M. ANGENOT, « L'intertextualité : enquête sur l'émergence et la diffusion d'un champ notionnel », Revue des Sciences Humaines, 89, 1983, p. 128 : « L'approche intertextuelle peut avoir pour effet de briser la clôture de la production littéraire canonique pour inscrire celle-ci dans un vaste réseau de transaction entre modes et statuts discursifs, le discours social. Il y a là une attitude nouvelle quant à la place même qu'occupe le littéraire dans l'activité symbolique. »
R. BARTHES, « Texte (Théorie du) », Encyclopedia Universalis, 1973 (voir S. Rabau, L'Intertextualité, Flammarion, GF-Corpus, 2002, Texte III) « Tout texte est un intertexte ; d'autres textes sont présents en lui, à des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables : les textes de la culture antérieure, ceux de la culture environnante ; tout texte est un tissu nouveau de citations révolues. Passent dans le texte, redistribués en lui, des morceaux de codes, des formules, des modèles rythmiques, des fragments de langage sociaux, etc., car il y a toujours du langage avant le texte et autour de lui. [ ] L'intertexte est un champ général de formules anonymes, dont l'origine est rarement repérable, de citations inconscientes ou automatiques, données sans guillemets. »
Pour les tenants de l'intertextualité « généralisée », la thèse de l'interdiscurvité fait du discours littéraire un discours social parmi d'autres et une pratique toujours politique. C'était déjà l'un des thèmes du groupe Tel Quel autour de 1968 :
Ph. SOLLERS, « Écriture et révolution », [in :] Tel Quel. Théorie d'ensemble, Le Seuil, 1968 ; rééd. coll. « Points », p. 75 : « Tout texte se situe à la jonction de plusieurs textes dont il est à la fois la relecture, l'accentuation, la condensation, le déplacement et la profondeur. D'une certaine manière, un texte vaut ce que vaut son action intégratrice et destructrice d'autres textes. »