Colloques en ligne

Nicolas Bouvier : usage(s) de la littérature

 

 

Vingt ans après sa mort, survenue le 17 février 1998 à Genève, Nicolas Bouvier s’impose désormais comme un écrivain majeur du XXesiècle. Sa réflexion sur l’écriture, sur la « douane du silence » qui la borne et la menace ; son rapport à la lecture et à la Bibliothèque ; la tension dans laquelle il s’est constamment trouvé pris, entre ce que peut la poésie et ce que manque, toujours, l’écriture ; sa réinvention du « récit de voyage », son « double jeu » entre littérature viatique et fiction, la genèse de ses livres – parallèlement à la publication de sa volumineuse Correspondanceavec Thierry Vernet et à la mise à disposition des chercheurs des manuscrits du Fonds Nicolas Bouvier (à Genève) -–, ouvrent autant de questions fondamentales.

 

Car Bouvier n’est pas seulement l’écrivain des « étonnants voyageurs », dont nous attendons, depuis Baudelaire, de « nobles histoires », et d’autres, plus âpres et moins abondantes en merveilles, que produisent les temps de détresse. Il est aussi celui qui se met « à l’épreuve de l’étrangeté » (J. Starobinski) par l’écriture. Cette étrangeté des mots et de la mémoire oscille entre le « principe d’insuffisance » (G. Bataille) inhérent à l’écriture, l’« inquiétante étrangeté » intérieure, et la « polyphonie du monde », insistante et éphémère, à laquelle il s’agit de donner forme.

 

Une journée d’étude organisée par Sylviane Dupuis et Nathalie Piégay à l’Université de Genève le 23 février 2018 a rendu hommage à cette œuvre tout en interrogeant son inscription dans la littérature. Les contributions qui en sont issues portent essentiellement sur L’Usage du mondeLe Poisson-Scorpionet les poèmes composant Le Dehors et le Dedans.

 

Textes réunis par Sylviane Dupuis et Nathalie Piégay,

et mis en ligne en août 2018 avec le soutien de l'Université de Lausanne.

Textes réunis par Sylviane Dupuis et Nathalie Piégay