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Appels à contributions

"Vanités"

Publié le par Vincent Ferré (Source : Jean-Claude Laborie)

Centre de rechercheen littérature

« Marge »

Université Lyon 3

Responsable duprojet : jean-claude Laborie

Présentation généraledu projet et appel à communications :

« Les Vanités »

Dans le champ de l'art occidental,le vaste corpus des « Vanités » a pour caractéristique fondamentalede transcender les barrières génériques, de courir d'un mode de représentationà un autre, comme une sorte d'invariant, marqué dès sa naissance par la doubleréférence au christianisme et au stoïcisme. Il est encore très vivantaujourd'hui, malgré l'effacement du contexte idéologique d'origine, réactivécomme une référence ou un cliché susceptibles de nourrir la réflexion sur notrerelation au monde et à sa représentation. De manière générale, il peut s'énoncer comme une méditation sur le sensde la vie humaine confrontée au temps, comme une interrogation fondée sur leconstat de la fugacité de toute entreprise mondaine, dont la mort fourniraitune sorte d'image fulgurante.

C'est donc une notiontransversale, un lieu de passage entre la morale, la philosophie, la théologie,la littérature et les arts figuratifs. De ce premier point se déduit lanécessité d'un abordage pluridisciplinaire, justifiant l'ouverture de ce projetà des spécialistes de nombreuses disciplines.

Il ne s'agit bien évidemment pasde prétendre à une quelconque exhaustivité, mais plutôt de concentrer notreenquête sur un certain nombre d'articulations significatives.

- La première interrogation portesur la pérennité d'un thème qui outrepasse les limites chronologiques de sesfondations idéologiques. Le retour en grâce des Vanités, dans l'artcontemporain (Matisse, Picasso, Warhol et bien d'autres), permet d'interrogerla chronologie, attestant que la notion a pu devenir un motif utilisable dansun contexte différent et ainsi changer de statut. Il semble cependant que nousne puissions simplement invoquer une évolution, tant les éléments duvocabulaire des Vanités (les crânes, les miroirs ou bulles dans les arts figuratifs,mais également les maximes et les lieux communs dans les textes) apparaissentfigés dès leur apparition.

- Une autre série de questionsconcerne la figuration du thème, à savoir le passage du texte à l'image. Eneffet, si nous reconnaissons rapidement les contours d'une Vanité picturale àpartir de quelques invariants rassemblés dans les natures mortes moralisées duXVIIe siècle, dites « Vanités », il est plus difficile de cerner seséléments dans les textes littéraires. Faut-il limiter notre enquête à un Hamlets'adressant au crâne de son bouffon Yorick, ou à des textes qui citentexplicitement les Vanités ? Est-il pertinent d'annexer un corpus plusvaste (peintures, fictions, textes d'idées) à partir du constat de la présenced'une réflexion sur l'inconsistance du monde ? Est-ce que l'appel à unetranscendance, ou bien la mesure désenchantée d'une aporie, sont suffisantespour reconnaître une Vanité ? Ces interrogations sur les limites du corpusorientent l'enquête vers une morphologie de la Vanité, nous entraînant bienau-delà des motifs immédiatement identifiables.

- Enfin, il semble bien que lasaisie théologico-philosophique de la Vanité ne suffise pas à expliquerl'espace occupé par la notion dans la production artistique occidentale. L'épanouissementde la Vanité dans la période du baroque historique est un indice de ce que cetype de représentation métaphorique est le vecteur d'une méditation sur l'art,sur le pouvoir discursif et émotionnel de l'image, sur les détours du sens, surla représentation du temps, de la pensée…etc. Il n'est que de penser à lafameuse « anamorphose du crâne » dans le tableau des« Ambassadeurs » d'Holbein, pour comprendre que la réflexivité de laplupart des « Vanités », qui font de l'énigme du temps leur sujet premier,est certainement l'une des explications les plus pertinentes de leurpermanence.

Le projet ouvert par une premièrejournée d'étude (4 mai 2009), consacrée à une approche du thème de l'antiquitéjusqu'au XVIIe siècle, se déploiera sur l'année pendant laquelle desrendez-vous réguliers permettront à des spécialistes de domaines divers(littérature, théologie, philosophie, histoire de l'art) de se rencontrer àLyon et d'échanger autour de ce projet. L'aboutissement prendra la forme d'uncolloque prévu pour les 20, 21 et 22 janvier 2011, qui ne sera pas suivi depublication d'actes mais d'un ouvrage collectif remaniant, prolongeant etapprofondissant les réflexions proposées lors du colloque.

Calendrier

– Colloque « Vanités d'hier etd'aujourd'hui, ou la permanence de l'éphémère », organisé à l'universitéLyon 3 : date prévisionnelle à confirmer 20, 21 et 22 janvier 2011

– Ouvrage collectif pour la fin 2011

Appel à contributions

Cet appel est ouvert à toutes lesdisciplines. Le corpus susceptible d'être convoqué n'est, de plus, pas limitéchronologiquement et pourra intégrer des oeuvres littéraires, picturales ouautres, de l'antiquité à nos jours. On pourra ainsi convoquer des textesméditant sur la mort et la mélancolie avant la constitution des« vanités » comme genre pictural, des textes littéraires et desessais « imitant » au plus près l'esthétique ou le projet destableaux de vanités, mais également des jeux parodiques ou attestant pluslargement d'un lien avec les modèles picturaux (tombeaux, memento mori,épitaphes…). Priorité sera donnée cependant à des propositionsinterdisciplinaires croisant les approches et les objets. Il sera demandé queles communications s'appuient sur un corpus pour mettre l'accent sur uneproposition théorique allant dans le sens de la problématique générale.

Les communications n'excèderontpas 25 minutes et feront l'objet d'un ouvrage collectif, qui ne recoupera pasnécessairement la totalité du colloque.

Les propositions sont à adresserà - jc.laborie@wanadoo.fr - avant le 31janvier 2010