Essai
Nouvelle parution
W.H. Auden, La Mer et le miroir, commentaire de La Tempête de Shakespeare

W.H. Auden, La Mer et le miroir, commentaire de La Tempête de Shakespeare

Publié le par Laure Depretto

W.H. Auden, La Mer et le miroir, commentaire de La Tempête de Shakespeare

édition bilingue

Traduction de l'anglais et présentation par Bruno Bayen et Pierre Pachet

Le Bruit du temps

ISBN: 978-2-35873-002-0

Parution: le 17 avril 2009

Nb de pages: 160 pages

Prix: 18 euros

Présentation de l'éditeur:

C'est après avoir émigré aux États-Unis que W.H. Auden, qui a déjàderrière lui une oeuvre poétique considérable, compose entre 1942 et1944 son poème dramatique "La Mer et le Miroir". Il s'agit à la fois d'une continuation et d'un commentaire de la dernière pièce de Shakespeare, La Tempête,oeuvre-testament dans laquelle le poète élisabéthain a donné – à traversune intrigue fantastique – un résumé énigmatique de sa pensée et de sonthéâtre. Dans "La Mer et le Miroir", lespersonnages de la pièce, après une représentation, reviennent tour àtour sur scène pour commenter, chacun dans une forme poétique qui luiest propre, le spectacle auquel le public vient d'assister.
"La Mer et le Miroir"est un chef-d'oeuvre, aussi bien par l'intelligence critique qu'ydéploie Auden que par sa virtuosité de poète, en tous points digne del'oeuvre qu'il commente. Comme Auden l'a lui-même dit à ses amis : «C'est mon art poétique, de la même manière que, je le crois, La Tempête fut celui de Shakespeare. »
Et c'est cela qui est particulièrement émouvant, dans ce poème écritpour la scène. À la fin d'une «tempête» qui ne fut que trop réelle, laSeconde Guerre mondiale qui l'a exilé loin de son pays, Auden, dont unegrande part de son oeuvre est déjà derrière lui, décide de méditer surce que signifia, pour Shakespeare, écrire une ultime pièce avant derenoncer à son art. Loin de voir dans La Tempête,comme Henry James, une pièce où Shakespeare se serait contenté d'offrirà son public comme à lui-même l'exemple le plus pur et le plus rare deson art littéraire, Auden a le coup de génie de donner à Caliban ledernier mot, au cours d'un long discours écrit dans une prose aussisubtile que celle de James. Il a compris que l'art n'est pas unsanctuaire, qu'il est le lieu où la vie la plus réelle peut seconfronter à son reflet et que seuls les échanges constants de l'un àl'autre permettent de parvenir à quelque chose comme une « relationrestaurée ».

Si Auden est si mal connu en France,c'est aussi parce qu'il est un poète d'une grande maîtrise formelle, unartisan virtuose de son art. Il est donc particulièrement difficile àtraduire. Pierre Pachet, depuis toujours particulièrement sensible à l'art de traduire, et Bruno Bayen,qui possède une précieuse pratique de l'art du théâtre, sont parvenus àrendre toutes les nuances de sens d'un texte d'une grande complexité,tout en créant un poème français presque aussi musical que l'originalanglais, que l'on peut lire ici en regard de la traduction.

URL de référence: http://www.lebruitdutemps.fr