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W.G. Sebald. Après la nature, après l'histoire.

W.G. Sebald. Après la nature, après l'histoire.

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Lucie Campos)

Journée d'étude "W.G. Sebald. Après la nature, après l’histoire"

Université de Poitiers, 25 novembre 2011

MSHS, salle Gargantua

Depuis sa mort en 2001, l’écrivain allemand W. G. Sebald (1944-2001) fait l’objet d’une très forte attention critique en Europe comme aux Etats-Unis, dans le champ des études germaniques mais aussi de la philosophie, de l’esthétique et de la littérature comparée. Incontournable dans les réflexions contemporaines sur les rapports entre littérature et photographie, Sebald se trouve également au centre de nombreux travaux sur la mémoire des catastrophes historiques, l’écriture de l’histoire, la traduction, la fiction biographique ou la mélancolie.

Pourtant, s’il a déjà été l’objet de nombreux colloques, publications collectives et monographies en Grande-Bretagne et en Allemagne, il n’y a pas eu dans les années récentes d’ouvrage collectif en français proposant une réflexion d’ensemble sur son œuvre (1). Dix ans après sa mort, alors que les articles, les traductions et les thèses se multiplient, il nous paraît important d’amorcer un premier bilan critique, en confrontant les disciplines qui s’intéressent à Sebald (littérature, histoire de l’art, philosophie et psychologie notamment). La journée permettra ainsi de faire le point sur les différents champs de recherche constitués depuis dix ans (mémoire et trauma, image et document, poétique et intertextualité) en revenant sur les aspects marquants d’une œuvre littéraire remarquablement cohérente, mais aussi de révéler sa diversité en arpentant des territoires critiques moins explorés.

Tout comme l’œuvre de Sebald s’inscrit « après la nature » dans une « histoire naturelle de la destruction », elle s’inscrit également « après l’histoire », la fiction opérant une conversion du regard sur un contexte historique à partir duquel elle invite à construire un autre type de conscience historique. Plutôt que de proposer un nouveau décodage des hypotextes sebaldiens, cette journée d’étude sera attachée à décrire le positionnement de l’œuvre de Sebald à l’intersection des différents régimes d’historicité disponibles à travers la pensée et la littérature contemporaines. On abordera également les parts les plus négligées de l’œuvre, celle du poète et du critique, dont la méthode biographique et les thèmes de prédilection (la description de la violence) retrouvent les procédés de l’œuvre fictionnelle.

Programme de la journée

25 novembre 2011

9h Accueil des participants, Lucie Campos et Raphaëlle Guidée

9h15-9h45 L’écriture oblique. W.G. Sebald et Paris, Ruth Vogel-Klein (ENS Ulm)

9h45-10h15 Projection d’un film documentaire sur Sebald

10h15-10h30 Editer Sebald, Martina Wachendorff-Pérache (Actes Sud)

10h45-11h15 Mind the Gap : exils de l’humour et de la mélancolie dans les essais de Sebald, Emmanuel Bouju (Université de Rennes 2)

11h45-12h15 Sebald et la traduction, Tiphaine Samoyault (Université de Paris 8)

12h15-12h45 Le travail de Sebald au prisme du concept de « régime d’historicité », Romain Bonnaud (Blog Norwich)

14h-14h30 La métaphore théâtrale et la théâtralité chez Sebald, Karine Winkelvoss (Université de Rouen)

14h30-15h La poésie de Sebald, Lucie Taïeb (Université de Brest)

15h-15h30 Le bruit du passage de train - entendre Sebald, Martin Rass (Université de Poitiers)

15h45-16h15   Le dépaysement en pratique, Mandana Covindassamy (Université de Nantes)

16h15-17h Sebald et l’école de Francfort, Conférence de B. Hutchinson (Université du Kent)

17h15   Clôture de la journée d’études, Lucie Campos et Raphaëlle Guidée


(1) A l’exception du numéro spécial de la revue Recherches germaniques, comprenant des articles en français et en allemand, publié  par Ruth Vogel-Klein en 2005 (WG Sebald : Mémoire. Transferts. Images Erinnerung. Ubertragungen. Bilder, Strasbourg, Université Marc Bloch, « Recherches germaniques, Hors série n°2 », 2005). Deux monographies sont parues récemment, la première de Martine Carré (WG Sebald. Le retour de l’auteur, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Regards sur l’Allemagne », 2008) et la seconde de Muriel Pic (W. G. Sebald – L’image-papillon – suivi de W. G. Sebald : L’art de voler, Presses du réel, 2009).