Atelier

Bibliographie partiellement démarquée de: Marc Escola, Le Tragique, Flammarion, GF-Corpus/Lettres, 2002.

  • 1. LE TRAGIQUE ET LES GRECS

Théâtre grec et tragédie, Revue Métis, vol. III, 1-2, 1988. [Introduit par N. Loraux, sur la question " théâtre grec : tragique ? " ; avec un copieux dossier bibliographique par D. Jakob, sur les trois tragiques grecs, et par S. Saïd sur l'ensemble des travaux relatifs au tragique parus entre 1900 et 1988] — U. Von Wilamowitz-Moellendorf, Qu'est-ce qu'une tragédie attique ? Introduction à la tragédie grecque, [1889] ; trad. fr. par A. Hasnaoui, Paris, Les Belles Lettres, 2001. [Première réponse formulée par un philologue aux thèses de Nietzsche, et texte de référence depuis lors pour tous les tenants d'une interprétation " littérale " des tragiques grecs] — J. de Romilly, L'Évolution du pathétique d'Eschyle à Euripide, Paris, 1961 [Le devenir du genre comme " psychologisation " progressive de la tragédie : chez Eschyle, l'action tragique engage des forces supérieures à l'homme, devant lesquelles les caractères individuels paraissent s'effacer, quand Euripide fait porter toute l'attention sur les caractères individuels] — R. P. Winnington-Ingram, " Tragedy and Greek Archaic Thought ", Classical Drama and its Influence, Essays presented to H. D. F. Kitto, London, 1965, p. 31-50. [Comporte une analyse de la tension entre fatalité et responsabilité dans l'Œdipe de Sophocle.] — A. Lesky, " Decision and responsability in the Tragedy of Æschylus ", Journal of Hellenic Studies, 1966, p. 78-85). [Comporte une analyse de la " double motivation " d'Agammenon : le sacrifice d'Iphigénie est à la fois nécessaire en raison d'une situation qui pèse comme une fatalité, mais en même temps il est passionnément désiré par Agamnon qui en est ainsi responsable.] — A. Rivier, " Remarques sur le “nécessaire” et la “nécessité” chez Eschyle ", Revue des études grecques, 81, 1968, p. 5-39. [Analyse de la délibération dans les tragédies d'Eschyle : la volonté manifestée par le héros tragique ne serait pas une volonté autonome, au sens kantien, mais une volonté liée par la crainte révérentielle du divin, sinon contrainte par des puissances sacrées investissant l'homme du dedans. Thèse discutée par J.-P. Vernant dans " Ébauches de la volonté dans la tragédie grecque ", repris dans Mythe et tragédie, éd. cit., t. I., p. 45 sq., où il rejoint les analyses de Lesky et Winnington-Ingram] — V. Goldschmidt, " Le problème de la tragédie d'après Platon ", Questions platoniciennes, Paris, 1970, p. 103-140 [Sur le caractère foncièrement anti-tragique de la philosophie platonicienne]. — J. de Romilly, La Tragédie grecque, Paris, PUF, 1970, rééd. coll. " Quadrige ". — J. de Romilly, Le Temps dans la tragédie grecque, Paris, Vrin, 1971. — J.-P. Vernant et P. Vidal-Naquet, Mythe et tragédie en Grèce ancienne, t. I & II, Paris, F. Maspero, 1972 ; rééd. La Découverte, 2001. [Recueil d'articles qui relient l'épanouissement du genre tragique aux transformations qui affectent au cours du Ve siècle la société athénienne, et plus particulièrement à l'évolution qui donne jour à l'idée d'une justice civique] — H. Baldry, Le Théâtre tragique des Grecs, Paris, Maspero, 1975. — S. Saïd, La Faute tragique, Paris, F. Maspero, 1978. — J. Pigeaud, Folie et cures de la folie chez les médecins de l'Antiquité gréco-romaine, Paris, 1987. [Développement sur la katharsis, p. 163-183] — C. Meier, De la Tragédie grecque comme art politique, trad. fr. par M. Carlier, Paris, Soc. d'Éd. Les Belles Lettres, 1991 (1988 pour l'éd. originale allemande). [essai d'anthropologie politique] — J. Bollack, La Naissance d'Œdipe. Traduction et commentaires d'Œdipe-Roi, Paris, Gallimard, coll. " Tel ", 1995 [réunion à la traduction parue en 1985 d'essais élaborés dans son voisinage et d'une série d'examens des " points nodaux de la pièce " — ces analyses issues de l'immense histoire des interprétations de la pièce publiée par J. Bollack : L'Œdipe-Roi de Sophocle. Le texte et ses interprétations, 4 vol., Lille, 1990]. — L. Mouze, " La dernière tragédie de Platon ", Revue de philosophie ancienne, 1998, XVI, 2, p. 79-101. [Sur le passage des Lois où Platon se pose en rival des poètes et en auteur de " la plus belle et la meilleure des tragédies "] — N. Loraux, La Voix endeuillée. Essai sur la tragédie grecque, Paris, Gallimard, " Les Essais ", 1999. Voir aussi : Façons tragiques de tuer une femme, Paris, Hachette, " Textes du XXe siècle ", 1985. — Les Tragiques grecs, revue Europe, n° 837-838, janv.-février 1999. — F. Dupont, L'Insignifiance tragique, Paris, Gallimard, " Le Promeneur ", 2001.

  • 2. TRAGIQUE ET PSYCHANALYSE

— D. Anzieu, " Œdipe avant le complexe ou de l'interprétation psychanalytique des mythes ", Temps modernes, 245, oct. 1966, p. 675-715. [Tente de démontrer que les aventures d'Œdipe lui-même s'expliquent par le " complexe d'Œdipe " tel que théorisé par Freud, chaque méprise témoignant que le personnage " obéit inconsciemment à son désir d'inceste et de parricide ". Analyse sévèrement critiquée par J.-P. Vernant dans :] — J.-P. Vernant, " Œdipe sans complexe ", Raison présente, 1, 1967 ; repris dans : J.-P. Vernant et P. Vidal-Naquet, Mythe et tragédie en Grèce ancienne, t. I, éd. cit., p. 75-98. — A. Green, Un Œil en trop. Le complexe d'Œdipe dans la tragédie, Minuit, 1969.

  • 3. NAISSANCES DU TRAGIQUE

-— F. Nietzsche, Introduction aux leçons sur l'Œdipe-Roi de Sophocle [1870], suivi de Introduction aux études de philologie classique [1871] ; trad. fr. par F. Dastur et M. Haar, La Versane (France), 1994. — F. Nietzsche, La Naissance de la tragédie, [1871] ; trad. fr. par G. Bianquis, Paris, Gallimard, 1949 ; rééd. coll. " Folio-Essais ", 1986. — Querelles autour de " La Naissance de la tragédie ", Paris, Vrin, 1995. [Traductions françaises de textes rares de Nietsche, Ritschl, Rohde, Wilamowitz-Möllendorf, Richard et Cosima Wagner] — L. Goldmann, Le dieu caché. Étude sur la vision tragique dans les Pensées de Pascal et le théâtre de Racine, Paris, Gallimard, 1959 ; rééd. coll. " Tel ". [étude de la " vision tragique " comme " structure " dans les Pensées de Pascal et quatre tragédies de Racine (Andromaque, Britannicus, Bérénice et Phèdre), " vision du monde " considérée comme propre au milieu janséniste] — P. Szondi, " Le concept du tragique chez Schelling, Hölderlin et Hegel ", repris dans Poésie et poétique de l'idéalisme allemand, [1974] 1975 pour la trad. fr. : Gallimard, " Tel ", p. 9-26. [Trois notes synthétiques et extrêmement éclairantes sur les différentes théories du tragique dans l'idéalisme allemand, et sur l'infléchissement de l'interprétation hégélienne, des premiers textes sur le droit naturel à la Phénoménologie de l'esprit.] — P. Sloterdijk, Le Penseur sur scène. Le matérialisme de Nietzsche, [1986], Christian Bourgois, 1990 pour la trad. fr. [Relecture de Naissance de la tragédie : la pensée comme drame a une existence corporelle.] — F. Dastur, Hölderlin. Tragédie et modernité, Fougères, Encre marine, 1992. [sur l'inachèvement des trois versions successives de La Mort d'Empédocle et la méditation d'un tragique moderne par Hölderlin dans ses remarques sur Œdipe et Antigone] — J. Taminiaux, Le Théâtre des philosophes, Grenoble, J. Millon, coll. " Krisis ", 1995 [L'interprétation moderne de la tragédie comme intrigue ontologique place les philosophes allemands (Hegel , Schopenhauer, Nietzsche et Heidegger) du côté de Platon — Hölderlin renouant seul avec la résistance aristotélicienne à Platon]

  • 4. PHILOSOPHIE (DU) TRAGIQUE

— M. de Unamuno, Le Sentiment tragique de la vie, [1912], trad. fr. par M. Faure-Beaulieu, [1917], Paris, Gallimard, 1937. — M. Scheler, Mort et survie, Aubier, 1952, chap. : " Le phénomène du tragique ". — P. Ricœur, " Aux frontières de la philosophie. Sur le tragique ", Esprit, 1953, p. 449-467. [Analyse de quatre ouvrages à cette date récemment parus et tous relatifs au tragique : G. Nebel, Weltangst und Götterson (aujourd'hui encore inédit en français) ; H. Gouhier, Le Théâtre et l'existence ; M. Scheler, Le Phénomène du tragique (publié en français avec Mort et survie, Aubier) ; K. Jaspers, Über das Tragisches, extrait de Von der Warheit (toujours inédit en français)] — P. Ricœur, " Culpabilité tragique et culpabilité biblique ", Revue d'Histoire et de Philosophie religieuse, 1953, 4, 285-307. — P. Ricœur, Finitude et culpabilité, Aubier, 1960. — L. Flam, L'Homme et la conscience tragique, Paris, PUF, 1964. — J.-M. Domenach, Le Retour du tragique, Paris, Le Seuil, 1967 ; rééd. coll. " Points ". — C. Rosset, La Philosophie tragique, Paris, PUF, 1969 ; rééd. coll. " Quadrige ". — J. Monnerot, Les Lois du tragique, Paris, PUF, 1969. — H. Gouhier, " Réflexions sur le tragique et ses problèmes ", Revue de Théologie et de Philosophie, Lausanne, 1971, 5. — Y. Brès, La Souffrance et le tragique. Essai sur le judéo-christianisme, les tragiques, Platon et Freud, Paris, PUF, coll. " Perspectives critiques ", 1992.

  • 4. TRAGIQUE ET TRAGÉDIE

— H. Gouhier, Le Théâtre et l'existence, Paris, Vrin, 1952. — J. Jacquot (éd.), Le Théâtre tragique, Paris, CNRS, 1962. [Conférences d'Angers (juin 1959) et Royaumont (mai et décembre 1960) ; série d'études importantes, en particulier sur le rôle de la fatalité dans la tragédie antique et sur la possibilité pour la tragédie d'un dénouement heureux] — G. Steiner, La Mort de la tragédie, [1961], Paris, Le Seuil, 1965 ; rééd. Gallimard, coll. " Folio-Essais ", 1993. À compléter avec le texte d'une conférence plus récente : " La tragédie absolue ", repris dans Passions impunies, Paris, Gallimard, 1997 ; rééd. coll. " Folio-Essais ". — A. Kibédi Varga, "La perspective tragique. Éléments pour une analyse formelle de la tragédie classique", Revue d'histoire littéraire de la France, 1970, p. 918-930. — O. Millet, " De l'erreur au péché : la culpabilité dans la tragédie humaniste du XVIe siècle ", [in :] La Culpabilité dans la littérature française, Publ. de l'ADIREL, P.U. de Strasbourg, 1995, p. 57-73. [Permet d'apprécier, pour la littérature française, le contexte où prennent place tout à la fois la redécouverte de la Poétique d'Aristote et la renaissance du genre tragique : les considérations strictement dramaturgiques d'Aristote s'y trouvent dominées par la question de la culpabilité réinterprétée dans les termes d'une culture chrétienne de la faute.]

— P. Somville, Essai sur la Poétique d'Aristote, Paris, Vrin, 1975. [comporte des analyses philologiques utiles sur les principaux passages du texte fondateur d'Aristote et des références à sa postérité]. — S. Halliwell, Aristotle's Poetics, Chapell Hill, North Carolina U.P. & Londres, Duckworth, 1986. [avec un appendice sur les différentes interprétations de la catharsis].

— F. Dupont, Le Théâtre latin, Paris, Armand Colin, 1988. [pour les analyses sur le scelus nefas et le furor des personnages tragiques de Sénèque]. — F. Dupont, Les Monstres de Sénèque, Paris, Belin, 1995. — J. Jacquot (éd.), Les Tragédies de Sénèque et le théâtre de la Renaissance, Paris, CNRS, 1963. [recueil d'articles sur le rôle joué par Sénèque dans la renaissance du genre tragique, utiles aussi pour apprécier le " tragique " propre aux pièces françaises antérieures à la tragédie classique].

— H. Baby, Poétique de la tragi-comédie, Klincksieck, 2001. — Littératures classiques, 16, printemps 1992 : La Tragédie. — C. Delmas, La Tragédie de l'âge classique (1553-1770), Paris, Le Seuil, Écrivains de toujours, 1994. — B. Louvat & M. Escola "Le statut de l'épisode dans la tragédie classique : Œdipe de Corneille ou le complexe de Dircé", Dix-Septième siècle, 200, juillet-septembre 1998, p. 453-470. — C. Biet, La Tragédie, Paris, Armand Colin, Cursus, 1997. — B. Louvat, Poétique de la tragédie classique, Paris, SEDES, Campus, 1997. — M. Escola, " L'invention racinienne : l'action épisodique et l'art des variantes dans Bérénice et Iphigénie ", Communication au Colloque International Racine, Université de Nice-Sophia Antipolis, 19 et 20 mai 1999. Actes publiés par H. Baby et J. Émelina, Racine et la Méditerranée. Soleil et mer, Neptune et Apollon, Publications de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de Nice, 1999, Nouvelle série, n° 58, p. 127-166. [Sur la syntaxe des tragédies de Racine] — M. Escola, "Simplicité d'Alcionée", Littératures classiques, "Du Ryer", p.p. D. Moncond'huy, 2001, p. 197-219. [Sur l'une des premières tragédies françaises et la syntaxe du tragique] — G. Forestier, L'Art de l'éblouissement. Essai sur la tragédie classique, Paris, PUF, " Perspectives littéraires ", 2002.

Marc Escola

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Dernière mise à jour de cette page le 7 Octobre 2002 à 21h54.