Yannick Roy, La caverne de Montésinos
Québec, Nota bene, 2001, 112 p.
4e de couverture :
La folie de Don Quichotte est bien connue : après avoir lu trop de romans de chevalerie, le gentilhomme de la Manche s'est pris lui-même pour un chevalier errant et s'est lancé dans le monde à la recherche d'aventures, au mépris de toute distinction entre la vie et les livres. Pourtant, la vie de Don Quichotte nous est elle-même racontée dans un livre... N'y a-t-il pas une certaine parenté entre le roman de Cervantès et les romans de chevalerie, c'est-à-dire entre le lecteur de Don Quichotte et Don Quichotte lui-même ? S'intéresser aux aventures fictives d'un personnage rendu fou par la fiction, n'est-ce pas consentir à devenir soi-même un peu fou, du moins pendant la durée de la lecture ?
Le paradoxe d'une conscience qui se sait "folle" sans cesser de l'être est au coeur de cet essai. Le donquichottisme, de même que le bovarysme qui en constitue le prolongement, y sont révélés non seulement comme le fondement paradoxal du roman moderne, érigé contre lui-même, mais aussi comme l'image vertigineuse de nos propres vies, suspendues entre la réalité et la fiction.