Michel Arouimi, Rimbaud rusalème ou le Nombre décrypté
Editions Hermann
Paru le 03/09/2021
coll. "Vertige de la langue"
260 p. – 26€ – ISBN : 9791037008985
Le remodelage des textes bibliques, surtout l’Apocalypse, aura été pour Rimbaud un moyen d’exprimer son partage entre les enjeux inconciliables de sa vocation : célébration du « Nombre et de l’Harmonie », ou bien projection d’une division de l’être, ressentie comme l’aiguillon de son génie ? Un dilemme insoluble, que Rimbaud n’a pu résoudre que par le silence. Mieux que la « langue » nouvelle, à laquelle aspirait le « voyant », ses poèmes manifestent, mais en lui laissant toute son ambiguïté, le fondement originel du langage. Cette leçon vaut pour le monde présent, en proie à la violence des nombres, et oublieux des vertus spirituelles que leur attribue la Tradition.
*
Michel Arouimi est maître de conférences habilité en littérature comparée à l'Université du Littoral. Comparatiste, il poursuit une recherche dont Rimbaud aura été le fanal : l’idéal du « voyant », que résument « le Nombre » et « l’Harmonie », est l’objet d’une remise en cause dans les œuvres mêmes de Rimbaud. Ce phénomène se retrouve chez d’autres écrivains ou artistes, étudiés par M. Arouimi dans ses ouvrages. Le mystère de ce désengagement, qui implique le sacré, est lié chez Rimbaud à la fonction du « rythme », à tous les niveaux de l’écriture.