Questions de société
05/02/09, revue de presse: Manifestations - V. Pécresse veut

05/02/09, revue de presse: Manifestations - V. Pécresse veut "rassurer" les enseignants-chercheurs (Reuters )

Publié le par Bérenger Boulay

Sur cette page:

  • - Puissante manifestation à Paris des universitaires, chercheurs et étudiants: {sciences2} Blog de Sylvestre Huet (05.02.2009).
  • - Universités : professeurs et étudiants ont défilé (NOUVELOBS.COM | 05.02.2009)
  • - Universités: manifestants hostiles à Valérie Pécresse à Strasbourg (AP, 05/02/09)
  • - Valérie Pécresse veut "rassurer" les enseignants-chercheurs (Reuters, 05/02/09)
  • - L'université prend le train des manifestations dans les rues de Toulouse (LibéToulouse 05/02/09)
  • Forte mobilisation contre les réformes à l'université (Reuters 05/02/09)
  • Journée de mobilisation de l'enseignement supérieur (NOUVELOBS.COM | 05.02.2009)

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- Puissante manifestation à Paris des universitaires, chercheurs et étudiants: {sciences2} Blog de Sylvestre Huet (05.02.2009).

   A 15 000,même de débonnaires universitaires peuvent déborder un barrage de CRSs'il est trop faible. C'est ce qui s'est passé sous mes yeux, devant lePanthéon vers 16H.

La manifestation parisienne (photo Reuters/Charles  Platiau), plusimportante que prévu par les organisateurs et la préfecture de police,aurait dû se terminer à deux pas du ministère de Valérie Pécresse. Enhardis par leur nombre, les manifestants ont continué, dans un désordre joyeux.

Après avoir enfoncé le barrage policier, ils ont longé la Sorbonne,se sont répandus sur le boul'mich puis sur le boulevard Saint Germain,coupant la circulation, tandis que les CRS couraient dans tous les senssous les ordres contradictoire de leurs supérieurs... Amusant. Du moinspour les participants, tout heureux de ce bon tour joué à lamaréchaussée, et de pouvoir ainsi montrer leur détermination et leur colère. Sur le trottoir, deux universitaires un tantinet rigolards se séparent en se félicitant de “ce galop d'essai pour la manifestation de mardi prochain”. Il est temps de retourner au journal pour bloguer et écrire le papier de demain.

Ces deux sentiments - colère et détermination - ressortent en effet de ce long cortège parti deJussieu. La tête est vigoureusement occupée par les étudiants deParis-3 et Paris-7. On y relève des banderoles de nombreusesuniversités (Paris-1, 3, 4, 5, 6, 7, 11, 12, 13, Marne La Vallée,Versailles Saint Quentin), et institutions scientifiques (Muséumnational d'histoire naturelle, Inalco, EHESS, ENS..), plusieurscentaines d'enseignants et d'étudiants des IUFM (Institutsuniversitaires de formations des maîtres) formant un groupe serré enfin de cortège. Il est au deux tiers constitué d'universitaires et dechercheurs (Cnrs surtout) dont la tenue vestimentaire et lecomportement signale le peu d'habitude de battre le pavé. “C'est la deuxième fois de ma carrière que je fais grève”,me souffle un professeur plus près de la retraite que du concours derecrutement. Les étudiants sont aussi en nombre pour les universitésd'Orsay, Paris3, Paris 6, 7et 12 essentiellement.

Les revendications des manifestants sont clairement exprimées parécrit et par oral : retrait du décret sur les statuts desuniversitaires, retrait de la réforme de la formation et du recrutementdes enseignants, annulation des suppressions d'emplois dans larecherche et l'enseignement supérieur. Mais pancartes, slogans etbanderoles montrent une contestation plus large, plus politiqueparfois. “Moins de traders, plus de chercheurs”, dit celle-ci. “Ici bat le coeur de ceux qui veulent penser et dire”. “La réflexion, le discernement, le raisonnement et non l'obéissance font la qualité de notre métier”, affirment les étudiants et enseignants de l'IUFM de Paris. D'autres sont plus directs : “Pécresse démission !”.

Bruno Jetin, maitre de conférence en économie à Paris-13 résume les raisons de sa présence à la manifestation : “Jesuis en grève jusqu'à ce que le ministère nous donne satisfaction. Ceque Valérie Pécresse nous propose, c'est une perte de temps derecherche et d'indépendance intellectuelle, la perspective de formationau rabais des enseignants. Je ne crois absolument pas au discours de laministre lorsqu'elle prétend que cette réforme est pour notre bien. Laministre se trompe lourdement sur la force et la détermination de notremouvement. Son projet met en cause les raisons les plus profondes pourlesquelles nous avons choisi ce métier”.

Je croise Jean-Louis Fournel, porte parole de SLU - Sauvons l'Université - qui me déclare : “plusle gouvernement attendra pour reculer et plus le prix politique à payersera élevé pour lui. La grève s'étend et se renforce, les A-G dupersonnel enseignant sont très fournies, les étudiants commencent àbouger... je suis certains que la journée du 10 sera très forte.”

 Suit Jean Fabbri, le secrétaire général du Snesup : “Lamobilisation est remarquable. A Paris comme en province. Les votes deplus en plus nombreux des conseils d'Universités contre les réformes deValérie Pécresse comme la participation massive aux A-G et aux grèvesmontrent que le refus est majoritaire ches les universitaires. Ilfaudra bien que le gouvernement en tienne compte. La ministre est entrain de perdre ses soutiens. Les Présidents d'Universités quivoulaient accompagner cette réforme sont lâchés par leurs élus. Je nevois pas d'autre issue à cette crise majeure que dans un recul dugouvernement”.

Gaël Sattonay, maître de conférence en chimie à Orsay (Paris-11) : “Nousvoulons le retrait de la réforme de nos statuts, l'arrêt dudémantèlement du Cnrs et des moyens pour nos universités. Personnen'est dupe des promesses de Valérie Pécresse, nous avons compris que lamodulation des services, c'est plus d'heures de cours pour la majoritéd'entre nous”.

Des étudiantes en licence scientifique générale d'Orsay, visantl'IUFM, me font part de leur crainte d'une formation baclée avec la “mastérisation”, l'abandon de l'année de stage.


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NOUVELOBS.COM | 05.02.2009 | 20:18

Universités : professeurs et étudiants ont défilé (Video)

Les étudiants ont massivement rejoint les enseignants-chercheurs.La ministre Valérie Pécresse a tenté de rassurer en promettant "unecharte de bonne conduite" pour les présidents d'université.
Des milliers de manifestants, étudiants et enseignants chercheurs, ontdéfilé jeudi 5 février dans le cadre de la journée d'actions desuniversités.
Au quatrième jour de la mobilisation des professeurs d'universités,lancée lundi par une coordination nationale, les étudiants, jusqu'àprésent à l'écart du mouvement, ont participé en force aux défilés desgrandes villes de France.

Pécresse tente de rassurer

A Strasbourg, où elle venait inaugurer la plus grande université deFrance pour laquelle elle a annoncé une dotation en capital de 375millions d'euros dans le cadre de l'Opération Campus, la ministreValérie Pécresse, chahutée, a de nouveau cherché à "rassurer".
Comme ce sont les futurs pouvoirs des présidents d'universités quedénoncent les professeurs, en terme de promotions comme de répartitiondes heures de cours et de recherche, Valérie Pécresse a annoncé qu'elleréunira le 11 février la communauté universitaire pour bâtir une"charte de bonne conduite" des présidents.

Manifestation parisienne

"Pour la recherche et l'enseignement supérieur: des postes statutaires,des crédits de base et la liberté scientifique", était-il écrit sur labanderole de tête de la manifestation, à Paris.
Les étudiants demandent surtout le retrait du décret modifiant lestatut des enseignants-chercheurs, au quatrième jour d'un mouvementdans les universités qui critique aussi la réforme de la formation desenseignants et les 900 suppressions de postes prévues dans le supérieuret la recherche en 2009.

"Pécresse démission"

"Pécresse démission", "De l'argent pour étudier, pas pour lesbanquiers", "Pas de facs d'élite, pas de facs poubelles, à bas les facsconcurrentielles", scandaient les manifestants, venus de nombreusesuniversités parisiennes et franciliennes et de plusieurs IUFM et IUT.Des manifestations étaient notamment prévues à Lille, Montpellier,Marseille, Bordeaux, Rouen, Nantes, Angers, Toulouse, Dijon, Nice,Lyon, ou encore Strasbourg.

Plus de 3.000 manifestants à Rennes et blocus à Nantes

Trois à quatre mille personnes ont déjà manifesté jeudi matin à Rennes.Les enseignants et chercheurs des campus universitaires de Rennes 1 etRennes 2 étaient épaulés par de nombreux étudiants, largementmajoritaires dans le cortège, ainsi que par des enseignants del'Institut national des sciences appliquées (Insa), de Sciences-Po, desIUT et des IUFM, notamment.
"Moins d'argent pour le CNRS, plus pour les CRS", "Réduction de moyens,quelle éducation pour demain?", dénonçaient des banderoles au sein ducortège évalué à 2.800 personnes par la police et 4.000 par lesmanifestants.
Les étudiants nantais ont entamé le blocus d'une partie de l'Universitéde Nantes, notamment des UFR de Droit et de Lettres, en soutien auxenseignants-chercheurs mobilisés contre la modification de leur statut.
L'Université de Nantes compte quelque 34.000 étudiants dont environ31.000 à Nantes (les autres sont répartis à Saint-Nazaire et LaRoche-sur-Yon) et accueille environ 1.800 enseignants-chercheurs.

4.000 manifestants à Bordeaux

Quatre mille universitaires, enseignants-chercheurs et étudiants desuniversités de Bordeaux, selon la police, manifestaient dans les ruesde la ville.
Un "sit-in" a eu lieu devant l'Hôtel de ville de Bordeaux où unedélégation a été reçue par Alain Juppé. Selon l'un des porte-parole dumouvement, le Pr Christian Bouquet, enseignant de géographie àl'université de Bordeaux III, cette délégation a essayé de leconvaincre que "si les universitaires bordelais sont si nombreux dansla rue, c'est qu'ils ont besoin d'être entendus et besoin de temps pourremettre l'ouvrage de la réforme universitaire sur le métier. Nousavons l'impression d'un autisme généralisé du gouvernement", a-t-il dit.
Dans la matinée, les universitaires avaient mené ce qu'ils appellentdes "animations alternatives", notamment des cours sur le parvis de laplace Pey-Berland devant l'Hôtel de ville, ainsi que sur les marches duGrand théâtre de Bordeaux.

Grève illimitée

Les principaux syndicats de l'Enseignement supérieur avaient annoncémercredi qu'ils rejoignaient "la grève totale, illimitée,reconductible", lancé le 2 février par la coordination nationale desuniversités. L'UNEF appelle également les étudiants à descendre dans larue. "Aujourd'hui, alors que le gouvernement reste sourd auxrevendications, la mobilisation dans les universités s'amplifie, avecla multiplication des décisions de grèves", écrivaient les syndicatsFSU, CGT, CFDT, FO et Solidaires de l'Enseignement supérieur dans uncommuniqué commun rendu public mercredi. Les syndicats "partagent lesrevendications exprimées par la coordination nationale des universitéset s'associent au mot d'ordre de grève totale, illimitée,reconductible", précise le communiqué.
Les organisations syndicales réclament non seulement le retrait duprojet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, maiségalement "l'arrêt du démantèlement des organismes de recherche", la"restitution des 1.030 postes supprimés au budget 2009", "la mise enoeuvre d'un plan pluriannuel d'emplois statutaires dans les universitéset les organismes", ou encore "la résorption de la précarité" et"l'obtention de moyens permettant aux établissements d'assurer leursmissions".

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Associated Press (05/02/09):

Universités: manifestants hostiles à Valérie Pécresse à Strasbourg

Quelque 1.600 étudiants et enseignants-chercheurs selon la police, plusde 2.000 selon les organisateurs, se sont réunis jeudi matin sur leparvis de la faculté de Droit de Strasbourg pour rejoindre le Palaisuniversitaire où la ministre de l'Enseignement supérieur, ValériePécresse, devait dévoiler une plaque consacrant la nouvelle Universitéde Strasbourg (UDS), la plus grande université de France.

De très nombreuses forces de l'ordre étaientprésentes sur place. Les manifestants brandissaient des pancartes oùl'on pouvait lire "Pécresse démission, "Pécresse Fac Off", ou encore,"Ce matin, un crétin a tué les chercheurs".

L'UDS regroupe depuisle 1er janvier, les universités Louis Pasteur, Marc Bloch et RobertSchuman, soit 42.000 étudiants, 11.423 stagiaires en formationcontinue, et 5.300 enseignants et enseignants-chercheurs.

Lacoordination nationale des universités, soutenue par les principauxsyndicats de l'Enseignement supérieur et le syndicat étudiant UNEF, aappelé à une journée de manifestations un peu partout en France cejeudi pour exiger le retrait du décret modifiant le statut desenseignants-chercheurs, la "restitution" des postes supprimés dans lebudget 2009, ou encore un collectif budgétaire pour l'Enseignementsupérieur et la recherche. APStra
Voir la vidéo du discours de V. Pécresse

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Gilbert Reilhac, Reuters, 05/02/09:

Valérie Pécresse veut "rassurer" les enseignants-chercheurs

La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, affirmevouloir "rassurer" les enseignants-chercheurs, mobilisés contre uneréforme de leur statut qui les placerait sous la tutelle des présidentsd'universités.

"C'est comme ça que les plus grandesuniversités du monde fonctionnent, mais je comprends et je veux donnerdes garanties pour rassurer les enseignants-chercheurs sur ce nouveaustatut", a-t-elle déclaré sur France-Bleu Alsace.

Les chercheurset étudiants sont invités à manifester dans la journée un peu partouten France pour protester contre la réforme de leur statut et contre dessuppressions de postes à l'appel d'une coordination nationale disantreprésenter 74 universités et instituts.

 Des manifestations et assemblées générales sont prévues dans unevingtaine de villes, selon le Snesup-FSU, principal syndicat del'enseignement supérieur.

En outre, une manifestation nationale est programmée pour le mardi 10 février.

AStrasbourg, un rassemblement était prévu jeudi matin à l'occasion de laprésence de Valérie Pécresse, venue inaugurer la nouvelle "Universitéde Strasbourg" née de la fusion de trois entités, scientifique,juridique et littéraire, qui devient la première de France avec 42.000étudiants.

Elle est aussi l'une des 18 premières universités françaises à avoir acquis le statut d'autonomie le 1er janvier 2009.

"Quandon est autonome, on doit pouvoir gérer ses ressources au plus près deses besoins, au plus près des besoins des étudiants, au plus près desbesoins des laboratoires et ça passe par une modernisation du statutdes enseignants-chercheurs", a assuré Valérie Pécresse.

"Leproblème, c'est de trouver le bon équilibre entre la possibilité donnéeaux universités de gérer au mieux leurs ressources humaines et en mêmetemps de protéger l'indépendance des enseignants chercheurs par desévaluations nationales qui garantiront leur progression de carrièredans de bonnes conditions", a-t-elle ajouté.

Valérie Pécresse aannoncé que l'Université de Strasbourg serait dotée de 375 millionsd'euros pour moderniser ses locaux, au titre du plan Campus.

Gilbert Reilhac

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- L'université prend le train des manifestations dans les rues de Toulouse (LibéToulouse 05/02/09)

05/02/2009 L'université prend le train des manifestations dans les rues de Toulouse

UNIVERSITÉS. En 10 ans de métier, Mireille, vendeuse dans une boutique de la rue d'Alsace Lorraine n'a «jamais vu passer autant de manifs que ces derniers temps».Ce jeudi 5 février, ce sont les étudiants et les professeurs desuniversités qui ont arpenté une fois de plus le pavé toulousain pourprotester contre la réforme de l'enseignement supérieur.

14h30, place du Capitole. Etrangement silencieuse, la foule desmanifestants se rassemble face à l'hôtel de ville. Ils sont pourtantprès de 4.000 selon la police, 6.000 selon les organisateurs à avoirrépondu à l'appel de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF)et de la Coordination nationale des universités.

Loin de l'ambiance festive habituelle, les visages sont graves,sinon tendus. Paul Sabatier, le Mirail, l'Arsenal, toutes lesuniversités de Toulouse sont là. Il y a du personnel administratif,comme Catherine et Manuela, secrétaires à Paul-Sabatier. Payées 1.300euros mensuels après 13 ans de carrière, les deux amies ne sont «pourtant pas venues manifester pour des augmentations de salaires». Elles manifestent, disent-elles, pour«soutenir les étudiants et contre la privatisation des universités. Lesfinancements privés s'intéresseront aux facultés de sciences comme lanôtre, mais qu'adviendra-t-il des universités de lettres?»

«Par pudeur en temps de crise», Claude Roche, professeur de mathématiques à Paul Sabatier payé 3.547 euros écarte lui aussi la question du salaire. «Le plus important aujourd'hui, c'est la question du statut des enseignants chercheurs». Selon lui, la réforme envisagée pour ce statut «va établir un jeu de pouvoir à l'intérieur des universités  au détriment de l'enseignement et de la recherche».

Claude Roche balaie la foule du regard. «Il y a des gens de gauche comme de droite, commente-t-il. Cette manifestation est dans la continuité de celle du 29 janvier dernier». Comme pour lui donner raison, Pierre Cohen, le maire PS de Toulouse traverse le rassemblement. «Bien évidemment, dit-il, je soutiens cette manifestation».

Le cortège démarre. Les policiers de la Brigade Anti criminalité(BAC) n'exhibent tout de même pas les matraques. Á mi-chemin, lecortège est rejoint par un petit escadron de lycéens. Certains d'entreeux se font discrets «pour éviter les punitions administratives». Une présence pourtant «normale dans ce défilé, juge Laura, porte parole de la coordination des lycées de Toulouse. Cette année, on est au lycée, l'année prochaine on sera en fac».

Jean-Christophe Sellin, élu de Toulouse est aussi dans le cortège entant que porte parole du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. «On n'a jamais vu un tel niveau de confrontation», note-t-il. 

Au passage du Boulevard Carnot, les étudiants réclament «du fricpour les facs et les lycées, pas pour les flics, les banques etl'armée». Ludivine Labbe, présidente de l'UNEF Midi-Pyrénées estime «qu'il y encore plus d'étudiants dans la rue que le 29 janvier dernier». Selon elle, ils seraient «80% à participer aux AG». La dernière en date a déjà approuvé la prochaine manifestation prévue le mardi 10 février prochain.

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- Forte mobilisation contre les réformes à l'université (Reuters 05/02/09)

Des milliers de personnes ont manifesté jeudi dans une vingtaine devilles en France pour protester contre plusieurs projets de réforme del'université, notamment sur le statut des enseignants-chercheurs.

À Paris, le cortège a réuni 3.600 professeursd'universités et étudiants selon la police, au moins 15.000 selon leSnesup-FSU, premier syndicat de l'enseignement supérieur.

Ilsétaient de 4.000 à 6.000 à Toulouse selon les sources, de 3.000 à 5.000à Rennes, Bordeaux, Marseille, Montpellier ou Lyon et de 1.500 à 2.000à Strasbourg, où s'est rendue Valérie Pécresse en début de journée.

La visite de la ministre de l'Enseignement supérieur, qui a inauguréla nouvelle université de Strasbourg, a été perturbée par des incidentsaux abords du Palais universitaire. Les CRS ont chargé les manifestantset des tirs de gaz lacrymogènes ont répliqué au jet de quelquesprojectiles.

À l'intérieur, des manifestants qui avaient pu semêler aux invités ont brandi des banderoles où l'on pouvait lire "Halteau mépris" ou "Non au décret sur les statuts".

Interrompue pardes sifflets pendant son discours, Valérie Pécresse a appelé au"respect" et a promis de réunir l'ensemble de la communautéuniversitaire mercredi prochain à Paris.

L'objet de cette réunionsera de travailler à l'élaboration d'une charte de bonne conduitevisant à rassurer les enseignants-chercheurs.

Ces derniersredoutent que le projet de décret réformant leur statut, datant de1984, accorde trop de pouvoirs aux présidents d'universités, notammentsur la modulation de leur temps de travail entre l'enseignement et larecherche.

"MARRE D'ÊTRE MÉPRISÉS"

Un mot d'ordre de grèveillimité a été lancé lundi dans les universités et une manifestationnationale est d'ores et déjà programmée mardi prochain à Paris.

Outrela réforme du statut des enseignants-chercheurs, le monde universitairedénonce des coupes budgétaires et des suppressions de postes et réclameune revalorisation des carrières et une augmentation des salaires.

"Ily a un degré de mobilisation et de mécontentement que je n'ai pas vudepuis 20 ans", a déclaré à Reuters Erik Neveu, directeur de l'Institutd'études politiques (IEP) de Rennes.

"Il y a une sorte de déprimequi se transforme en colère. On en a marre d'être méprisés et sanscesse pointés du doigt comme des paresseux et des improductifs", a-t-ilajouté.

Dans le cortège, des pancartes proclamaient: "Casser l'université, yes he can" en référence à Nicolas Sarkozy.

À Toulouse, Gérard Heuzé, anthropologue spécialiste des Indes contemporaines, manifestait pour la première fois de sa carrière.

"Onest en train de détruire le CNRS, a-t-il dit à Reuters. C'est toute unevie de recherches qui est foutue en l'air. La régression des statuts,c'est la remise en cause grave d'une recherche indépendante et dequalité."

AUBRY MANIFESTE À LILLE

Le Parti socialiste aapporté son soutien au mouvement. Le premier secrétaire, Martine Aubry,s'est joint au millier de manifestants à Lille pour demander un"moratoire" sur les réformes, le gel des suppressions d'emplois et lelancement d'une convention sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Malgréla grogne, Valérie Pécresse a redit qu'elle ne retirerait pas le projetde réforme du statut des enseignants-chercheurs, l'estimant nécessairepour relancer les universités françaises, à la traîne dans lesclassements internationaux, et garantir l'avancement des professeurs.

"Leproblème, c'est de trouver le bon équilibre entre la possibilité donnéeaux universités de gérer au mieux leurs ressources humaines et en mêmetemps de protéger l'indépendance des enseignants-chercheurs par desévaluations nationales qui garantiront leur progression de carrière",a-t-elle dit sur France Bleu Alsace.

En toile de fond, lessyndicats critiquent aussi la loi sur l'autonomie des universitésadoptée à l'été 2007 dans le but, selon le gouvernement, de développerles moyens matériels et l'ouverture des établissements au mondeéconomique.

Dix-huit établissements ont acquis le 1er janvierdernier leur autonomie dans le cadre de ce texte, dont la nouvelleuniversité de Strasbourg.

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Journée de mobilisation de l'enseignement supérieur

NOUVELOBS.COM | 05.02.2009 | 09:23


Desmanifestations sont prévues à Lille, Montpellier, Marseille, Bordeaux,Toulouse, Lyon, ou encore Strasbourg. A Paris, un cortège partira à14h30 de Jussieu.

Des manifestations des enseignantschercheurs et des principaux syndicats de l'Enseignement supérieurssont prévues ce jeudi 5 février dans toute la France, pour protestercontre la politique du gouvernement.

Des manifestations sont notamment prévues à Lille, Montpellier,Marseille, Bordeaux, Rouen, Nantes, Angers, Toulouse, Dijon, Nice,Lyon, ou encore Strasbourg où la ministre de l'Enseignement supérieuret de la Recherche Valérie Pécresse sera en déplacement pour inaugurerl'université unique. A Paris, un défilé en direction du ministère del'Enseignement supérieur est prévu à partir de 14h30 au départ de lafaculté de Jussieu.

Grève illimitée

Les principaux syndicats de l'Enseignement supérieur avaient annoncémercredi qu'ils rejoignaient "la grève totale, illimitée,reconductible", lancé le 2 février par la coordination nationale desuniversités. L'UNEF appelle également les étudiants à descendre dans larue. "Aujourd'hui, alors que le gouvernement reste sourd auxrevendications, la mobilisation dans les universités s'amplifie, avecla multiplication des décisions de grèves", écrivaient les syndicatsFSU, CGT, CFDT, FO et Solidaires de l'Enseignement supérieur dans uncommuniqué commun rendu public mercredi. Les syndicats "partagent lesrevendications exprimées par la coordination nationale des universitéset s'associent au mot d'ordre de grève totale, illimitée,reconductible", précise le communiqué.

Appel aux étudiants

Les organisations syndicales réclament non seulement le retrait duprojet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, maiségalement "l'arrêt du démantèlement des organismes de recherche", la"restitution des 1.030 postes supprimés au budget 2009", "la mise enoeuvre d'un plan pluriannuel d'emplois statutaires dans les universitéset les organismes", ou encore "la résorption de la précarité" et"l'obtention de moyens permettant aux établissements d'assurer leursmissions". La manifestation nationale des enseignants-chercheurs,prévue mardi prochain à Paris, prend elle aussi une toute autre ampleuravec l'appel général des syndicats à la mobilisation, d'autant plus quel'UNEF appelle également les étudiants à se joindre au mouvement surdes revendications très larges concernant notamment la précarité etl'emploi des jeunes.

"Grands oubliés du plan de relance"

Du côté des étudiants, l'UNEF entend s'appuyer sur la fortemobilisation intersyndicale et interprofessionnelle du 29 janvierdernier pour la défense de l'emploi, du pouvoir d'achat et des servicespublics afin de "maintenir la pression" et de mettre en avant lesrevendications des étudiants dans le contexte de crise actuelle. Enoutre, huit organisations de jeunesse (UNEF, CGT jeunes, FO jeunes,UNSA, UNL, LMDE, Génération précaire, Jeudi Noir), estiment dans unappel commun que "les jeunes sont aujourd'hui les grands oubliés duplan de relance".
Les huit organisations signataires demandent au gouvernement leconditionnement des aides publiques et allégements de charges auxentreprises "à des accords salariaux", une "aide à la recherche dupremier emploi", et l'arrêt des "milliers de suppressions de postesdans la Fonction publique et en particulier pour les métiers del'Education nationale, qui relèvent d'un véritable plan social enpériode de crise et ferment des débouchés à des milliers de jeunes". Etde lancer : "Plutôt que de faire la météo des catastrophes à venir pourles jeunes, le gouvernement serait bien inspirer de sortir enfin leparapluie, comme il a su le faire pour le système bancaire". (Avec AP)