Et de fait, toute désignation paraît insatisfaisante : si les formes négatives sont trop marquées, l'expression « textes référentiels » qu'utilise notamment Christine Montalbetti (voir La Fiction, Flammarion, coll. « GF Corpus », 2001) pose la même difficulté que « textes factuels », puisque la fiction est aussi susceptible de référer au monde réel, selon des modalités certes complexes, mais que plusieurs théoriciens ont tenté d'établir, comme Goodman dans Manières de faire des mondes, Searle dans Sens et expression ou Ricur dans Temps et récit (sur les deux premiers, voir C. Montalbetti, La Fiction).
Michal Glowinski parle quant à lui de « textes sérieux » dans « Sur le roman à la première personne » (Poétique, n°72, 1987, p. 497-506) : ceci permet de les distinguer des textes empruntant les traits de genres de discours référentiels comme le journal ou la biographie, afin d'en donner un équivalent fictionnel. Inutile d'insister sur les objections que rencontrerait le choix d'une telle formule pour désigner l'ensemble des écrits parlant du monde réel.
La question reste donc encore en grande partie ouverte.