Atelier

La notion de style connaît d'abord des usages pratiques. Elle fonde ainsi la possibilité d'une critique d'attribution, que celle-ci aboutisse ou non à un auteur individualisé. Les écrits de Morelli, fondateurs de la critique picturale d'attribution, sont ici précieux, en ce qu'ils permettent de poser clairement la question de l'intentionnalité : les traits stylistiquement décisifs – susceptibles d'étayer une attribution – sont en effet précisément ceux qui échappent à l'intentionnalité de l'artiste comprise comme préméditation consciente d'elle-même. En bref : le critère stylistique vaut justement parce qu'il ne relève pas du concerté.

Du point de vue d'une critique cette fois immanente, la notion de style fonde la pratique du pastiche. La possibilité du pastiche apparaît en ce sens comme la preuve expérimentale de la validité de la notion, que sa portée soit ou non individuelle : les «manuels de pastiche» de Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud ont d'abord pris pour objet l'idiolecte barthésien (Le Roland Barthes sans peine, Balland, 1978), puis le sociolecte journalistique (Le Journalisme sans peine, Plon, 1997).



Christelle Reggiani

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Dernière mise à jour de cette page le 1 Mai 2003 à 15h55.