Cette première hésitation en recoupe déjà bien d'autres et il serait bien difficile de limiter ou de définir par ce biais la critique génétique. La raison de cette hésitation est peut-être plus simple qu'il n'y parait : définir la critique génétique par son objet d'étude, c'est à dire les avant-textes, c'est lui ouvrir un champ aussi large que la « critique littéraire » qui se définit symétriquement par son objet d'études : les textes. C'est en faire du même coup un concept inutile car trop large.
De fait, il est assez rare de définir une approche critique par son objet : les classements que l'on connaît se font par rapport à un axe méthodologique ou une affirmation d'ordre théorique. Malgré cela, tout ce qui touche de près ou de loin au « brouillon » est relié à la critique génétique et l'on peut même parfois dire d'une édition critique qu'elle est « génétique » simplement parce qu'elle donne la part belle aux inédits et autres variantes. Tout cela confère une position instable à la génétique, considérée trop souvent en bloc sans prendre en compte les activités différentes qu'elle recoupe.
Atelier
Marc Escola