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Appels à contributions
Variations 24 : «Ursprünge/Origines/Origins»

Variations 24 : «Ursprünge/Origines/Origins»

Publié le par Romain Bionda (Source : Mark Ittensohn)

Référence bibliographique : Variations, Peter Lang, 2015.

 

Appel à contributions – Variations 24 (2015)

 

Variations est la revue des études de littérature comparée de l’Université de Zurich. Ce forum trilingue (allemand, français, anglais), ouvert à tous les universitaires, favorise l’échange au sein des recherches littéraires. Chaque numéro rassemble des articles autour d’un thème commun, tandis qu’une deuxième partie est ouverte à l’écriture et à d’autres formes de contributions artistiques. Suivent, en fin de volume, des comptes rendus d’ouvrages récents.

 

Ursprünge/Origines/Origins

Au commencement était le Verbe…

Jean 1.1

 

Les origines déterminent ce qui vient ensuite. Elles sont le germe du présent, le point auquel les choses commencent. Ce point, qu’on peut choisir d’ancrer dans le temps ou l’espace, est cependant en deçà du présent, du tangible. Les récits des origines tentent d’expliquer la cause de ce qui est et pourtant, ils sont voués à être des reconstructions imaginatives. En d’autres termes, la fiction se fraie un chemin dans tous les textes qui traitent des origines, de l’épopée à l’essai, de la pastorale à l’écrit politique. Les récits des origines peuvent être des gages de continuité, des marqueurs identitaires, mais aussi l’expression de craintes, ou de menaces. En mettant en scène une provenance, un point de départ, ces récits ont le potentiel de légitimer les choses ‹telles qu’elles sont›, mais aussi de les remettre en question de manière radicale.

Le vingt-quatrième numéro de Variations cherche à interroger la notion d’origine dans l’imaginaire littéraire. Bien que le thème se prête à des interprétations fort diverses, nous encourageons particulièrement les contributions qui aborderont des récits des origines – ou sur les origines – précis, et qui discuteront les formes et fonctions de ces récits, leurs implications idéologiques, leur rapport aux discours d’originalité et de créativité, ou encore leurs évolutions face aux changements paradigmatiques. Les quatre ensembles de questions ci-dessous constituent de possibles points de départ de réflexion :

 

1)    Pour une communauté, les récits des origines peuvent fonctionner comme des garanties de cohésion, mais également forger des critères d’exclusion; ils peuvent avancer l’idée d’une identité partagée, ou participer de systèmes fondés sur les inégalités et la scission. Nous sommes intéressés à des analyses critiques concernant la manière dont certains récits des origines créent, perpétuent, interrogent ou réprouvent certaines structures socio-idéologiques telles que le nationalisme, le colonialisme ou l’exceptionalisme.

2)    La mise en récit des origines peut exiger des techniques particulières de représentation littéraire. Nous invitons les contributeurs à étudier ou comparer une ou plusieurs approche(s) spécifique(s) à la mise en récit des origines, y compris des approches qui remettent en question la possibilité même de cette mise en récit.

3)    Les récits des origines peuvent être compris comme des méditations autoréférentielles sur le statut d’auteur ou sur l’écriture comme moyen d’expression. Pour un auteur, interroger les origines peut signifier engager le dialogue avec des prédécesseurs, que ce soit pour légitimer sa propre création littéraire en s’inscrivant dans une certaine filiation, ou pour se distancer de ce qui a ‹déjà été fait›. Au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, les notions de tradition et d’originalité ont été remises en question de manière radicale par le concept d’intertextualité. Nous encourageons les analyses touchant à la manière dont certains récits traitent, de manière explicite ou non, de la notion d’origine dans le rapport qu’elle entretient avec la production auctoriale.

4)    Les récits des origines peuvent être influencés par des changements paradigmatiques dans des domaines variés, tels que la philosophie, les sciences ou la religion. Nous sommes intéressés à des analyses portant sur l’influence que des théories autres que littéraires ont pu avoir sur la mise en récit des origines. De plus, nous encourageons les contributeurs à examiner dans quelle mesure les évolutions de l’histoire et la philosophie de l’écrit ont influé, non seulement sur les récits des origines, mais aussi sur les conceptions des origines du récit, de la tradition narrative.

 

Les personnes intéressées sont priées de faire parvenir une proposition d’article (300–400 mots) accompagnée d’une brève bio-bibliographie jusqu’au 30 novembre 2015 à l’adresse suivante : variations@rom.uzh.ch. Les contributions (32’000 signes au maximum, notes et espaces compris) peuvent être rédigées en français, en allemand ou en anglais. Le délai de remise des textes est fixé au 30 avril 2016 (après l’accord de principe de la rédaction, qui interviendra en décembre 2015). Comme pour les numéros précédents, des textes créatifs (poèmes, nouvelles, traductions, etc.) ainsi que des contributions artistiques (dessins, photographies, collages, etc., en noir et blanc uniquement) peuvent être envoyés à la rédaction sans qu’il y ait forcément de lien avec le thème du numéro.