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X prend Y pour Z : littérature, contrainte et mathématiques (Vancouver)

X prend Y pour Z : littérature, contrainte et mathématiques (Vancouver)

Publié le par Marc Escola (Source : Catherine Khordoc)

ATELIER 3

Atelier conjoint APFUCC-ALCQ

Congrès des sciences humaines Vancouver 2019 (BC) organisé par la Fédération des sciences humaines, 1-7 juin 2019

X prend Y pour Z : littérature, contrainte et mathématiques

 

À première vue, pensée littéraire et pensée mathématique sont à mille lieues. Or, les passerelles entre les deux demeurent nombreuses. L’une d’entre elles est régulièrement explorée dans le champ des littératures à contraintes, notamment dans les œuvres des auteurs de l’Oulipo, car plusieurs sont des mathématiciens ayant choisi d’exprimer cette double culture, littérature et mathématique (Braffort, 1998) par l’écriture sous contraintes. La contrainte, telle que baptisée par les membres de l’Ouvroir de littérature potentielle, est un principe formel ou sémantique régissant l’écriture d’une œuvre, adopté sciemment par un auteur. Elle permet d’inscrire l’écriture dans un programme qui explore les possibilités de sa réalisation, sur les plans de l’écriture et de la lecture. 

Cet atelier propose de délimiter les pratiques et les enjeux de la rencontre entre la littérature et les mathématiques, qu’elle passe ou non par une forme contrainte, qu’elle soit d’appartenance oulipienne ou non. Si mathématiques, littérature et contrainte s’amalgament à l’Oulipo de manière optimale, le groupe et ses travaux agiront ici comme le point de départ plutôt que l’aboutissement d’une réflexion d’ordre général et critique sur les liens qui unissent ces trois termes. Ce « cercle de conversation » se veut une invitation au dialogue interdisciplinaire, à l'expression de points de vue confinés généralement dans des sphères étanches.

Nous proposons les axes de recherche suivants : 

Interroger les concepts communs : la forme, la figure, la règle, la formule, le jeu, les modes d’emploi, la configuration, la variation, l’analogie, le nombre, l’axiome, etc.; mais souvent appliqués de manière éloignée, comme le concept du neutre tel qu’il est utilisé chez Barthes ou dans les études queer, qui peuvent trouver un nouvel éclairage à la lumière de la théorie de l’abstraction en mathématiques, ou encore comme celui de l’« esthétique de la complexité » (Le Tellier, 2006), tel qu’on l’entend en mathématiques en termes de théorie des classes de complexité ou encore en didactique des langues dans les différences entre plurilinguisme et multilinguisme;

Étudier les asymétries : dans la perspective de l’auteur, le texte est envisageable comme une solution au problème posé par l’actualisation d’une contrainte. Suivant cette logique, dans une perspective lectorale, identifier la contrainte équivaudrait à faire la preuve mathématique. Or dans les faits, la lecture ne se passe pas de cette façon – voir par exemple les travaux de Frank Wagner (2001-2016) sur les questions de lisibilité d’un texte à contraintes, ainsi que ceux de Dominique Raymond sur le modèle cryptographique (2016), de Nathalie Berkman sur le modèle algorithmique (2015) et de Caroline Lebrec sur le modèle ludique pour les textes combinatoires (2012);

Examiner les travaux des Oulipiens mathématiciens ou les travaux mathématiques des Oulipiens, sous l’angle de la potentialité offerte par les figures géométriques et les figures de transposition, de factorisation, de graphe (sans circuit, sans cocircuits, à bifurcation), de fonction exponentielle, de carré bi-latin, d’arborescence, pour ne nommer que quelques-unes des applications littéraires de ces concepts mathématiques, ou plus précisément les liens entre la relation X prend Y pour Z, démontrés en termes de « multiplication » par Braffort (1973), de « conjecture » par Roubaud (1981) et via la structure d’un groupe non commutatif par Audin (2013);

Mettre en valeur un corpus hors Oulipo, notamment franco-canadien, qui réunirait littérature, contrainte et/ou mathématiques : Herménégilde Chiasson, Obom, Nicolas Dickner, Nicole Brossard, Jean-François Chassay, Line McMurray, Dominique Fortier, France Daigle, etc. Cette piste vise aussi l’étude plus axée sur le fond du texte littéraire : personnages, thèmes, récits touchant aux mathématiques, fiction/non-fiction, etc.

Les questions théoriques doivent être appuyées par des exemples concrets, des analyses poussées de textes qui s’inscrivent au cœur de cette problématique soit par leur contenu, soit par leur structure ou leurs représentations. Nous préférerions que les propositions de communication portant sur les représentations textuelles de la contrainte soient effectivement liées à une question de double-culture littérature et mathématique. Le corpus franco-canadien sera privilégié, car il reste à étudier en profondeur, mais tout autre contexte/corpus sera aussi bienvenu.

La publication d’une sélection des communications remaniées est envisagée.

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Date limite pour l’envoi des propositions (250-300 mots) : le 5 janvier 2019 (Calendrier commun APFUCC/ALCQ). Veuillez faire parvenir les propositions de communications aux organisatrices de l’atelier :

Catherine Khordoc            catherine.khordoc@carleton.ca           

Caroline Lebrec                 caroline.lebrec@utoronto.ca

Dominique Raymond        dominique.raymond@umontreal.ca

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des organisatrices de l’atelier avant le 25 janvier 2019 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC (Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens) ou à l’ALCQ (Association des littératures canadienne et québécoise) est requise pour participer à cet atelier conjoint. Il est également d’usage de régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC ou de l’ALCQ. Ils doivent être réglés avant le 31 mars 2019 pour bénéficier des tarifs préférentiels. La date limite pour régler les frais de conférence et l’adhésion est le 15 avril 2019. Passé cette date, le titre de votre communication sera retiré du programme de l’APFUCC. 

Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication pour le colloque de 2019. Toutes les communications doivent être présentées en français pour l’APFUCC, en personne, même dans le cas d’une collaboration.