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La traduction littéraire et le Canada (Association canadienne de traductologie)

La traduction littéraire et le Canada (Association canadienne de traductologie)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Madeleine Stratford)

xxviiie Congrès de l’Association canadienne de traductologie

 

« La traduction littéraire et le Canada »

Université d’Ottawa (Ontario)

1er-3 juin 2015

 

En 1977, Philip Stratford déclarait que le Canada n’avait pas de « tradition » de la traduction littéraire, mais qu’une certaine « tendance » en ce sens commençait à poindre, en particulier depuis l’avènement du programme de financement du Conseil des arts. Près de quarante ans plus tard, il ne fait plus aucun doute que la traduction littéraire a maintenant une tradition au Canada et qu’elle a joué – et joue toujours – un rôle clé dans la formation identitaire du pays, sur les plans culturel, économique, politique, social, etc.  Cela dit, sa fonction d’agent de rapprochement entre les « deux solitudes » renvoie à la préhistoire du Canada. Bien qu’elle ait été nécessaire, il s’agit aujourd’hui d’une conception qui semble périmée, dès que l’on se situe dans une perspective continentale, voire mondiale.

En effet, au cours des dernières décennies, une tendance à la diversification et à l’internationalisation se dessine au sein du polysystème traductionnel canadien. Non seulement la scène littéraire s’est enrichie grâce à une meilleure inclusion des littératures émergentes, minoritaires, migrantes, régionales, autochtones ou autres, mais aussi grâce à un foisonnement de genres littéraires, sur support papier comme électronique : au-delà du roman, de la poésie, du théâtre et de l’essai, on traduit de plus en plus les littératures orales (slam, conte, chanson, etc.) et les littératures jeunesse, ainsi que des genres hybrides comme le livre d’art, etc. En outre, on traduit et on publie au Canada un nombre accru d’auteurs venus d’ailleurs, et les auteurs canadiens sont eux aussi plus traduits et exportés que jamais. Bref, le dialogue littéraire entre les deux langues officielles du Canada s’est transformé en un échange pluriel où interviennent de nombreux interlocuteurs, dont les langues minoritaires et celles des Amériques, si bien que le capital littéraire et traductif du Canada a aujourd’hui une portée globale. Ce nouveau paradigme s’est d’ailleurs concrétisé en 2003, lors de l’inauguration du programme de résidence du Centre international de traduction littéraire de Banff, qui accueille chaque été des traducteurs littéraires de partout dans le monde.

Dans un tel contexte, il apparaît réducteur d’aborder la traduction littéraire au Canada, déictique qui confine à la géographie et empêche de saisir l’envergure d’une telle activité. Il s’agit plutôt ici d’établir un lien entre la traduction littéraire et le Canada, conjonction au sens fort, qui invite à la penser comme une constituante de la singularité canadienne, un point de convergence et de synthèse de diverses influences (prolongement de l’Europe, métissage avec les peuples autochtones, langues autres que l’anglais et le français, etc.). Sur le plan épistémologique, le Canada est un pays traducteur s’inscrivant au sein d’un continent traducteur, l’Amérique. Par conséquent, il est intéressant de le « lire » comme l’héritier d’une tradition intellectuelle dont l’originalité est le fruit de la traduction. Les études en traductologie fournissent à présent un cadre de référence et d’analyse propice à la reconnaissance du rôle de la traduction littéraire dans l’éclosion, le maintien et la redéfinition de l’identité canadienne (mouvante, comme tout ce qui cherche à se perpétuer). Ce congrès se veut, en quelque sorte, une occasion de dresser un bilan prospectif des acquis et des perspectives d’avenir en matière de traduction et de traductologie littéraires, au Canada comme à l’étranger.

Axes de réflexion possibles (liste non exhaustive) :

·         Relecture de l’histoire littéraire du Canada dans une perspective de traduction : hégémoniques et minoritaires; traduire les oubliés

·         Rapprochement entre théoriciens de la traduction et traducteurs littéraires : quelles traditions au Canada?

·         Statut du traducteur littéraire au Canada et à l’étranger

·         Visages et rôles de la relève canadienne en traduction littéraire

·         Contribution de la traductologie canadienne à la discipline dans son ensemble, au Canada et ailleurs dans le monde : interinfluences et confluences

·         Réception de la littérature canadienne traduite, au Canada comme à l’étranger : bilan et prospection; influences du marché de l’édition

·         Traduction au Canada d’œuvres littéraires d’origine étrangère

·         Cadre intersectionnel de la traduction littéraire : comment traduire de manière éthique les représentations de sexes et de genres, de la « race », de la religion, etc.

Les communications devront se limiter à 20 minutes. Votre proposition (en français, en anglais ou en espagnol) devra contenir les deux documents suivants :

1)   Un résumé en format Word de 300 mots, qui sera inclus dans le programme du colloque.

2)   Le formulaire ci-dessous dûment rempli. Les renseignements du formulaire ne serviront pas à évaluer la qualité de votre proposition; ils seront inclus dans la demande de subvention que l’ACT présentera au Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

Veuillez envoyer votre proposition aux organisatrices, Madeleine Stratford, Danièle Marcoux et Nicole Côté, à act.cats2015@gmail.com au plus tard le 26 septembre 2014.

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Diplômes (commencez par le plus récent et précisez la discipline)
maximum 4 lignes

Postes récemment occupés ainsi que ceux ayant un lien avec l’évènement (commencez par le plus récent) maximum 5 lignes

Publications récentes et celles se rapportant à l’évènement (commencez par la plus récente)
maximum 10 lignes

Titre et résumé de la présentation (100 à 150 mots)

Justifiez la pertinence de votre présentation dans le cadre du thème du colloque (100 à 150 mots)