Atelier


Séminaire Sortir du temps : la littérature au risque du hors-temps organisé par Henri Garric et Sophie Rabau.

Séance du 04 juin 2007.

Bérenger Boulay: L'histoire au risque du hors-temps. Braudel et la Méditerranée (exemplier commenté).


(7) Métalepse chez Braudel.

(7.1) L'histoire comme voyage dans le temps.


On appelle ici Métalepse toute «transgression, figurale ou fictionnelle, du seuil de la représentation[i]».

Il s'agit, dans cette page, d'examiner quelques cas spécifiques d'anachronies (voir aussi la page analogie et anachronie) où l'historien soit transporte un personnage du passé dans son époque, soit se transporte dans le passé qu'il raconte. Dans tous les cas, un court-circuit s'opère, par figure ou fiction, entre le temps de la représentation (en l'occurrence de la narration) et le temps représenté.

Ne sont pas considérés ici comme métaleptiques les passages dans lesquels Braudel affirme que le passé ou ses traces sont encore «visibles» dans le présent. Sur ce point, voir les pages longue durée et autopsie et effet d'éternité. Dans ces passages, les choses passées demeurent, survivent ou laissent des traces dans le présent. Mais la permanence et la survivance impliquent une relative continuité qui empêche alors de parler de «transgession (…) du seuil de la représentation». Il en va de même pour la trace, qui signale certes l'absence de l'objet dont elle est l'empreinte, mais qui, en tant qu'empreinte, est justement inscrite dans le présent de l'historien.

En revanche, les passages à propos desquels il est possible de diagnostiquer chez Braudel un complexe de Victor Bérard relèvent, eux, de la Métalepse. L'historien franchit bien un seuil de représentation lorsqu'il affirme marcher dans les pas d'un personnage de fiction, et même rencontrer ce personnage.


Le personnage transporté dans le temps de la narration

Ce premier type de voyage temporel est sans aucun doute le plus improbable dans un récit historique. Braudel mentionne cependant dans Destins collectifs et mouvements d'ensemble un article où

(II,488-489) «Lucien Febvre* s'est amusé à imaginer les étonnements d'Hérodote refaisant son périple, devant la flore qui nous semble caractéristique des pays de Méditerranée: orangers, citronniers, mandariniers, importés d'Extrême-Orient par les Arabes; cactus venus d'Amérique; eucalyptus originaires d'Australie…»

*Lucien Febvre, «Patate et pomme de terre» (1940), repris dans Pour une histoire à part entière (1962). Cet article est aussi longuement cité dans la «petite Méditerranée», tome I, L'Espace et l'Histoire, p9).

Par ailleurs, le renvoi fréquent à des représentations picturales, considérées comme des preuves (voir la page complexe de Victor Bérard), peut parfois créer un effet métaleptique de présence du passé, rendu visible par les tableaux qui l'auraient enregistré.

Destins collectifs et mouvements d'ensemble:

(II,447) « Elle[la Renaissance italienne] revit sous nos yeux, par les soins des peintres, ses amis, dans cette série de portraits que Florence a laissés, signe à soi seul d'une bourgeoisie à son apogée. Mais, aux Uffizi, quelques pas de plus amènent le promeneur devant le tableau de Bronzino: Cosme de Médicis armé de pied en cap; déjà un âge nouveau, avec ses princes et sa noblesse courtisane.»</p>


L'historien se transporte dans le passé

Le travail de l'historien peut être métaphoriquement décrit soit comme une tentative de ressusciter le passé (que l'on pense par exemple au mot d'ordre de «résurrection de la vie intégrale» chez Michelet), soit comme un voyage dans le passé. Dans L'histoire. Des avants dernières choses, Siegfried Kracauer a ainsi décrit la démarche historienne comme un voyage dans le temps:

«L'esprit de l'historien est d'une certaine façon capable de se déplacer en toute liberté. Et dans la mesure où il fait usage de cette liberté, il peut effectivement trouver face à lui les choses du passé.[ii]»

(Sur Siegfried Kracauer penseur de l'histoire, on pourra lire aussi Les avant-dernières choses, les mains de Mae Marsh et la grand-mère de Marcel).

Il arrive à Braudel de se représenter en voyageur qui trouve «face à lui les choses du passé».

La Méditerranée, I. L'Espace et l'Histoire:

(27-28)«Aujourd'hui, le difficile, c'est de retrouver les paysages d'eaux dormantes et malsaines de jadis.»

«Il suffit de remonter le cours des siècles pour retrouver toute plaine méditerranéenne primitivement recouverte par les eaux.»

«Ma formation d'historien» (1972), Écrits sur l'histoire II:

(14) «De dépôt d'archives en dépôt d'archives, je m'enfonçais donc à travers une documentation fragmentaire, mal explorée, parfois mal, ou pas classée. Je me rappelle mon ravissement en découvrant à Dubrovnik, en 1934, les merveilleux registres de Raguse: enfin des bateaux, des nolis, des marchandises, des assurances, des trafics… Pour la première fois, je voyais la Méditerranée du XVIe siècle.»

Destins collectifs et mouvements d'ensemble:

(II,165) «Nous voici à Naples en 1566, avec sous les yeux le partido des 100 000 ducats de oro di Italia, conclu à Gênes en avril.»

(II,601) «Nous voici à Naples en 1560. Depuis un an, des travaux sont en cours pour fortifier Pescaire, l'île de Brindisi, la grosse place de Tarente.»

Dans ce dernier exemple, l'effet métaleptique est bien sûr obtenu par l'emploi du présentatif «voici» (dans la formation duquel on retrouve la deuxième personne du singulier de l'impératif présent de «voir» et le déictique «ici»: «vois ici»), à la valeur exophorique duquel s'ajoute «l'emploi du présent descriptif pour évoquer une scène passée», procédé le plus efficace, selon Genette, pour produire l'hypotypose[iii].

Le voyage est par ailleurs ici aussi bien spatial que temporel: Braudel guide son lecteur dans l'exploration de l'espace méditerranéen. Dans La part du milieu:

(I,121) «Laissons les terres épaisses et gagnons la mer.»

Lorsqu'un «témoin» est convoqué, il s'agit moins de voir que d'entendre le passé. Ainsi dans Destins collectifs et mouvements d'ensemble:

(II,546) «En 1573, Venise s'apprête, selon sa décision du 14 décembre 1571, à chasser ses juifs. Mais la roue a tourné depuis Lépante et Soranzo arrive sur ces entrefaites de Constantinople où il remplissait les fonctions de baile. Écoutez le discours que lui prête un chroniqueur juif, devant le conseil des Dix.»

Dans ce dernier exemple, comme dans celui des «registres de Raguse» cité plus haut, l'«effet de présence[iv]» de l'historien (et ici du lecteur) dans le passé est explicitement articulé à l'attestation documentaire.La preuve archivistique autorise la métalepse qui, en retour, contribue à l'inscription de la «phase documentaire» dans la «phase représentative» de l'opération historiographique[v].

À plusieurs reprises enfin, Braudel s'introduit dans le «bureau» de Philippe II. La métalepse sert là encore en premier lieu à évoquer le travail de l'historien aux archives: consulter les papiers de Philippe II – qui appuyait sa politique sur un «minutieux travail bureaucratique» (Les événements, la politique et les hommes, III,293) – c'est comme se mettre à la place du souverain, ou se tenir à ses côtés.

Préface de la première édition de la «grande Méditerranée»:

(I,17) «Au XVIe siècle, après la vraie Renaissance, viendra la Renaissance des pauvres, des humbles, acharnés à écrire, à se raconter, à parler des autres[vi]. Cette précieuse paperasse est assez déformante, elle envahit le temps perdu, y prend une place hors de vérité. C'est dans un monde bizarre, auquel manquerait une dimension, que se trouve transporté l'historien lecteur des papiers de Philippe II, comme assis en ses lieu et place; un monde de vives passions assurément; aveugle, comme tout monde vivant, comme le nôtre, insouciant des histoires de profondeur, de ces eaux vives sur lesquelles file notre barque comme le plus ivre des bateaux.»

Destins collectifs et mouvements d'ensemble:

(II,29) «… s'asseoir aux côtés de Philippe II et reprendre ses papiers, c'est jauger sans fin cet espace intermédiaire de la France, connaître son équipement postal, les routes où il y a et celles où il n'y a pas de relais » etc.

«Philippe II» (1969), Écrits sur l'histoire II

(209) «Voilà plus de quarante ans que, pour ma part, je m'intéresse au taciturne personnage et, de document en document, mille fois j'ai eu l'illusion de me trouver à ses côtés, à cette table de travail où il a passé le plus clair des jours de sa puissance. Et pourtant je ne le connais pas mieux que mes prédécesseurs. Comme eux je dois me contenter de le saisir comme par surprise, à tels moments de son existence. De le surprendre, sans jamais être sûr de l'avoir bien compris.»

Dès le deuxième paragraphe de cette courte biographie consacrée au «roi prudent»[vii], Braudel exprime son regret de ne pouvoir «comprendre» le sujet Philippe II. Les métalepses qui font surgir l'historien au côté du souverain expriment alors une fascination mêlée de déception face à cet «être de fuite» qu'est le personnage historique. Ainsi dans les dernières pages de la «grande Méditerranée», qui relatent la mort du monarque le 13 septembre 1598.

Les événements, la politique et les hommes:

(III,417-420) «Dans le récit des événements du théâtre méditerranéen, nous n'avons pas cité, en ses lieu et place, un événement sensationnel, qui courut la mer et le monde: la mort de Philippe II, survenue le 13 septembre 1598, à L'Escorial, au soir d'un long règne qui avait paru interminable à ses adversaires.

Omission? Mais le disparition du roi prudent a-t-elle signifié un grand changement de la politique espagnole? (…)

Mais le souverain, la force d'histoire dont son nom a été le lien et le garant? Comme elle déborde l'individu solitaire et secret qu'il fut! Historiens, nous l'abordons mal: comme les ambassadeurs, il nous reçoit avec la plus fine des politesses, nous écoute, répond à voix basse, souvent inintelligible, et ne nous parle jamais de lui. (…)

L'homme que nous pouvons saisir, c'est le souverain faisant son métier de roi, au centre, à la croisée des incessantes nouvelles qui tissent devant lui, avec leurs fils noués et entrecroisés, la toile du monde et de son Empire. C'est le liseur à sa table de travail, annotant les rapports de son écriture rapide, à l'écart des hommes, distant, méditatif, lié par les nouvelles à l'histoire vivante qui se presse vers lui, de tous les horizons du monde.

Ce n'est pas un homme à grandes idées: sa tâche, il la voit dans une interminable succession de détails. Pas une de ses notes qui ne soit un petit fait précis, un ordre, une remarque, voir la correction d'une faute d'orthographe ou de géographie. Jamais sous sa plume d'idées générales ou de grands plans. Je ne crois pas que le mot de Méditerranée ait jamais flotté dans son esprit avec le contenu que nous lui accordons, ni fait surgir nos habituelles images de lumière et d'eau bleue; ni qu'il ait signifié un lot précis de grands problèmes ou le cadre d'une politique clairement conçue. Une véritable géographie ne faisait pas partie de l'éducation des princes. Toutes raisons suffisantes pour que cette longue agonie, terminée en 1598, ne soit pas un grand événement de l'histoire méditerranéenne. Pour que se marquent à nouveau les distances de l'histoire biographique à l'histoire des structures, et plus encore, à celles des espaces…»

C'est bien sûr le troisième paragraphe qui nous intéresse ici surtout («Historiens, nous l'abordons mal: comme les ambassadeurs, il nous reçoit avec la plus fine des politesses, nous écoute, répond à voix basse, souvent inintelligible, et ne nous parle jamais de lui»).

Le rapprochement entre l'historien et l'ambassadeur, tous deux étrangers en voyage qui tentent d'approcher et de comprendre le roi, a été préparé une centaine de pages plus haut à propos de la diplomatie espagnole à Constantinople:

(III,314)«… ce monde de Constantinople, avec ses jeux compliqués, recommande la plus grande prudence aux historiens autant qu'aux ambassadeurs ou aux agents diplomatiquesde moindre grade. »

Dans Les Noms de l'histoire, Jacques Rancière voit dans ces pages consacrées à la mort de Philippe II une mise à distance de l'histoire traditionnelle, biographique ou «événementielle» (voir la page polychronie). Braudel

« va raconter cet événement qui est un non-événement, hors des lieux et place qui auraient dû lui revenir. Sans doute la logique de cet illogisme est-elle claire: déplacer l'événement, le mettre à la fin, au bord du blanc qui sépare le livre de sa conclusion, c'est le transformer en sa propre métaphore. La mort déplacée de Philippe II, nous comprenons qu'elle métaphorise la mort d'une certaine histoire, celle des événements et des rois. L'événement théorique sur lequel se clôt le livre est ceci: que la mort du roi ne fasse plus événement. La mort du roi signifie que les rois sont morts comme centres et forces d'histoire.[viii]»

La dernière phrase de la «grande Méditerranée» – avant la conclusion générale – marque bien «les distances de l'histoire biographique à l'histoire des structures, et plus encore, à celles des espaces…».

Jacques Rancière propose même de lire le dernier paragraphe («Ce n'est pas un homme à grandes idées…») comme

«le portrait du vieil universitaire, l'illustre Seignobos, ou quelque autre tête de Turc de la nouvelle histoire[ix]… »

L'analyse proposée par Rancière est ici très convaincante, mais terminer par la mort de Philippe II, c'est tout de même, comme le suggère Ricœur, donner le dernier mot à un destin individuel[x]. Malgré les nuances qu'il convient d'apporter à la lecture ricœurienne de la «grande Méditerranée» (voir la fin de la page loi structure longue durée), il faut bien admettre qu'avec cet épisode, Braudel donne le dernier mot au «temps mortel» de l'«histoire biographique».

Dans un même mouvement, Braudel signifie que le destin du roi n'intéresse pas la nouvelle histoire qu'il promeut et souligne les difficultés de l'entreprise biographique. Et c'est à la métalepse du troisième paragraphe qu'il revient de mettre en scène ces difficultés en campant l'historien face à un être insaisissable, inaudible et qui ne parle jamais de lui.

La position de Braudel vis-à-vis de l'histoire politique traditionnelle, et en particulier de la biographie historique, est en fait assez complexe:

«L'événementiel est ce qu'il y a de plus difficile à saisir. Je n'oserais pas, par exemple, écrire une vie de Philippe II. C'est un être extravagant, il parle si bas que les gens n'entendent pas ce qu'il leur dit.»[xi]

Braudel a pourtant écrit une vie de Philippe II, mais ce court essai biographique écrit en italien n'a été traduit en français qu'après sa mort. La biographie apparaît en tout cas moins comme une mauvaise historiographie que comme une historiographie difficile.

En somme, la fonction des métalepses braudéliennes, ou du moins de certaines d'entre elles, ne se réduit pas à la production d'un «effet de présence».

Ainsi, lorsque Braudel se représente à la place du roi, la métalepse met en scène le travail de l'historien aux archives, l'enquête du détective aux prises avec ses sources, les papiers de Philippe II. Explorer les archives, c'est comme voyager dans le temps; et se mettre en scène au bureau de Philippe II, c'est rappeler que l'on a posé les yeux sur les mêmes documents que le souverain. La métalepse campe alors l'historien en témoin indirect, ou «ultérieur»[xii].

Lorsque Braudel se représente non plus à la place du roi mais face à celui-ci, de l'autre côté du bureau, c'est la relation historiographique, le rapport de l'historien à l'objet absent, qui se trouve parfois être un sujet, qui est tout à la fois dramatisé et problématisé. L'«effet de présence» souligne in fine une absence.


Sommaire de L'histoire au risque du hors-temps.

Sommaire de Sortir du temps : la littérature au risque du hors-temps.


Sommaire de la page Métalepse.

Sommaire de la page Métalepse chez Braudel


Pages associées: Histoire, Littératures factuelles, Genres historiques, Historiographie, Figures, Fiction, Diction, La fiction dans le texte non-fictionnel.


[i] Gérard Genette, Métalepse, Paris, Éditions du Seuil, coll. «Poétique», 2004, p14.

[ii] Siegfried Kracauer, L'histoire. Des avant-dernières choses, traduit de l'anglais par Claude Orsoni, Paris, Stock, coll.«Un ordre d'idées», 2006, p139.

[iii] Gérard Genette, Métalepse, Paris, Éditions du Seuil, coll. «Poétique», 2004, p11.

[iv] Gérard Genette, Métalepse, Paris, Éditions du Seuil, coll. «Poétique», 2004, p93.

[v] Paul Ricœur, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, Paris, Éditions du Seuil, coll. «Points Essais», 2000, p169-171.

[vi] «Mais qui sont au juste ces humbles qu'un futur vient brusquement introduire et qui disparaissent aussitôt de la scène? Étaient-ils donc si nombreux au XVIe siècle à écrire leurs colères et leurs passions? Était-il si usuel que leurs écrits viennent à la connaissance des princes et s'accumulent sur leur bureau?», demande Jacques Rancière (Les Noms de l'histoire. Essai de poétique du savoir, Paris, Éditions du Seuil, coll. «La Librairie du XXe siècle», 1992, p40). Il me semble pourtant que la «paperasse» des pauvres annonce ici la «révolution politique qui se double d'une révolution sociale» dont rend compte Braudel dans le tome II de la grande Méditerranée (II,385) lorsqu'il présente le type du «fonctionnaire»: «Appelé au pouvoir, le fonctionnaire ne tarde pas à s'adjuger une partie de l'autorité publique. Il est partout, au moins au XVIe siècle, d'origine modeste.» (idem)

[vii] «Philippe II» (1969), Écrits sur l'histoire II, Paris, Flammarion, coll. «Champs», 1994, p209-253.

[viii] Jacques Rancière, Les Noms de l'histoire. Essai de poétique du savoir, Paris, Éditions du Seuil, coll. «La Librairie du XXe siècle», 1992, p26-27.

[ix] Jacques Rancière, Les Noms de l'histoire. Essai de poétique du savoir, Paris, Éditions du Seuil, coll. «La Librairie du XXe siècle», 1992, p28.

[x] «… pourquoi fallait-il finir par les pages somptueuses sur la mort de Philippe II, le 13 septembre 1598? du point de vue de la grande histoire de la Méditerranée, cette mort n'est pas un grand événement. Mais c'en était un de première grandeur pour tous les protagonistes “au soir d'un long règne qui avait paru interminable à ses adversaires”. Or n'avons-nous pas dit que la perspective des contemporains est aussi un objet pour l'histoire? Peut-être faut-il aller plus loin – et la remarque risque de remettre en question le bel agencement des trois parties: la mort révèle un destin individuel qui ne s'inscrit pas exactement dans la trame d'une explication dont les mesures ne sont pas celles du temps mortel. Et sans la mort qui tranche un tel destin, saurions-nous encore que l'histoire est celle des hommes?» Paul Ricoeur, Temps et récit. 1. L'Intrigue et le récit historique. Paris, Éditions du Seuil, coll.«L'ordre philosophique», 1983; repris en coll. «Points Essais», 1991, p376.

[xi] Fernand Braudel, «Une vie pour l'histoire, propos recueillis par François Ewald et Jean-Jacques Brochier», Magazine littéraire n°212 (novembre 1984).

[xii] Gérard Genette, Nouveau Discours du récit, Paris, Éditions du Seuil, coll. «Poétique», 1983, p53.



Bérenger Boulay

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Dernière mise à jour de cette page le 29 Novembre 2007 à 0h57.