Essai
Nouvelle parution
Y. H. Yerushalmi, Le Moïse de Freud

Y. H. Yerushalmi, Le Moïse de Freud

Publié le par Matthieu Vernet

Yosef Hayim Yerushalmi, Le Moïse de Freud

Paris : Gallimard, coll. "tel", 2011. 

EAN 9782070133673.

266 p.

Prix 8,50EUR

Présentation de l'éditeur : 

L'homme Moïse et la religion monothéiste occupe dans l'oeuvre de Freud une place particulière.
Texte le plus contesté pour sa reconstruction des origines du judaïsme, du christianisme et de l'antisémitisme, il suscita les plus fortes hésitations chez son auteur même, qui balançait à le qualifier, était-ce un roman historique ou l'analyse appliquée à l'Histoire ? voire, alors que triomphait le nazisme, à le publier. Il répondait pourtant chez Freud à la double et impérieuse nécessité d'obéir à l'injonction qui lui avait naguère été faite par son père de revenir à la Bible et d'expliquer pourquoi, bien qu'incroyant, il se sentait si juif.
Concluant qu'un « caractère national » peut se transmettre « indépendamment d'une communication directe et de l'influence de l'éducation par l'exemple », Freud posait donc que la « judéité » se perpétuait « dans le sang et dans les nerfs » indépendamment du judaïsme, que la première était interminable quand le second pouvait être terminé. Mais la vraie conclusion à laquelle était parvenu Freud, s'interroge Yosef Hayim Yerushalmi, ne serait-elle pas plutôt que la psychanalyse, cette « affaire juive » dont parlait son fondateur, était le prolongement du judaïsme dépouillé de ses manifestations religieuses illusoires, bien que conservant ses caractéristiques monothéistes fondamentales? Somme toute, « juif sans Dieu », comme il aimait à se définir, Freud ne voyait-il pas dans la psychanalyse un judaïsme sans dieu ?

Yosef Hayim Yerushalmi (1932-2009) était né à New York dans une famille russe émigrée aux Etats-Unis.
Son père était professeur d'hébreu. Il enseigna à Harvard, où il fut président du département des langues et civilisations du Moyen-Orient, puis professeur d'histoire du judaïsme à l'université de Columbia de 1980 à 2008. De lui, les Editions Gallimard ont également publié Zakhor (Tel n° 176).