Colloques en ligne

Jodelle, Didon se sacrifiant

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Andrea Mantegna, Didon


Relire aujourd’hui la tragédie d’Etienne Jodelle Didon se sacrifiant, c’est tenter d’appréhender une dramaturgie préaristotélicienne fondée sur une poétique horatienne des personnages et des passions, non de l’intrigue et de l’action. C’est aussi mesurer l’ambition d’une tragédie humaniste qui cherche à donner corps et voix aux grandes figures de l’Antiquité, à les rendre à nouveau vivantes, présentes et vibrantes, en l’occurrence ici à réincarner et réinventer les personnages de l’Enéide virgilienne. Mais, comme l’a montré Emmanuel Buron dans ses travaux, poétique et dramaturgie s’approfondissent ici de l’expérience singulière d’Etienne Jodelle, du rapport difficile que cet auteur au « silence obstiné » entretient à la parole, rapport qu’il incarne en Didon, dans l’échec dramatisé d’un discours peu à peu rendu à sa solitude tragique.  

Textes réunis par Nathalie Dauvois et Jean Vignes