Ce colloque, qui se tiendra dans le cadre du grand colloque de l'ACFAS, du 11 au 15 mai prochain, entend combler la relative absence du genre épique dans le discours critique actuel portant sur la poésie moderne, et plus particulièrement sur la poésie québécoise. Nous voulons adopter une structure en deux volets, un premier théorique et comparé, un second d'application au corpus québécois. Dans un premier temps, nous poserons la question de la pertinence de la dichotomie séculaire entre lyrisme et épique, afin de voir si l'imposante prédominance du lyrisme dans le genre poétique ne cache pas, en fait, tout un pan de la production qui relève de l'épique, tant dans les formes que dans la tonalité : recours à des formes longues, redéfinition des sujets nobles et des nationalismes, fonction commémorative, etc. Cette première partie convoquera à la fois la poétique et la littérature comparée, dans le but d'offrir de l'épique une cartographie la plus large possible, en cherchant de quelles manières, par exemple, l'épique est récupéré par les genres poétique et romanesque. Dans le second volet, nous voulons reporter ces questions sur un corpus qui nous semble les convoquer particulièrement, soit la poésie québécoise, qui a participé activement à la mise en place d'une identité nationale. Les interventions pourront montrer une évolution en trois temps : d'abord par la tentative d'établir une épopée nationale sur les modèles européens ; puis par une seconde vague, au début du dernier siècle, où l'épique semble rompre avec son ascendance française pour s'enraciner dans une situation américaine ; et par une troisième période, qui accompagne la Révolution tranquille et le réveil nationaliste, dont on reconnaît aisément la charge subversive mais assez peu ce qui la rattacherait à une tradition. Nous pourrons ainsi mieux comprendre une partie de la production contemporaine qui, en s'écartant de la veine intimiste reconnue au tournant des années 1980, réactive en fait plusieurs formes de l'épique.
Les personnes intéressées à présenter une communication sur l'un ou l'autre de ces aspects sont priées de faire parvenir une brève proposition (100 mots), avant le 1er mars 2009, à l'une ou l'autre des adresses suivantes : vincelambe@gmail.com ou ncharest@uottawa.ca.