Atelier

Au célèbre " Avis au lecteur " des Essais, reproduit par A. Brunn dans son anthologie (GF-Corpus), on ajoutera les extraits suivants (les pages indiquées renvoient à l'éd. Villey-Saulnier, PUF ; les lettres [A], [B], [C] renvoient aux trois " strates " du texte de Montaigne, l'édition de 1580, celle de 1588, et les annotations de " l'exemplaire de Bordeaux, 1595] :

  • I, 24 (p. 127):
" Les saillies poétiques, qui emportent leur auteur et le ravissent hors de soi, pourquoi ne les attribuerons-nous à son bon heur ? puisqu'il confesse lui-même qu'elles surpassent sa suffisance et ses forces, et les reconnaît venir d'ailleurs que de soi, et ne les avoir aucunement en sa puissance : non plus que les orateurs ne disent avoir en la leur ces mouvements et agitations extraordinaires, qui les poussent au delà de leur dessein. Il en est de même en la peinture, qu'il échappe parfois des traits de la main du peintre, surpassants sa conception et sa science, qui le tirent lui-même en admiration , et qui l'étonnent. Mais la fortune montre bien encores plus évidemment la part qu'elle a en tous ces ouvrages, par les grâces et beautés qui s'y trouvent, non seulement sans l'intention, mais sans la connaissance de l'ouvrier. Un suffisant lecteur découvre souvent ès écrits d'autrui des perfections autres que celles que l'auteur y a mises et aperçues, et y prête des sens et des visages plus riches. "

  • II, 12 (ibid., p. 539-540 ; orth. modernisée) :
" […] Le Dieu de la science scholastique, c'est Aristote ; c'est religion de débattre de ses ordonnances, comme celle de Lycurgus à Sparte. Sa doctrine nous sert de loi magistrale, qui est à l'aventure autant fausse qu'une autre. […] Cela toutefois ne se saurait ébranler, que pour l'exercice de la Logique. On n'y débat rien pour le mettre en doute, mais pour défendre l'auteur de l'École des objections étrangères : son autorité, c'est le but au delà duquel il n'est pas permis de s'enquérir. "

  • II, 18 (ibid., p. 665-6) :
" Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur, d'une occupation propre, membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère comme tous autres livres. […] Aux fins de ranger ma fantaisie à rêver même par quelque ordre et projet, et la garder de se perdre et extravaguer au vent, il n'est que de donner corps et mettre en registre tant de menues pensées qui se présentent à elle. J'écoute à mes rêveries parce que j'ai à les enrôler [i.e. enregistrer]. […] Quoi, si je prête un peu plus attentivement l'oreille aux livres, depuis que je guette si j'en pourrai friponner quelque chose de quoi émailler ou étayer le mien ? Je n'ai aucunement étudié pour faire un livre ; mais j'ai aucunement étudié pour ce que je l'avais fait, si c'est aucunement étudier que effleurer et pincer par la tête ou par les pieds tantôt un auteur, tantôt un autre ; nullement pour former mes opinions ; oui pour les assister pieça formées, seconder et servir. "

  • II, 37 (ibid., p. 783-4) [Lettre à Mme de Duras] :
" Parce qu'il pourra être que ces inepties se rencontreront quelquefois entre vos mains, je veux aussi qu'elles portent témoignage que l'auteur se sent bien fort honoré de la faveur que vous leur ferez. Vous y reconnaîtrez ce même port et ce même air que vous avez vu en sa conversation. Quand j'eusse pu prendre quelque autre façon que la mienne ordinaire et quelque autre forme plus honorable et meilleure, je ne l'eusse pas fait ; car je ne veux tirer de ces écrits sinon qu'ils me représentent à votre mémoire au naturel. Ces mêmes conditions et facultés, que vous avez pratiquées et recueillies, Madame, avec beaucoup plus d'honneur et de courtoisie qu'elles ne le méritent, je les veux loger (mais sans altération et changement) en un corps solide qui puisse durer quelques années ou quelques jours après moi, où vous les retrouverez, quand il vous plaira vous en rafraîchir la mémoire, sans prendre autrement la peine de vous en souvenir : aussi ne le valent-elles pas. […] Quel que je sois, je le veux être ailleurs qu'en papier. Mon art et mon industrie ont été employé à me faire valoir moi-même ; mes études, à m'apprendre à faire, non pas à écrire. J'ai mis tous mes efforts à former ma vie. Voilà mon métier et mon ouvrage. Je suis moins faiseur de livres que de nulle autre besogne. "

  • III, 2 (ibid., p. 805-806) :
" [B] Je propose une vie basse et sans lustre, c'est tout un. On attache aussi bien toute la philosophie morale à une vie populaire et privée qu'à une vie de plus riche étoffe : chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition. [C] Les auteurs se communiquent au peuple par quelque marque particulière et étrangère ; moi le premier par mon être universel, comme Michel de Montaigne, non comme grammairien ou poète ou jurisconsulte. Si le monde se plaint de quoi je parle trop de moi, je me plains de quoi il ne pense seulement pas à soi. […] [B] Ici, nous allons conformément et tout d'un train, mon livre et moi. Ailleurs, on peut recommander et accuser l'ouvrage à part de l'ouvrier ; ici, non : qui touche l'un, touche l'autre. Celui qui en jugera sans le connaître, se fera plus de tort qu'à moi. "

  • III, 13 (ibid., p. 1069) :
" [B] Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur tout autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. [C] Tout fourmille de commentaires ; d'auteurs, il en est grande cherté. Le principal et plus fameux savoir de nos siècles n'est-ce pas savoir entendre les savants ? Est-ce pas la fin commune et dernière de nos études ? Nos opinions s'entent les unes sur les autres. La première sert de tige à la seconde, la seconde à la tierce. Nous échelons ainsi de degré en degré. Et advient de là que le plus haut monté a souvent plus d'honneur que de mérite ; car il n'est pas monté que d'un grain sur les épaules du pénultième. [B] Combien souvent et sottement à l'aventure ai-je étendu mon livre à parler de soi ? […] Mon excuse, que je dois avoir en cela plus de liberté que les autres, d'autant qu'à point nommé j'écris de moi et de mes écrits comme de mes autres actions, que mon thème se renverse en soi, je ne sais si chacun la prendra. "


Quelques éléments d'analyse sur "l'Avis au lecteur" des Essais

  • L'Avis " Au lecteur " rédigé pour la première édition des Essais, et très précisément daté du 1er mars 1580, pourrait bien constituer l'acte de naissance de " l'auteur " au sens moderne : Montaigne est le premier à revendiquer aussi nettement l'attribution d'un texte, en même temps qu'il définit pour son œuvre, dans cette brève épître dédicatoire, un mode de lecture singulier ; les deux gestes sont indissociables, comme on le verra.

  • On ne peut pas davantage dissocier cette affirmation de l'autorité de l'auteur sur son œuvre de la réflexion à laquelle Montaigne se livre tout au long des Essais sur la notion d'autorités (au pluriel) : chaque essai donne à lire un éventail de citations, dont le défilé vient mettre en cause l'autorité traditionnellement dévolue aux textes antiques, aux philosophes grecs, à Plutarque, etc., ces " autorités " que l'on allègue pour servir de garant à son propre discours (" l'allégation " comme autorité de la citation) ; Montaigne ravale les autorités traditionnelles (profanes, la Bible reste à l'écart de cette destitution) au rang de simples opinions, pour mettre " à l'essai " son propre jugement dans le libre jeu des opinions (Plutarque dit que… ; je pense que…).

  • La promotion d'une autorité de l'auteur au sens moderne se joue dans cette destitution des autorités traditionnelles (en instituant au passage la " littérature " comme espace intertextuel), et dans l'assimilation, ou mieux : à l'incorporation de l'auteur à son texte (l'auteur, c'est ce dont le texte garde la mémoire).


Trois références bibliographiques, à l'horizon de ces variations sur Montaigne :

  • Y. Lebègue, Le Royaume d'exil, Obsidiane, 1991.
On peut résumer ainsi la thèse de ce petit ouvrage assez stimulant (je glose librement la page 12 de son introduction) :

" L'auteur est la figure, le personnage masqué que le sujet (au sens philosophique du terme) a dû s'impose à lui-même pour se saisir autrement que comme la force aussi mystérieuse qu'irrépressible de son inspiration, de son besoin d'écrire. Les différentes postures de l'auteur visent à masquer le vide originel du sujet producteur, incapable de se saisir autrement que comme plénitude fictive, c'est-à-dire puisée dans la fiction littéraire, dans l'imitation de ses leurres. La plénitude, que l'auteur ne cessera de s'attribuer dans ses rôles d'écriture, sera l'illusoire garantie que le sujet tentera de s'inventer. "

  • M. Charles, Rhétorique de la lecture, Le Seuil, coll. " Poétique ", 1977.
Pour une analyse minutieuse de l'extrait de I,24 reproduit ci-dessus.

  • M. Charles, L'Arbre et la source, Le Seuil, coll. " Poétique ", 1985.
Pour la section intitulée " Montaigne et le commentaire irrespectueux ", p. 156 sq.

  • L'effet de l'épître, à première lecture, est assez curieux : le lecteur s'y trouve congédié assez brutalement, tenu d'abord à l'extérieur d'un texte destiné à une circulation privée (pour les seuls " parents et amis "), sans usage public, sans ambition (ce n'est pas un discours de vérité, il ne transmet pas un savoir utile au lecteur ; il n'est pas l'œuvre d'un personnage suffisamment public pour avoir soin de sa " gloire ", il ne constitue donc pas des " Mémoires "). L'œuvre tient dans un portrait, mais elle est beaucoup plus qu'un portrait au naturel (" au vif ", " naïve peinture ") : le livre est très exactement " consubstantiel " à son auteur (voir l'extrait de II, 18) : le livre de Montaigne, c'est " Montaigne " ; c'est " Montaigne " à jamais, par delà la mort (l'Épître, datée par Montaigne de son vivant, fait explicitement mention de la disparition de l'individu historique qui l'a produite : " Montaigne " se tiendra dans cette signature).
Deuxième aspect : le livre est illisible pour quiconque ne veut pas entrer dans le cercle des " amis et parents " : sa publication, le mode de lecture que l'auteur délivre dans cet Avis " Au lecteur ", institue une communauté de lecteurs, et une manière de rituel (vous ferez ceci en mémoire de moi).

  • Dans le détail, l'Épître se révèle assez retorse :
— Qu'est-ce d'abord qu'un livre " de bonne foi " ? Y a-t-il des livres " de bonne foi " comme il y a des livres de philosophie ou des ouvrages de fiction ? La locution vise-t-elle la manière ou la matière ? Les deux à la fois, bien sûr : ce livre qui n'a pas d'autre finalité que " domestique et privée " n'est suspect d'aucun calcul, et pose la parfaite coïncidence du sujet et de son œuvre, sans aucun espace pour la mauvaise foi : une immédiateté qui est la fois la manière et la mati !re de ce livre-ci. — L'incipit nous dit en même temps que cette immédiateté est un leurre, qu'il n'y a nulle coïncidence de soi à soi sans la médiation de l'œuvre : le livre, c'est précisément ce qui fait médiation entre le modèle et son portrait, entre l'homme et l'auteur. Le curieux jeu pronominal en fait foi, si l'on ose dire : c'est le livre qui parle d'abord, à la troisième personne et au lecteur dans cet Avis pourtant signé et daté par Montaigne, pour donner la parole à une instance qu'il institue comme " je " ; la seule garantie de la " bonne foi " se tient donc dans le livre qui " autorise " cette signature ; le livre est le " lieu " même de l'auteur. La logique a quelque chose de circulaire (le cercle qui va de l'auteur à l'autorité, et retour) : l'auteur, c'est cette instance qui vaut comme la garantie de son dire, mais qui n'a pas de lieu en dehors de ce dire, qui se tient dans l'exercice de cette autorité que pourtant il fonde. — Le vrai mystère (au sens fort du terme) réside dans le déictique inaugural (" C'est ici… ") : qui peut bien accomplir ce geste de désignation et de monstration, et depuis quel lieu ? Si c'est ensuite le livre qui parle, c'est que dans cet énigmatique lieu originel, l'auteur comme individu historique n'est plus là : le " ici " renvoie paradoxalement à cet absence ; le livre prend la voix de l'auteur disparu, pour permettre l'institution du " je ". Un sujet doué désormais d'une parfaite ubiquïté : à la fois au passé (" je l'ai voué "), au présent (" je veux "), au futur, dans le temps même de la lecture (" mes défauts s'y liront au vif "). Le livre est un tombeau (Montaigne n'est plus là), mais aussi le lieu d'une résurrection (le livre, c'est " Montaigne "), à la seule condition qu'une communauté s'y retrouve.

  • La dernière phrase de l'Avis est ironique et ambiguë (ironiquement ambiguë) : le " sujet " est bien " frivole et vain " en regard des préoccupations intellectuelles qui pourraient être celles du lecteur ; pourquoi lire ce livre dès lors qu'on ne figure parmi les " parents et amis " ?
(Même question chez Rousseau, au début des Confessions, Texte III du GF-Corpus, p. 52 sq., mais la réponse de Rousseau suppose une anthropologie : Jean-Jacques s'érige en échantillon de l'humanité, il faut lire son autobiographie pour connaître un homme et parvenir par différence à une meilleure connaissance de soi). Chez Montaigne, la posture est plus ironique : cette " frivolité "-là, c'est ce qui fait la nouveauté de son œuvre. Parce que le sujet des Essais c'est son auteur, ce " sujet " ne peut pas être complètement frivole. Il entre une part de gravité dans la fin de cet Avis : le présent du lecteur, le futur prévu par le texte est situé après la date finale, et très vite après la mort de l'individu Montaigne. Posture testamentaire, par où les déclarations liminaires de Montaigne et celles de Rousseau se trouvent finalement apparentées : le lecteur se trouve dépositaire d'une mémoire.

  • L'Avis " Au lecteur " des Essais orchestre finalement deux des tensions et paradoxes inhérents à la notion d'auteur au sens moderne (sensibles dans le jeu des pronoms et dans les temps verbaux) :
— paradoxe de l'autorité : le texte tient son autorité de l'auteur dont il est le seul lieu. — paradoxe temporel, qui en découle : l'origine du texte est ce lieu où s'absente l'auteur comme individu historique.

Une hypothèse pour finir : si l'on croise les deux paradoxes, on n'est pas loin du modèle eucharistique (Hoc est corpus meum : l'énoncé eucharistique offre le même déictique où s'accomplit la transubstantiation ; la lecture s'envisagerait dès lors comme eucharistie textuelle : les Essais nous donnent " Montaigne " en figure).


Relisons maintenant quelques unes des citations, pour articuler l'interrogation sur l'autorité à la réflexion de Montaigne sur les autorités :


Quelques éléments de réflexion sur les citations réunies autour de la question de l'autorité :

  • I, 24 :
Le passage met en relation deux aspects décisifs pour le statut du texte littéraire : — L'incapacité (déjà relevée par Platon) de l'auteur comme producteur du texte à rendre compte rationnellement de sa production, ou plus exactement de l'origine exacte " en lui " de cette production (l'hypothèse classique sur " l'inspiration " glosée ici par Montaigne, les thèses romantiques sur le " génie ", les spéculations modernes sur " l'inconscient ", les analyses marxistes sur les " superstructures " désignent également la fondamentale altérité de la création littéraire ou artistique) : l'œuvre produite est toujours au delà du " dessein " initial et des intentions de l'auteur comme sujet historique, et d'une certaine façon elle lui échappe. — La fondamentale liberté du lecteur : à la différence de l'échange oral, qui peut être régulé, la publication ôte à l'auteur toute maîtrise du sens effectivement produit par le lecteur. Sens très exactement imprévu et imprévisible. La mise en relation de ces deux aspects dépossèdent doublement l'auteur, comme individu historique, de son propre texte : il n'en a véritablement la maîtrise ni en amont, ni en aval. L'auteur n'a d'autre lieu que l'œuvre : il " existe " comme jeu de relations à l'intérieur de son texte, et peut-être dans la négociation à laquelle le lecteur s'oblige avec la position d'énonciation marquée au sein du texte.

  • II, 12 :
Critique de la scolastique (cette discipline " universitaire " pluriséculaire associant les dogmes chrétiens à la philosophie d'Aristote, qui avait dégénéré dès la fin du Moyen ge dans un discours creux, formaliste et traditionaliste), comme mode de relation stérile aux textes du passé : hors les exercices tout formels de la logique, Aristote y est considéré comme une autorité indépassable. Montaigne conteste cette sacralisation des textes du philosophe grec, et ravale les thèses d'Aristote au rang de simples opinions, dénuées comme telle de toute autorité : c'est dans le libre jeu des opinions, dans leur mise " à l'essai ", que doit résider pour lui l'exercice de la pensée.

  • II, 18 :
Un effet doublement imprévu de la rédaction des Essais : l'écriture de ne se distingue pas d'une entreprise de connaissance de soi, mais aussi de production ou invention de soi (" l'auteur " ici encore se tient en aval du livre, comme produit du livre, plutôt que comme son origine). L'écriture affecte le rapport à soi, en même temps que le rapport aux livres et à la production des autres.

  • II,37 :
Extrait d'une lettre : régime différent de celui des autres essais (le lecteur est ici un lecteur singulier, dont les réactions peuvent être anticipées). Le passage " redonne " pour l'essentiel l'Avis au lecteur, reformulée pour cette lectrice contemporaine (ce que n'est pas le lecteur anonyme de l'œuvre) : cette inscription d'une figure singulière vient finalement garantir " de l'extérieur " le " naturel " du portrait. Une telle " sortie " hors du texte est le signe d'une inquiétude ou d'un inconfort de Montaigne : de fait, s'il se félicite de tenir avec son œuvre un " corps " inaltérable et d'échapper ainsi la mort (tombeau à l'épreuve du temps), il revendique en même temps (et par exception) une identité distincte (j'ai été autre chose que ce livre, j'ai existé " ailleurs ").

  • III, 2 :
La position n'est pas loin ici de celle de Rousseau au début des Confessions (GF-Corpus, Texte III, p. 52 sq. : les deux textes sont à lire ensemble) : le singulier se confond avec l'universel, dès lors que le sujet s'y donne hors de toutes déterminations sociales (" Montaigne " comme échantillon d'humanité, et non pas le maire, ou le magistrat). La pétition intéresse la question de l'autorité : le discours de Montaigne ne se prévaut pas d'une qualité autre que son " être universel " et qui douerait le propos d'une autorité extérieure à lui. Le passage vaut aussi comme réaffirmation de l'idée d'un livre " consubstantiel à son auteur " (II, 18).

  • III, 12 :
Refus du commentaire, au profit d'un autre modèle de " greffe " d'un discours sur un autre : non plus la glose stérile, mais l'essai comme pratique : mise à l'essai du jugement.


Retour au sommaire des Variations sur l'autorité de l'auteur.

Marc Escola

Sommaire | Nouveautés | Index | Plan général | En chantier

Dernière mise à jour de cette page le 15 Août 2002 à 16h29.