Revue
Nouvelle parution
Viatica, n° 1:

Viatica, n° 1: "Le Corps du voyageur"

Publié le par Marc Escola (Source : Presses universitaires Blaise Pascal)

Référence bibliographique : Viatica, Le Corps du voyageur (n°1), Presses universitaires Blaise Pascal, 2014. EAN13 : 22750827.

Le Corps du voyageur (N°1)
Parution : juin 2014
14 articles
À consulter sur : http://viatica.univ-bpclermont.fr/

Nouvelle venue il y a quelques décennies encore dans le paysage critique français et étranger, la recherche sur la littérature des voyages constitue aujourd’hui un domaine à part entière des études littéraires. Textes ouverts sur le monde, les récits de voyage sont inséparables des routes, des pays, des choses et des gens qui les ont inspirés. Leur lecture appelle l’attention sur le rapport de l’écriture à ce qu’elle décrit, et d’une façon générale sur la force référentielle d’un récit qui n’abandonne jamais sa vocation à dire le réel, quelle que soit l’étrangeté, voulue ou non, des lieux et des objets qu’il évoque.

Viatica, première revue française (en ligne et en accès libre) entièrement dédiée à la littérature des voyages, se donne pour but de rendre compte de l’ensemble des tendances de ce nouveau terrain de la critique littéraire. Elle se voudrait lieu d’échange, de diffusion, de discussion et de production collective des savoirs sur le texte viatique et les approches particulières qu’il ne manque pas de générer.

 

Sommaire

Dossier

Récits de tortures et de souffrances : l’exemple de la Peregrinação de Fernão Mendes Pinto (1614)

Jean-Claude LABORIE

Dans le système de représentation propre au récit de voyage, les souffrances et les tortures constituent assurément, avec le plaisir et la jouissance, l’un des modes récurrents de l’inscription du corps du voyageur dans le texte.

Le corps à l’épreuve du voyage : chronique d’une mission en Huronie

Marie-Christine GOMEZ-GÉRAUD

Ils sont bien rares, les récits de voyage qui évoquent le retour à l’aube de l’âge classique. Plus rares encore ceux qui dépeignent avec précision l’altération subie par le corps du voyageur quand il retrouve ses familiers.

Corps étrangers dans le Journal de voyage de Montaigne

Anne DUPRAT

Pris entre le monde qu’il voit et le corps qu’il sent, contraint à l’enregistrement, l’écrivain en route se montre-t-il capable, à défaut d’« étoffer d’autres mondes », au moins de « trouver les principes et la contexture » de celui-ci, dont il tend à devenir lui-même, jour après jour, mille après mille, « la matière et la base » ?

Fugitives rencontres : les microscopiques « romans d’amour » du récit de voyage

Philippe ANTOINE

Il n’est pas interdit, à l’époque du romantisme, de s’avancer au-devant de la scène pour se dire, ni de céder à la tentation du romanesque lorsqu’on compose une relation de voyage.

Voix d’islam, résonances viatiques : perception de la prière musulmane chez quelques voyageurs en Orient au XIXe siècle

Sarga MOUSSA

Malgré l’importance de l’oralité dans la société d’Ancien Régime, le voyage a longtemps été considéré comme le domaine quasi exclusif du voir, et, par conséquent, sur le plan textuel, de la description.

Le corps du voyageur à l’épreuve de la Sibérie (XVIIe-XXe siècle)

Alain GUYOT

Il est, pour le voyageur, des terrains où son corps peut être soumis à des épreuves d’une particulière rudesse. La Sibérie est de ceux-là, en raison de ses dimensions, de son climat et de son caractère sauvage.

Nicolas Bouvier : le corps médiateur

Gilles LOUŸS

L’article présenté ici reprend une intervention faite lors d’un séminaire du Centre de recherche sur la littérature des voyages (CRLV) et prolonge une réflexion, toujours en cours, sur la problématique du corps dans les écrits de Nicolas Bouvier.

 

Varia

Le récit de voyage à l’orée du romantisme

Roland LE HUENEN

Dans la préface à la première édition de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), qui relate son voyage en Orient de 1806 et 1807, Chateaubriand prend ses distances avec le voyage savant que le siècle précédent avait largement illustré.

Au-delà de l’ethnocentrisme : pour une théorie de la rencontre dans les récits de voyage au XVIIe siècle

Vanezia PÂRLEA

La problématique de l’altérité fait de nos jours l’objet d’une approche interdisciplinaire, les sciences humaines se donnant pour tâche de rendre compte de la complexité de la question.

La perception du paysage dans les images viatiques des Alpes

Claude REICHLER

Je voudrais inviter mon lecteur à se faire d’abord spectateur et auditeur d’une brève vidéo multimédia que j’ai nommée un « récit-animation », comme on parle de dessin animé ou de cinéma d’animation.

Comptes rendus

Sylvie Requemora-Gros, Voguer vers la modernité. Le voyage à travers les genres au XVIIe siècle

Vanezia PÂRLEA

Résultat du remaniement d’une thèse de doctorat soutenue en 2000, l’ample ouvrage de Sylvie Requemora-Gros, Voguer vers la modernité. Le voyage à travers les genres au XVIIe siècle s’inscrit dans la série de réflexions portant sur la littérature de voyage développée en France pendant les dernières décennies.

Alain Guyot, Analogie et récit de voyage. Voir, mesurer, interpréter le monde

Gilles BERTRAND

Procédant selon une démarche à la fois rigoureuse, fine et ordonnée, l’ouvrage d’Alain Guyot Analogie et récit de voyage nous offre un parcours qui éclaire la signification des figures de l’analogie dans le discours viatique en mettant en jeu trois types de paramètres.

Jean-Pierre Dubost et Axel Gasquet (dir.), Les Orients désorientés. Déconstruire l’orientalisme

Sarga MOUSSA

Depuis quelques années, la question de l’orientalisme suscite en France un regain d’intérêt, que ce soit à travers des séminaires, des colloques ou des publications, et cela dans une perspective de plus en plus ouvertement comparatiste.

 

Écritures de voyage

Rond-Point de Gaulle

Olga STANISŁAWSKA

À cinq heures du matin retentit l’appel à la prière – la prière vaut mieux que le sommeil, clame le muezzin. J’aperçois alors leurs silhouettes qui surgissent de sous la moustiquaire, lentes dans les dernières ombres de la nuit, enveloppées encore de sommeil. El Hadj tend le bras pour aider Lili Makate à soulever son corps opulent et, la main dans la main, ils vont réveiller ensemble les deux plus jeunes garçons. Les garçons se frottent les yeux et suivent leur mère sur les marches irrégulières de l’escalier en terre qui descend du toit, où sont déployées les nattes pour la nuit.