d'avancement et de promotion décidés parl'administration. L'évaluation devient l'élément central de la carrièrede l'agent et la partie variable de sa rémunération (les primes) seraexclusivement liée à cette évaluation.

La 10eCNU réunie le 13 mai 2009 refuse la mise en place des entretiensprofessionnels au sein des établissements d'enseignement supérieur etde recherche et le retrait de ce décret. Elle soutient les personnelsBIATOSS/ITA qui refusent que leurs rémunérations et perspectives decarrière soient tributaires d'un entretien d'évaluation arbitraire.Elle appelle l'ensemble de la communauté universitaire(enseignants-chercheurs, chercheurs, étudiants/es, BIATOSS/ITA às'emparer de cette revendication et à mener toute action propre àempêcher la tenue des entretiens. Elle souhaite l'extension de cetterevendication à toutes les fonctions publiques pour aboutir àl'abrogation de ce dispositif législatif d'évaluation.

Par ailleurs, la CNU réaffirme son soutien à la plateforme des revendications de la coordination nationale des BIATOSS/ITA.

ACTIONS PROPOSEES PAR LA 10e CNU

• Pétitions et motions
–         Motions (des comités de selection, des sections du CNU… ;appel à faire voter par les CA de toutes les universités des motionsstipulant que la modulation des services ne sera pas mise en place nonplus que les entretiens professionnels pour les personnels Biatoss).
• Elections européennes
–         Appel à s'emparer par différentes formes du contexte desélections européennes (signer la lettre ouverte aux formationspolitiques, débats avec les candidats…)
• Grève et obstruction administratives :
–    Blocage des notes de tous les concours CRPE
–    démission des responsabilités administrative, rétention des notesdu premier et du second semestre et non-tenue des jurys, refus desurveiller les épreuves d'examen
–    adresse aux CEVU pour qu'ilsrefusent de faire remonter les plans quadriennaux et aux CA pour qu'ilsrefusent le passage aux compétences élargies
–         Boycott des jurys du bac
–         Refus des heures complémentaires à la rentrée
–         Dépôt de recours gracieux contre les décrets parus
• Actions tournées vers le grand public
–         Universités d'été
–    Campagne de tractage et d'affichage de la CNU
–         Mise en place de dispositifs d'accueil et d'information pour les nouveaux étudiants à la rentrée
–         Marathon des cours.

• Appels divers
–    Ronde intempestive
–    Meeting unitaire à la Sorbonne pour demander aux huit organisations syndicales de porter nos revendications
–    Refus de mentionner le nom de son université dans les publications scientifiques

*CALENDRIER*

Jeudi 14 mai : journée nationale Education-Hôpitaux : 3 rendez-vous sur Paris
–         11h30 Montparnasse (tractage)
–         12h : Ronde intempestive à la BNF
–         14h RDV Jussieu – Manifestation Enseignement Supérieur / Recherche (trajet vers Sèvres-Babylone)

samedi 16 mai :
– printemps des luttes à Stalingrad (Paris) de 11h à 16h
– Ronde des Obstinés : RDV à 17h dans la Cour carrée du Louvre pour parler de la Ronde à partir du 1er juin
– Ronde des Obstinés s'invite à la Nuit des Musées : RDV 19h autour de la Pyramide du Louvre.
– Coordination nationale des Biatoss (Nanterre, 9h)

18-19 mai : *« G7 des Universités » (contre-sommet du G 8 à Turin) : délégation mandatée par la CNU**

mercredi 20 mai *: journée d'actions locales avec actions « surprises »**

21-24 mai : *Marche des obstinés de Chartres à Paris**

mardi 26 mai :
– Appel à la grève interprofessionnelle. Manifestation (départ spécifique pour l'Université et la Recherche)
– Marche sonore pour la défense de l'Ecole (Paris). Depart à 18h dansles arrondissements ; convergence à 20h place de Stalingrad.

Lundi 1er juin : Ultimatum de la Ronde infinie des obstinées. 7 jours et 7 nuits de Ronde, jusqu'aux élections européennes.

Mercredi 3 juin : 11e CNU à Paris 13.

4 juin : Marche de tous les savoirs (Paris et province)

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La 10e coordination nationale des universités s'est ouverte ce matin, àl'Université de Marne-la-Vallée, à 10h00, au son des deux opus crééspar les étudiants de cinéma :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/rock+lru/video/x96zzp_le-rock-universitaire_news

http://www.dailymotion.com/related/x96zzp/video/x8whca_lru-le-rap-universitaire_news?hmz=74616272656c61746564

Elle rassemble une cinquantaine de délégations, dans l'auditorium Copernic.

Quelques chiffres sur l'état de la mobilisation.
Sur les 69 établissements qui ont répondu à notre demande de renseignements :
- 39 se déclarent encore en grève (totale, partielle ou perlée)
- 23 connaissent des formes de blocage, dont 2 IUFM qui sont occupés

Les débats se poursuivront jusqu'à 18h :
10h45 -12h : débat et vote sur les examens et la validation du semestre.
12h-15h30 : débat général : perspectives politiques et d'action
15h30 -18h : vote des actions et du calendrier.