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Victorien Sardou, un siècle plus tard

Victorien Sardou, un siècle plus tard

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Guy Ducrey)

Colloque international, les 22, 23 et 24 septembre 2005
Université Marc Bloch de Strasbourg, Institut de littérature comparée
Coordination : Guy Ducrey


S’il a connu une gloire inouïe dans la seconde moitié du XIXe siècle, grâce en particulier à Sarah Bernhardt qui lui servit souvent de muse inspiratrice et d’emblème, le théâtre de Victorien Sardou est aujourd’hui largement oublié : jamais réédité, très peu joué sur les scènes contemporaines, il n’a suscité dans les cercles de l’université que de rares études. Les quinze volumes qu’il suffit à remplir offrent pourtant une source précieuse pour reconstituer l’imaginaire d’une époque, les attentes d’un public français (mais aussi londonien et américain) épris de spectaculaire, de drame historique et de comédie satirique. Car Sardou, maître du renouvellement de soi et de l’éclectisme joyeux, eut quarante ans de carrière pour déployer des talents variés : tour à tour, ou simultanément, auteur de féeries, de comédies de mœurs, de satires sociales, de drames historiques ou psychologiques, il fut aussi metteur en scène, décorateur à ses heures, agent littéraire et promoteur de spectacles. Un homme de théâtre, dans l’acception plurielle que l’expression recouvrait au XIXe siècle, et jusqu’à Cocteau. Mais cet éclectisme même, et plus encore le suffrage du grand public, valurent à l’auteur de solides inimitiés, et un mépris persistant. Ce n’est pas le moindre intérêt de son œuvre que d’avoir servi de repoussoir aux poètes et dramaturges de l’avant-garde, notamment symboliste.


Mais aujourd’hui que ces polémiques sont oubliées, et que le centenaire de la disparition de l’auteur sera bientôt commémoré, il est possible de jeter un regard renouvelé sur son œuvre — sur des spectacles qui marquèrent à mains égards l’apogée du XIXe siècle au théâtre, mais qui, peu avant l’arrivée du cinéma, semblaient aussi annoncer résolument le siècle à venir. Comment considérer, à un siècle de distance, la production de Sardou ? Et son travail de mise en scène ? Comment les articuler surtout avec la production création théâtrale du XIXe siècle finissant ? Et avec celle d’un XXe siècle que Sardou connut à peine ?


Organisé par l’Institut de littérature comparée de l’Université Marc Bloch de Strasbourg (Groupe de recherches L’Europe des lettres), ce colloque international espère pouvoir soulever ces questions et aborder les divers visages d’un génie controversé. En réunissant comparatistes, francisants, et spécialistes des études dramatiques et de l’histoire du spectacle, il cherchera à considérer l’œuvre de Sardou tout ensemble dans sa réalité textuelle et scénique, comme dans sa réception : aussi les contributions sur les mises en scènes du XXe siècle, y compris à l’opéra, seront-elles bienvenues. Le recours à la documentation iconographique est encouragé, dans la perspective d’un livre que l’on espère illustré.


Les propositions sont à envoyer jusqu’au 31 octobre 2004. Elles seront examinées par un comité scientifique, afin que les divers aspects du talent de Sardou soient au mieux représentés.
Adresse : Guy Ducrey, Université Marc Bloch de Strasbourg, UFR lettres, Institut de littérature comparée, 14 rue René-Descartes, 67084 Strasbourg Cedex.
Mail : ducreylittcomp@aol.com
Comité scientifique : Mme Geneviève Jolly (Université de Strasbourg), Prof. Isabelle Moindrot (Université de Tours), Prof. Patrick Besnier (Université du Maine), Prof. Guy Ducrey (Université de Strasbourg)