Essai
Nouvelle parution
Y. Bonnefoy, Genève, 1993

Y. Bonnefoy, Genève, 1993

Publié le par Laurent Zimmermann

<!>

Yves Bonnefoy

Genève, 1993

Préface d'Odile Bombarde

L'Herne

Coll. Carnets de l'Herne

58 p.

ISBN : 978-2-85197-924-7

9,50 euros

 

 

   Présentation de l'éditeur :

 

 

    « Avène,avène », chantonnait Rimbaud semblablement, dans un moment d'espérance, « quele beau temps t'amène ! » Un beau mot se faisait pour lui le signe d'unbien possible, un son transgressait un sens pour ranimer un désir.

   Ce qui n'est pas étonnant, puisque le son, c'est unfragment de la réalité sensible, c'est du dehors de l'esprit autant que lacouleur d'un nuage ou le grain rugueux d'une pierre : si bien que l'écouterpour ce qu'il est, au-delà du sens, c'est déjà se tourner vers cet indéfaitd'au-delà les concepts que j'évoquais tout à l'heure. Le son dans le vocablefait signe en direction de cette intuition qui a rouvert la pensée de l'être.

   C'est comme si l'unité que la signification avaitabolie était demeurée cachée au sein même de la parole. On la cherchait du côtéde Dieu, elle était ici, avec nous, dans le moindre mot, chacun le maître moten puissance.

 

 

   Extrait de la préface d'Odile Bombarde :

 

 

   « La conscience de soi et le fait de la poésie » futle discours d'ouverture par Yves Bonnefoy des Trente-Quatrièmes Rencontresinternationales de Genève, portant en 1993 sur Nos identités. Selon Bonnefoy, la pensée rationnelle et la matièremuette prédominent aujourd'hui, au contraire des époques marquées par lescroyances religieuses qui structuraient les sociétés anciennes.

   Cela crée un besoin de vérité, et des pouvoirs pour lavérité, mais blesse en profondeur le besoin d'être. Or il y a une forme de laparole qui, sans retomber dans la rêverie mythologique, peut garder le contactavec ces moments en nous où la perception de soi a cessé d'être pure négativitéet angoisse. C'est la parole poétique, celle qui repose sur l'expérience quechacun peut faire de l'indéfait et de l'unité du monde, à des moments dedéverbalisation de ce qui est perçu. La poésie veut recréer et retrouver cesmoments, par le travail du son dans le poème. D'une telle présence authentiqueà soi-même résultent des bénéfices pour le lien social et la confiance dans lelangage.