La notion de résonance, enjeu central dans les réflexions sur le son aussi bien que dans
les productions sonores actuelles, convoque à la fois la musicologie et la philosophie. Du
côté de la philosophie : en quoi ouvre-t-elle sur le monde, et sur autrui ? Quel est son lieu
propre, en prenant en compte la dimension architecturale de l’habiter ? À quelles
pratiques d’écriture, d’improvisation est-elle liée ? Le bruit résonne-t-il, lui aussi ?
La résonance permet aussi aux études musicologiques de replacer le son au centre. Nouant
le temps à l’espace, les réverbérations et les échos sont autant de tentatives pour
atteindre des formes d’écologie sonore. Pourtant, les compositeurs n’ont cessé d’écrire
et de simuler ce transitoire d’extinction qu’est la résonance, à travers la polyphonie,
l’harmonie, les spectres, les espaces (électro-acoustiques)...
Résonner, ne serait-ce pas, à l’image de ce que font les interprètes, faire vibrer par sympathie ?