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Appels à contributions
Voyages au Maghreb

Voyages au Maghreb

Publié le par Nicolas Wanlin (Source : Jean-François Clément)

APPEL À CONTRIBUTION

Voyages au Maghreb, N° 54/2006

HORIZONS MAGHRÉBINS - LE DROIT A LA MEMOIRE

(Presses Universitaires du Mirail & C. I. A. M)


La revue Horizons Maghrébins - le droit à la mémoire fait appel à des artistes, poètes et écrivains pour les réunir autour du thème du voyage. Les artistes sont aussi sollicités pour présenter des oeuvres sur ce sujet.

« On croit que l'on fait un voyage et c'est le voyage qui vous fait ».

Nicolas Bouvier

« Tu es à jamais voyageur, de même que tu ne peux t'établir nulle part »
Ibn Arabî


Nous nous interrogerons, dans ce numéro, sur les voyages au Maghreb, vers le Maghreb ou à partir du Maghreb. Le voyage varie selon les moyens mis en oeuvre (voyage aérien, automobile, en chemin de fer, par transport public ou privé), sa temporalité (petits déplacements ou voyage au long cours, voyage quotidien, annuel ou voyage de la vie), sa forme (expédition en solitaire, voyage en famille ou en groupe), son milieu (voyage dans l'espace ou voyage dans le temps) et le lieu visé (errance ou but précis comme dans les pèlerinages). Mais il peut aussi ne pas être déplacement du corps s'il est voyage de l'âme ou du rêveur.
Le voyage est une des formes de mobilité que l'on peut classer selon ses finalités bien que les formes des voyages aient de nombreuses connexions les unes avec les autres :
Voyage d'affaire, de prospection ou d'échanges économiques, d'exploration, de conquête ou de colonisation, de pèlerinage ou de diffusion de la foi, de découverte de soi, de tourisme ou d'agrément, de recherche d'un emploi ou émigration, de recherche de sécurité politique et d'asile, de recherche de soins, de recherche de la science ou voyage d'étude, ou voyage comme mode de vie (nomadisme).

1er thème : Le voyage, s'il change quantitativement, se diversifie aussi actuellement dans ses formes. Il se fait de plus en plus rapide et va de plus en plus loin. Ces tendances lourdes interrogent les chercheurs. Ces changements des déplacements signifient-ils une fluidification sociale (une démocratisation des voyages, réductrice des inégalités) ou, au contraire, l'apparition de nouvelles différences sociales entre ceux qui peuvent voyager vite et loin et ceux qui ne le peuvent pas ? Comment évolue réellement le potentiel de mobilité des voyageurs ? La mobilité elle-même serait-elle devenue un capital ? Le voyage ne serait-il devenu une ressource essentielle dans la construction de la position sociale de l'individu ? Avec les usages de plus en plus différenciés des modes de transport dans les diverses mobilités spatio-temporelles, cette mobilité est-elle un élément d'intégration sociale ou, au contraire, l'expression d'une dynamique d'exclusion ? Mais le voyage interpelle la réflexion à d'autres points de vue et à d'autres niveaux.

2e thème : On peut, en effet, interroger le passé et l'histoire du voyage : quelles traces gardons-nous de ces formes anciennes de mobilité, quel souvenir avons-nous des routes disparues ? Comment s'opère, partir de là, la recomposition des espaces ou des nouvelles formes de territorialité ? En quoi les diverses formes de mobilité spatio-temporelle créent-elles de nouveaux réseaux, de nouvelles villes ou localités urbaines ?
Comment se perpétuent les figures illustres de voyageurs terrestres, parfois mythiques comme Sindibad, ou réels comme Hannon, Hérodote, Ibn Battouta, René Caillé, Charles de Foucauld, Al-Hajwî, Assaffâr, Ibn Khaldûn, Eugène Delacroix ou Thor Heyerdhal ? Ces hommes sont-ils des passionnés seulement marqués par la folie ou des hommes en quête de sagesse à l'instar de l'Ulysse heureux, « retourné plein de sagesse et raison » en son pays ? Pour quelles raisons ces récits, âdâb al-rihla, continuent-ils de fasciner ? Et que deviennent aujourd'hui ces récits, carnets de bord ou notes de voyage ?

3e thème : Mais il y a aussi des voyages horizontaux qui visent à devenir verticaux. On note ainsi, depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, dans le soufisme et dans les traditions de zawiyyas, la persistance de l'expérience de la siayâh, par exemple chez les Heddawa, ces disciples gyrovagues de Sidi Heddi. Cette quête demande une guidance spirituelle. Quel est le but de ces autres déplacements ? Sont-ils seulement l'expression de la quête d'un maître ou la recherche d'un lieu de retraite ou d'isolement ? Quel rapport alors avec la symbolique coranique et akbarienne du voyage initiatique vers les confins ultimes du monde si ce n'est vers cet océan sans rivage, lui-même inscrit dans la référence majeure au thème de l'Isrâ', de la sagesse de la Prophétie. Que penser de ce voyage universel auquel participent tous les êtres selon Ibn Arabî ?

4e thème : Mais à côté des voyages d'agrément ou des voyages désirés, il y a aussi les voyages imposés par les malheurs ou la misère. On a ainsi connu les voyages d'émigration/immigration. Il y eut, au lendemain des Indépendances, les déplacements vers Israël, l'Europe ou le Canada, de populations juives d'origine maghrébine. De nos jours, le phénomène continue avec ces petits bateaux que sont les pateras et le mouvement des harragas. Ces nouveaux déplacements de voyageurs clandestins répondent à des rêves collectifs capables de bousculer tous les obstacles au voyage (passeport, visas, coûts, insécurité ou naufrages).
Dans l'autre sens, il y a les reflux annuels de résidents maghrébins à l'étranger travailleurs maghrébins résidents à l'étranger. Ne sont-ils pas une autre forme du caractère problématique complexe et ambivalent - des mécanismes profonds qui régissent, entre autres, les rapports Nord-Sud ?

5e thème : Que produisent ces voyages ? « Il ne reste des voyages que de grands désordres d'images » disait Nizan dans Aden, Arabie. Qu'est-ce qui fait que les voyageurs, ces « hommes aux semelles de vent » peuvent inverser les perspectives, au risque de devenir, parfois, des « clochards célestes » s'ils sont partis sans prévoir leur retour ou des routards (soumis à une stricte discipline budgétaire), voire des néo-routards (qui disent aimer les cultures rencontrées mais restent, le plus clair de leur temps, entre eux ? Dans quels cas les voyages ouvrent à l'autre et dans quels cas renforcent-ils les préjugés ? « Quand les hommes voyagent, ils se mettent à nu, même s'ils essaient de camoufler leurs tenues de touristes » (Alexandre Kaufmann).

À plus d'un titre, le phénomène mérite ainsi, de la part des chercheurs, l'intérêt d'une approche. Sont ainsi sollicités les spécialistes de diverses disciplines : économistes, géographes, historiens, anthropologues, philosophes, etc., chacun dans son domaine. C'est l'occasion de réfléchir sur la maîtrise de l'espace-temps, le développement de nos moyens de maîtrise, de mesure ou de configuration de nos territoires, voire de la planète (cartographie, météorologie, etc.), de notre vision du monde, des horizons lointains, ce qui introduit, philosophiquement aux réflexions sur notre finitude et donc sur l'infinitude.
Jean-François Clément et Abdelghani Maghnia

Précisions à l'adresse des artistes et aux auteurs des textes :

- La contribution des peintres-artistes peut prendre la forme d'une oeuvre en noir et blanc
(Format 21/14 cm). Participation à envoyer au plus tard le 1er septembre 2005 à Bertrand Meyer Himhoff

CIAM - Secteur Arts Plastiques
UTM - 5, allée Antonio Machado, 31058 Toulouse-cedex9.

- Les textes doivent parvenir à la rédaction avant le 1er septembre 2005.
3 500 signes par page (ne pas dépasser 8 pages, merci d'insérer des sous-titres).
Chaque auteur doit bien indiquer le thème dans lequel il souhaite placer sa contribution.
Textes à envoyer par Email : habib.samrakandi@univ-tlse2.fr
Tél : 05 61 50 47 95 et fax : 05 61 50 42 79

Horizons Maghrébins
UTM - 5, allée Antonio Machado, 31058 Toulouse-cedex9

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NUMERO 54/2006
HORIZONS MAGHRÉBINS droit à la mémoire-
(Presses Universitaires du Mirail & C. I. A. M)

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Consignes de la rédaction :
1-Votre texte ne doit pas dépasser 8 pages (3700 signes par page)
2-Les notes et les références bibliographiques sont à regrouper en fin d'article.
3-Utilisez les sous-titres.
4-Les illustrations en noir et blanc sont acceptées (pour l'usage de la couleur, il convient de contacter la rédaction à cause du coût et de l'espace limité pour la reproduction-couleur).
5- Les photos doivent être accompagnées de légendes, du nom du photographe et d'une lettre autorisant les Presses universitaires du Mirail à les reproduire.
Envoyez votre texte en pièce attachée(format word ou rtf) à l'adresse électronique suivante :
Courriel : habib.samrakandi@univ-tlse2.fr
Ou Abdelghani Maghnia : amaghnia2002@hotmail.com


Adresse de la rédaction :
Mohammed Habib Samrakandi
Horizons Maghrébins-le droit à la mémoire
CIAM-Université de Toulouse - Le Mirail
5, Allées Antonio Machado
31058 Toulouse-cedex 9
Tél. : 05 61 50 47 95