Essai
Nouvelle parution
Z. Dryef, Dans les murs. Les rats, de la grande peste à Ratatouille

Z. Dryef, Dans les murs. Les rats, de la grande peste à Ratatouille

Publié le par Marc Escola

Dans les murs - Les rats, de la grande peste à Ratatouille
Zineb Dryef

 

Date de parution : 08/10/2015 Editeur : Don Quichotte ISBN : 978-2-35949-422-8 EAN : 9782359494228 Présentation : Broché Nb. de pages : 301 p.

 

Où que l'on se tienne dans cette ville, à une dizaine de mètres de soi, il y a des rats. Quand il nous arrive d'en apercevoir un, même furtivement, se déclenche alors ce sentiment tenace et diffus : la peur de la morsure, de la maladie et de l'envahissement. Malgré la guerre que leur mènent les hommes, plusieurs millions de rats vivent ainsi à Paris. Leur nombre croît tranquillement. Les rats nous effraient, ils nous dégoûtent.

Sans doute parce que de tout le monde animal, le rat est le plus proche de nous. Seuls les hommes et les rats sont capables de mettre délibérément à mort un de leurs congénères. Ils sont les seuls capables de dévorer un de leurs semblables. Le rat représente la saleté (il vit dans les canalisations qui transportent les immondices), le danger (il mord), la maladie et la mort. Il nous inquiète. Devenu l'un des animaux les plus craints par l'espèce humaine, le rat charrie un imaginaire de bébés dévorés par les rongeurs et d'un Paris vivant sous la menace d'une dévastatrice armée de rats tapie sous nos pieds.

En étudiant le combat que l'homme mène contre le rat, sa haine de l'animal, l'auteur pose la question de notre inhumanité (même contre un rat). Plus largement, elle interroge cette permanence chez l'homme urbain à vouloir croire à un danger proche, "sous nos pieds", mais invisible, et cette phobie du "rat mordant, vorace et sale", devenue la figure symbolique pour les uns de l'Autre (l'étranger) et pour les autres du fascisme, ostracisant ceux qui par originalité ou par amour de l'animal s'affichent avec un rat.

Une enquête passionnante, qui se lit comme un roman, sur ces minuscules bêtes débarquées en Europe dans les années 1700, et qui prospèrent depuis dans les quelque 2 400 kilomètres d'égouts que compte notre capitale.