Essai
Nouvelle parution
Viviana Agostini-Ouafi,  Proust et Michelet. Descente aux Enfers et résurrection du passé

Viviana Agostini-Ouafi, Proust et Michelet. Descente aux Enfers et résurrection du passé

Publié le par Vincent Ferré (Source : éditions INDIGO & Côté-femmes)

Référence bibliographique : Viviana AGOSTINI-OUAFI,  Proust et Michelet. Descente aux Enfers et résurrection du passé, INDIGO & Côté-femmes, collection "INDIGO", 2012, 96 p., 16 E. EAN13 : 9782352600909.


L’expression « royaume sombre » définissant les Enfers de l’Antiquité caractérise un passage fondamental de Du côté de chez Swann mais elle est aussi employée auparavant par Proust dans son pastiche de Michelet. Cette trace dialogique a motivé l’enquête ici conduite, approche intertextuelle d’autant plus complexe que Proust aime en général brouiller les pistes et cacher ses emprunts. C’est le Michelet historien des religions, auteur de La Bible de l’humanité, mais aussi indirectement le biologiste et le sociologue de L’Amour et de La Femme, que le jeune écrivain, au début de sa carrière littéraire, semble avoir choisi comme guide, tel Dante suivant Virgile, dans cette descente initiatique aux Enfers, au royaume des morts et de la douleur. Ainsi trouve-t-on les thèmes les plus chers à Proust et Michelet dans le monde troublant des mythes de l’Antiquité, notamment gréco-romains et égyptiens : la jalousie, l’amour, la mère, le parricide et l’inceste, la séparation de l’être aimé, la vie, la mort et la résurrection... Partis à la recherche du passé perdu, Proust et Michelet ont eu le courage de descendre au royaume sombre du mythe afin de reconstruire l’histoire de l’individu et de l’humanité. Pour l’écrivain comme pour l’historien, la finalité d’une telle expérience était de faire triompher la vérité, individuelle et collective, d’oeuvrer pour faire resurgir le passé de l’oubli et du mensonge.

Viviana Agostini-Ouafi est actuellement maître de conférences en italien à l’Université de Caen. Dès sa Licence, obtenue à l’Université de Sienne-Arezzo, elle s’est occupée de la réception et de la traduction de Proust en Italie (notamment de 1920 à 1950). À ces thématiques elle a consacré plusieurs publications à partir de 1990, parmi lesquelles Giacomo Debenedetti traducteur de Marcel Proust, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2003 et Poetiche della traduzione. Proust e Debenedetti, Modène, Mucchi, 2010.
Elle est membre d’ERLIS – Équipe de Recherche sur les Littératures, les Imaginaires et les Sociétés, EA 4254 de l’Université de Caen Basse-Normandie – et du comité de rédaction de Transalpina. Trois numéros de cette revue caennaise ont paru sous sa direction : Proust en Italie, 7, 2004, La traduction littéraire, 9, 2006, L’Italie magique de Massimo Bontempelli, 11, 2008. Sa réflexion sur l’histoire et la mémoire, individuelles et collectives, se poursuit aujourd’hui avec les récits autobiographiques de la Seconde Guerre mondiale.